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Châteaubriant : quand les habitants prêtent main-forte aux gendarmes

Longtemps annoncé par le maire, Alain Hunault, le dispositif « Participation citoyenne » va être déployé dans la commune de Châteaubriant (Loire-Atlantique). Explications.

Le maire, Alain Hunault, entouré du commandant Sébastien Desbrest et du sous-préfet Mohammed Saadallah, avait présenté le projet aux habitants en mars dernier.
Le maire, Alain Hunault, entouré du commandant Sébastien Desbrest et du sous-préfet Mohammed Saadallah, avait présenté le projet aux habitants en mars dernier. (©L’Éclaireur)

Il avait été présenté en mars dernier lors d’une réunion de secteur consacrée à la sécurité. Le dispositif « Participation citoyenne », instauré par l’État en 2006, devrait être mis en place à Châteaubriant (Loire-Atlantique) d’ici le mois de septembre.

Ce projet, mené par la gendarmerie nationale en partenariat avec les collectivités territoriales, vise à réduire toutes les formes d’incivilités qui peuvent être recensées au quotidien (cambriolages, faits de violence, etc.). C’est précisément sur ce point que les habitants ont un rôle à jouer.

« La sécurité publique doit faire l’objet d’une coproduction et cela demande d’associer tous les acteurs », souligne Mohamed Saadallah, sous-préfet de Châteaubriant-Ancenis. En d’autres termes, sur le même principe que le dispositif « Voisins vigilants », déjà en place dans d’autres communes, les habitants deviendront, grâce à leurs signalements, les « acteurs de leur sécurité ». Pour cause, l’objectif est que les liens entre les citoyens et les forces de police et de gendarmerie soient renforcés, permettant ainsi aux informations de mieux circuler.

Tous gendarmes ?

Développé dans huit communes du département, le projet vise principalement à « sensibiliser les citoyens ». « Il développera l’engagement citoyen. C’est en s’appuyant sur des témoignages que l’on peut lutter contre les cambriolages ou encore déceler des personnes en processus de radicalisation », ajoute le sous-préfet.

Il nous arrive d’avoir des informations sur des comportements suspects deux ou trois jours après les faits, lorsque nous passons, par hasard, en patrouille pédestre dans le quartier, explique Stéphane Vaté, chef de la police municipale. Le but du dispositif, c’est de faire en sorte que nous soyons informés en temps réel. »

Si le dispositif est entièrement gratuit et, de fait, accessible à tous, il n’encourage pas les dénonciations abusives. « Il ne s’agit pas de créer des milices dans les quartiers et ce n’est pas non plus de la délation. Au contraire, il s’agit de renforcer les liens entre les citoyens, de développer l’entraide et la solidarité », rassure Mohamed Saadallah.

Pour l’heure, trois secteurs seront concernés à Châteaubriant : l’hyper centre-ville, le quartier de la Ville-Marie et celui de la Ville-aux-Roses. Ces derniers ont été sélectionnés « à partir des faits enregistrés au cours de l’année 2017 », précise Alain Hunault.

Autre aspect de l’expérimentation, des référents – des riverains qui se seront portés volontaires pour endosser le rôle de relais entre les habitants et les autorités – seront désignés dans chaque quartier.

Le référent sera ainsi en charge de rapporter les informations délivrées, qu’il s’agisse de comportements, de véhicules suspects ou d’autres incivilités. Là encore, pour éviter toute forme d’abus, les profils des personnes choisies seront étudiés. « Si on s’aperçoit qu’une personne n’a pas le profil qu’il faut, elle sera écartée », prévient le commandant Sébastien Desbrest. De même que si les habitants constatent un délit en cours, il est préférable « de contacter soi-même la police ou la gendarmerie ».

Le bilan de cette expérimentation permettra de déterminer si le dispositif sera étendu sur l’ensemble de la commune.

En attendant, une réunion publique, durant laquelle tous les détails du projet seront indiqués, se tiendra le mercredi 20 juin à 19 h au foyer-restaurant.
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