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Caserne de gendarmerie incendiée à Meylan: «Nous aurions pu avoir des morts et des blessés»

ENQUÊTE Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie criminel a ravagé les véhicules personnels des gendarmes au sein de la caserne de Meylan, près de Grenoble…

Elisa Frisullo

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Le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat . — AFP

Pour les militaires comme pour la justice, un cap a été franchi dans la violence. Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 3h35 du matin, plusieurs véhicules personnels de gendarmes, garés dans la caserne de Meylan, dans la banlieue de Grenoble en Isère, ont été incendiés.

Une ou plusieurs personnes ont pénétré par intrusion au sein de la caserne, en découpant un grillage de protection, puis ont mis le feu à quatre voitures et une moto, garés sous le bâtiment d’habitation. Le feu s’est propagé aux façades de l’immeuble. Neuf familles de gendarmes, parmi lesquelles quelques enfants, ont dû être évacuées, mais le sinistre, rapidement maîtrisé, n’a fait aucun blessé.

« Cette affaire est particulièrement inquiétante »

C’est la seconde fois en l’espace d’un mois qu’un bâtiment de la gendarmerie est visé en Isère. Dans la nuit du 21 septembre , le garage de la caserne de Grenoble avait été volontairement incendié. Les véhicules garés à l’intérieur avaient été détruits. Au lendemain du sinistre, le feu d’origine criminelle avait été revendiqué sur un site anarcho-libertaire pour « venger » huit personnes qui comparaissent alors pour l’attaque et l’incendie d’une voiture de police en mai 2016 à Paris.

« Cette affaire est particulièrement inquiétante car cette fois, on s’en est pris aux militaires et à leurs familles », a indiqué ce jeudi après-midi le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat, lors d’une conférence de presse. « Il n’y a eu que des dégâts matériels. Pour autant, si les familles n’avaient pas été réveillées par l’odeur des fumées et si les gendarmes n’avaient pas réagi, nous aurions pu avoir une affaire dramatique avec des morts et des blessés », a ajouté le magistrat.

Une action pour l’heure non revendiquée, la piste anarco-libertaire étudiée

Pour l’heure, cet incendie criminel n’a pas été revendiqué et toutes les pistes sont étudiées, comme celle d’une vengeance visant les gendarmes ou un acte des anarcho-libertaire. « Est-ce que nous sommes en présence d’anarcho-libertaires ? Je ne peux pas répondre, il est trop tôt pour le dire », a ajouté le procureur, notant toutefois quelques similitudes avec l’incendie volontaire survenu à la gendarmerie de Grenoble et l’utilisation de « techniques de sabotages », maîtrisées par le ou les incendiaires.

Mais le fait de viser des familles tranche avec les actes jusqu’alors revendiqués par l’ultra gauche. « Il y a eu là la volonté de s’en prendre non pas à la gendarmerie en tant qu’institution, mais aux gendarmes et à leurs familles », a souligné Jean-Yves Coquillat.

Ce qui a vivement marqué les familles, c’est que sur le portail de la caserne, un cadenas a été installé par le ou les auteurs de cet incendie criminel. « Probablement pour gêner l’intervention des secours », selon le parquet de Grenoble. Ou pour empêcher les familles de gendarmes de sortir.

La protection des familles et des personnels renforcée

« Il y a des craintes légitimes au sein des gendarmes et de leurs familles. Mais cela ne les détourne pas de leur mission première de service public qui est de protéger les personnes et les biens », a souligné le commandant du groupement de gendarmerie de l’Isère Yves Marzin. La protection du personnel de Meylan a été renforcée et une cellule psychologique a été proposée aux gendarmes et aux familles qui en auraient besoin.

Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a condamné « avec la plus grande fermeté cet acte criminel qui aurait pu avoir des conséquences humaines dramatiques ». « Tous les moyens sont mobilisés pour que les auteurs de ces actes aient à en répondre devant la Justice », a-t-il assuré ce jeudi dans un communiqué.

Sourcewww.20minutes.fr

Isère : des véhicules personnels de gendarmes incendiés à Meylan en pleine nuit

Par Simon De FaucompretTommy Cattaneo et Alexandre BerthaudFrance Bleu Isère et France Bleu

Jeudi 26 octobre 2017 à 7:45 Mis à jour le jeudi 26 octobre 2017 à 10:52

L'incendie des voitures a noirci la façade des logements de la caserne de gendarmerie.

L’incendie des voitures a noirci la façade des logements de la caserne de gendarmerie. © Radio France – Alexandre Berthaud.

Un incendie s’est déclaré à la caserne de gendarmerie de Meylan, dans la nuit de mercredi à jeudi. Le départ de feu est volontaire. Une ou plusieurs personnes sont rentrées dans la caserne en faisant un trou dans le grillage. Ce sont des véhicules personnels des gendarmes qui ont été visés.

Plusieurs véhicules personnels de la gendarmerie de Meylan ont été incendiés vers 3h35 du matin, ce jeudi. Selon les gendarmes, il s’agit d’un incendie volontaire selon le parquet et les premiers éléments de l’enquête.

Les familles des gendarmes visées

« Ce sont les familles qui étaient visées« , confie le colonel Yves Marzin, commandant de la gendarmerie de l’Isère. « Les gendarmes ont été réveillé par les odeurs de fumée, elles provenaient de dessous les bâtiments où sont logés les militaires et leurs familles. » Les occupants des logements ont été évacués et le feu a été rapidement maîtrisé par les pompiers. « Les véhicules visés sont des véhicules civils, qui appartiennent aux familles. C’est un nouveau cap qui est franchi« , enchaîne le colonel Yves Marzin.

« Les véhicules visés sont des véhicules civils, qui appartiennent aux familles. C’est un nouveau cap qui est franchi » — Yves Marzin, commandant de la gendarmerie de l’Isère

Quelques voitures auraient été détruites par les flammes. Le ou les incendiaires seraient rentrés dans la caserne en faisant un trou dans le grillage. C’est le même mode opératoire que lors de l‘incendie de la gendarmerie de Grenoble, ciblée fin septembre. Cette action avait alors revendiquée par des membres de la mouvance anarcho-libertaire.

Une attaque préparée, du grillage découpé

Le maire de Meylan, Jean-Philippe Blanc raconte : il est arrivé sur les lieux à 5 heures du matin. « Deux voitures ont pris feu sous l’auvent de l’immeuble, ce qui a provoqué l’incendie de la façade. Des fenêtres ont fondu, d’autres ont explosé, mais la fumée n’est pas rentrée dans les appartements, il ne devrait heureusement pas y avoir de relogement« . Les services techniques de la ville sont mobilisés pour rétablir l’eau et l’électricité.

L’incendie a touché un immeuble de trois étages où vivent des gendarmes avec leurs familles. Il est situé derrière la gendarmerie de Meylan. Selon les premiers éléments l’attaque était préparée et ciblée : les malfaiteurs ont découpé le grillage à la cisaille, mis le feu à trois véhicules, crevé les pneus d’un autre et ont cadenassé le portail donnant accès au parking afin de ralentir les secours.

Conférence de presse du procureur de la République de Grenoble

Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, donnera une conférence de presse à 15 heures au tribunal concernant l’incendie à Meylan. Le feu est parti de deux voitures, dans un immeuble situé derrière la brigade de gendarmerie, allée des Frênes, et non pas de la compagnie de gendarmerie. Neuf familles, soit 24 personnes, vivent dans l’immeuble touché mais ne seront pas relogées, confirme la gendarmerie : les gendarmes logés font partie de la brigade.

Le procureur de la République de Grenoble : Jean-Yves Coquillat. - Radio France

Le procureur de la République de Grenoble : Jean-Yves Coquillat. © Radio France

Meylan, dans la périphérie grenobloise - Radio France

Meylan, dans la périphérie grenobloise © Radio France – Denis Souilla

Isère. Des véhicules personnels de gendarmes de Meylan incendiés

Une vue des bâtiment de la caserne de Meylan où se trouvaient les véhicules.

Quatre voitures dans l’enceinte de la gendarmerie de Meylan, près de Grenoble, ont brûlé dans, dans la nuit ce jeudi. Le feu, qui semble d’origine volontaire, s’est déclaré vers 3 h 45. Ce sont les véhicules personnels des gendarmes qui ont été touchés, selon France bleu Isère.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie s’est déclaré à la gendarmerie de Meylan, commune de la métropole de Grenoble (Isère). Plusieurs véhicules ont été détruits et les flammes ont aussi endommagé les bâtiments voisins dans lesquels sont logés les gendarmes, précise le Dauphiné. Les 9 familles (24 personnes) ont dû évacuer leurs logements.

Les voitures brûlées sont celles, personnelles, des gendarmes, précise France Bleu Isère. Le sinistre a « calciné » deux voitures et « noirci » deux autres, sans faire de blessés, selon une source proche de l’enquête. Elles se trouvaient au pied des appartements de la caserne.

Cet acte visait « bien les véhicules privés et les familles »

« Cet acte visait non pas les locaux et bureaux de la gendarmerie mais bien les véhicules privés et les familles », a déclaré le colonel Yves Marzin, commandant le groupement de gendarmerie de l’Isère, au journal« C’est un nouveau cap qui est franchi », a-t-il ajouté à la radio.

« Deux départs de feu ont été clairement identifiés et la piste criminelle est évidente, bien qu’il n’y ait pour l’instant aucune revendication », souligne la source proche de l’enquête.

Fin septembre, un violent incendie avait ravagé un garage de la caserne de gendarmerie de Grenoble, détruisant des véhicules ainsi que des scellés. Il avait été revendiqué par une mouvance d’extrême gauche.

La gendarmerie de Meylan a été incendiée dans la nuit. de jeudi.
La gendarmerie de Meylan a été incendiée dans la nuit. de jeudi. | Infographie Visactu

Incendie dans une caserne de gendarmerie à Meylan : « On aurait pu avoir une affaire dramatique, des morts et blessés »

Par Denis Souilla et Alexandre BerthaudFrance Bleu Isère et France Bleu

Jeudi 26 octobre 2017 à 17:15

Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, et Yves Marzin, commandant de la gendarmerie de l'Isère

Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, et Yves Marzin, commandant de la gendarmerie de l’Isère © Radio France – Alexandre Berthaud

Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a jugé jeudi « particulièrement inquiétant » que les gendarmes et leurs familles aient été « directement visés » après l’attaque d’une brigade à Meylan (Isère). Des voitures de militaires ont été incendiées dans la nuit de mercredi à jeudi.

Quatre véhicules personnels de gendarmes, dont un garé sous les logements des familles de la caserne de gendarmerie de Meylan dans l’Isère, ont été volontairement incendiés, dans la nuit de mercredi à jeudi, peu après 3h30 du matin. Neuf familles de gendarmes ont dû être évacuées. Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, a jugé jeudi « particulièrement inquiétant » que les gendarmes et leurs familles aient été « directement visés » dans l’attaque d’une brigade à Meylan (Isère). Des voitures de militaires ont été incendiées dans la nuit de mercredi à jeudi.

Du grillage découpé, un cadenas pour bloquer une entrée

Après cet incendie volontaire, le procureur de la République de Grenoble a précisé qu’un grillage a été découpé le long de l’enceinte de la caserne de gendarmerie, dans une zone très boisée bordée par une autoroute. Jean-Yves Coquillat a ajouté que « des produits inflammables ont été utilisés, très probablement« . Aucune caméra de vidéosurveillance ne se trouvaient dans l’enceinte de la caserne cependant d’éventuelles vidéo prises sur la voie publique aux alentours pourraient être exploitables.

Lors des premières constatations après cet incendie, il s’avère qu’un cadenas a été posé pour, sans doute « pour ralentir l’arrivée des secours« , suppose Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble.

Pas de revendication

Jean-Yves Coquillat a ajouté qu’il n’excluait aucune piste, mais que pour l’instant « l’action n’a pas été revendiquée sur le site des anarcho-libertaires« , qui avait en revanche revendiquée celle du 21 septembre dernier, l’incendie du garage de la caserne du groupement de gendarmerie de l’Isère à Grenoble et des locaux techniques. « Il y a des points communs, mais ce n’est pas exactement » le même processus, a précisé le procureur qui n’exclut pas, non plus, la piste de la « vengeance« .

« Un sabotage », « du terrorisme »

Pour le magistrat, l’incendie de la caserne de gendarmerie de Meylan « est l’œuvre de personnes qui savent ce qu’ils font, c’est un sabotage(…) De tels actes peuvent s’apparenter à du terrorisme« , a souligné le magistrat. « Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’incendie volontaire« .

On aperçoit, à travers le feuillage, la façade de la gendarmerie noiricie par les fumées - Radio France

On aperçoit, à travers le feuillage, la façade de la gendarmerie noiricie par les fumées © Radio France – Alexandre Berthaud

« Les conséquences auraient pu être dramatiques »

« Si les gendarmes n’avaient pas réagi, on aurait pu avoir une affaire dramatique, avec des morts et des blessés« , a indiqué Jean-Yves Coquillat. Le procureur de la République de Grenoble a jugé « inquiétant » que « les véhicules incendiés étaient sous les habitations des gendarmes » et « heureusement, des gendarmes et leur familles ont été réveillés par les odeurs de l’incendie et ont attaqué l’incendie avec des extincteurs. »

« Si aucun blessé n’est à déplorer, il apparaît clairement que cet incendie dans l’enceinte de la caserne est d’origine criminelle« , a précisé Gérard Collomb jeudi matin. Le ministre de l’Intérieur, a également condamné « _avec la plus grande fermeté cet acte criminel qui aurait pu avoir des conséquences humaines dramatique_s » et a insisté pour que l’on trouve les responsables et qu’ils soient jugés. Une cellule psychologique a été mise en place pour les gendarmes et leurs familles qui ont été visées par cette attaque.

Le deuxième incendie criminel dans une gendarmerie en quelques semaines

C’est la section de recherches de la Gendarmerie de Grenoble qui est en charge de l’enquête. Il s’agit du deuxième incendie criminel en un peu plus d’un mois, qui cible les locaux de gendarmerie en Isère. Le 21 septembre dernier, le garage de la caserne du groupement de gendarmerie de l’Isère à Grenoble et des locaux techniques, ont été incendiés. L’acte a été revendiqué par la mouvance ultra gauche.

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© Visactu –
Meylan, dans la périphérie grenobloise - Radio France
Meylan, dans la périphérie grenobloise © Radio France – Denis Souilla

Meylan, France

Les gendarmes de Bourgogne sécurisent leurs casernes

Par Jacky PageFrance Bleu Bourgogne

Vendredi 27 octobre 2017 à 19:48 Mis à jour le vendredi 27 octobre 2017 à 19:51

Photo d'illustration.

Photo d’illustration. © Radio France – Jacky Page

Dans la nuit de mercredi à jeudi, une brigade de gendarmerie a été visée par un incendie criminel à Meylan dans l’Isère. Ce méfait avait été précédé par deux autres incendies contre la gendarmerie à Limoges et Grenoble. Suite à ces menaces, en Bourgogne, les militaires renforcent leur sécurité.

Suite aux incendies criminels qui se sont multipliés ces dernières semaines dans des locaux de la gendarmerie, une dizaine de casernes bourguignonnes, celles qui en avaient le plus besoin, vont faire l’objet de travaux et de mesures de sécurité. Dans d’autres, des aménagements ont déjà été réalisés après les attentats de 2015, et les consignes de protection ont été passées. Les mesures passives consistent à installer des grillages, des barbelés, des caméras de surveillance numériques, des éclairages qui se déclenchent la nuit au moindre mouvement.

Vigilance et surveillance renforcées

Le quartier Deflandre regroupe à Dijon de nombreux services de la gendarmerie sur 23 hectares. Le général Olivier Kim, commandant la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, avait en 2015 demandé au maire de la ville un arrêté pour interdire le stationnement le long de cette zone militaire sensible. Plus aucun véhicule n’y est désormais garé. L’objectif étant d’éloigner le risque d’un véhicule piégé bourré d’explosifs. Parmi les mesures actives, des patrouilles sont organisées sur les sites, et au retour ou au départ d’une mission, les gendarmes inspectent la caserne, au passage, pour s’assurer qu’il n’y a rien de suspect.

Ne pas sombrer dans la paranoïa

Ce n’est pas la première fois que des locaux de gendarmes sont menacés, et le général Olivier Kim garde la tête froide : « les événements [ de Meylan, NDLR ] sont récents, donc bien sûr il y a une véritable émotion, mais on ne doit pas céder à l’émotion, simplement en regardant l’histoire. Au cours de la guerre d’Algérie, certaines gendarmeries étaient l’objet d’attaques. Dans certaines régions de France, des mouvements séparatistes s’en sont parfois pris aux gendarmeries ». Et donc, les gendarmes doivent assurer la protection de leurs emprises, tout en poursuivant l’accueil du public. Les plantons sont équipés de protections balistiques. Le filtrage aux entrées est renforcé.

Pour autant, précise le général Kim, « il faut réagir avec sang-froid, et ne pas tomber dans une paranoïa qui nous gênerait dans l’exécution de nos missions. En un mot, la gendarmerie continue de protéger ses concitoyens, comme elle le faisait avant ce type d’événement ».

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