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ATTENTION, MAÎTRES-CHIENS TRÈS DEMANDÉS

La totalité des maîtres-chiens de la gendarmerie lorraine était réunie il y a quelques jours à Vittel pour une rencontre mensuelle axée sur l’entraînement. L’occasion de découvrir des chiens aux « technicités rares ».

VITTEL

ATTENTION, MAÎTRES-CHIENS TRÈS DEMANDÉSIl y a quelques jours, certains Vittellois ont dû se demander ce qui se passait dans leurs rues. Des équipes de gendarmes, accompagnées de chiens, étaient sur le pont depuis l’aube et marchaient d’un pas déterminé dans les artères longeant la vieille route d’Haréville. « Il s’agit d’un exercice » leur explique le gendarme Eric Dimini, maître-chien au PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) de Vittel et cheville ouvrière de cette journée particulière. Et pour cause : tous les gendarmes maîtres-chiens de la région Lorraine (près d’une vingtaine) étaient réunis dans la cité pour un entraînement intensif sur deux lieux distincts : les rues thermales et le centre aéré de Maximois.

Non loin de la zone d’activité « La Croisette », le gendarme Mélanie Morel et Buster, son Berger allemand de 7 ans, sont à pied d’œuvre. Ils recherchent une personne disparue. Pour retrouver sa piste, le gendarme du PSIG de Saint-Dié fait sentir à son fidèle compagnon un morceau de vêtement porté par la personne qu’il faut retrouver. Après quelques minutes d’hésitations, ce chien de piste et de défense trouve enfin la trace des molécules correspondant à ce qu’il a reniflé. Vérifiant toutes les rues que le disparu aurait pu emprunter, Buster retrouve l’homme recherché derrière un bosquet, à 800 mètres du lieu où il s’est volatilisé. Tout cela grâce à son flair.

Technicités rares

« La truffe d’un chien est une véritable bibliothèque vivante. Son flair est 24 000 fois plus développé que le nôtre » déclare le gendarme Frédéric Thiriet, maître-chien au GIC (groupe d’investigation cynophile) de Metz. Le militaire sait de quoi il parle puisque son Malinois, Ralf, possède, ce que l’on appelle dans le milieu, une technicité rare : celle de rechercher des armes et des munitions. Et d’énumérer certaines trouvailles pour le moins originales de son chien comme celle « d’un tube lance rocket dans une cave ».

Parmi les autres « spécialistes canidés » qui se sont illustrés dans le centre aéré, il y a Enok, un autre Malinois infaillible chargé de déceler les produits accélérateurs d’incendie. Hangars agricoles, discothèques et autres types d’habitations sont ses « terrains de jeu » privilégiés. L’objectif étant bien entendu de déterminer si ces incendies sont d’origine criminelle. L’entraînement ne fut pour lui qu’une confirmation de son talent puisque le white-spirit ou le pétrole lampant, disséminés dans divers endroits d’une salle de 50 m², n’ont pas échappé à sa truffe.

Sax, quant à lui, ne fut pas en reste. Spécialisé dans les produits explosifs, cet autre Malinois a réussi à trouver sans mal l’exogène caché au-dessus d’un comptoir ainsi qu’un mélange de nitroglycérine et de cellulose, dissimulé derrière une plaque d’aluminium. « C’est le seul chien de ce type pour la zone de défense Est, soit 18 départements » déclare son maître, le gendarme Julien François, avant de détailler ses types de missions : fouilles des lieux dans lesquels se rendent certaines sommités politiques, salles de spectacle, vérifications de colis ou de bagages suspects…

Toutes ces spécificités font que ces chiens sont très sollicités sur diverses interventions, très souvent en dehors de la Lorraine.

Bien entendu, les recherches de produits stupéfiants et de billets de banque étaient aussi à l’ordre du jour, tout comme les exercices d’attaque toujours aussi impressionnants.

Ces journées régionales, denses en entraînements spécifiques, sont organisées tous les mois et viennent compléter les exercices quotidiens.

Pour ces maîtres-chiens lorrains, ces journées communes permettent d’échanger sur des difficultés rencontrées au cours d’opérations et de transposer ces problématiques lors de simulations sur le terrain. Mais la priorité de ces rencontres reste avant tout l’esprit de cohésion, nécessaire à ces militaires si particuliers.

Sergio DE GOUVEIA

Sourcevosgesmatin.fr www.vosgesmatin.fr

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