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Le - Démission de Gérard Collomb : qui va le remplacer au ministère de l’Intérieur ?

Démission de Gérard Collomb : qui va le remplacer au ministère de l’Intérieur ?

Qui pour remplacer Gérard Collomb ?

La démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a été acceptée mardi 2 octobre, dans la soirée. Le Premier ministre assure l’intérim le temps de trouver un remplaçant. La passation de pouvoir a eu lieu ce mercredi matin, avant le Conseil des ministres.

Le plus compatible

Jean-Yves Le Drian. Par tradition, tout président de la République choisit pour la place Beauvau un homme de grande confiance. Cela a toujours été le cas dans l’histoire, sauf entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy… et peut-être entre Emmanuel Macron et Gérard Collomb.

Le Breton a tous les atouts en main pour devenir le 1er flic de France. Il a réussi à la Défense. Il ne démérite pas, non plus, aux Affaires étrangères. Et il ne semble pas avoir l’intention de reprendre la mairie de Lorient (Morbihan) aux prochaines municipales de 2020.

Le chef de l’État pourra donc compter sur lui durablement. Le hic : Jean-Yves Le Drian ne semble pas vraiment disposé à quitter le quai d’Orsay…

Jean-Yves Le Drian. | Daniel FOURAY

Les plus « politiques »

Gérald Darmanin. L’actuel ministre de l’Action et des comptes publics, âgé de 32 ans, se verrait bien prendre du galon dans ce gouvernement Édouard Philippe. Succéder à Gérard Collomb serait un sacré tremplin pour cet homme politique ambitieux.

Mais ce matin, sur France 2, il a assuré être « concentré sur ses missions budgétaires ». Il est vrai que quitter Bercy pour la place Beauvau, à trois mois du passage au prélèvement à la source, ferait sacrément mauvais genre.

Christophe Castaner. Le fidèle de la première heure d’Emmanuel Macron rêve de faire son entrée au ministère de l’Intérieur. Et cela ne date pas d’hier. Mais il a un gros handicap : il est à la tête de La République en marche. Un mandat incompatible avec un siège de premier flic de France qui doit, notamment, préparer les prochaines élections municipales de 2020.

Christian Estrosi. Le maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur pourrait-il retrouver les ors du gouvernement ? L’ancien ministre de l’Aménagement du territoire (sous Jacques Chirac) et l’ex secrétaire d’État à l’Outre-Mer (sous Nicolas Sarkozy) est « Macron compatible » bien que membre des Républicains. Il est d’ailleurs le créateur de la France Audacieuse, un rassemblement d’élus de la droite et du centre. Mais il reste viscéralement attaché à sa ville natale et sera donc forcément candidat à sa succession lors des municipales de 2020.

Christian Estrosi. | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP

Les professionnels

Frédéric Péchenard. Âgé de 61 ans, cet ancien patron de la police nationale est désormais vice-président LR à la région Ile-de-France, en charge de la sécurité. Ce proche de Valérie Pécresse serait donc, évidemment, à sa place dans le quartier général de Beauvau. Récemment d’ailleurs, dans les colonnes du Journal du dimanche, il indiquait « qu’il y réfléchirait » si Emmanuel Macron venait à lui proposer la succession de Gérard Collomb.

Mais comme Gérald Darmanin ou encore Christian Estrosi, Frédéric Péchenard est un homme de droite. Dans l’équilibre subtil des couleurs politiques au sein du gouvernement, le 1er flic de France pourrait-il ne plus être de gauche ?

Fréderic Péchenard. | KENZO TRIBOUILLARD/AFP

Jean-Michel Fauvergue. Le député LREM de Seine-et-Marne, âgé de 61 ans, est un homme de l’art par excellence. Il a dirigé le Raid de 2013 à 2017, l’unité d’élite de la police. Comme Frédéric Péchenard, Jean-Michel Fauvergue serait donc à son avantage dans les bureaux de la place Beauvau. Il a, en plus, toute la confiance d’Emmanuel Macron.

François Molins. L’actuel procureur de la République de Paris, qui doit quitter son poste dans les toutes prochaines semaines, a démontré ses compétences et ses capacités dans la lutte contre le terrorisme. Son handicap majeur ? Il est magistrat. Et pour diriger les policiers et les gendarmes, son profil pourrait déranger plus d’un.

François Molins. | BERTRAND GUAY/AFP

Denis Favier. Ce général de la gendarmerie nationale s’est illustré notamment en 1994, à la tête du GIGN, lors du règlement de la prise d’otages de l’Airbus de Marignane. Puis comme directeur du GIGN de 2007 à 2011. Et enfin à la tête de la Gendarmerie nationale de 2013 à 2016, en dirigeant les opérations antiterroristes après Charlie Hebdo et le 13 novembre 2015. Il a quitté ses fonctions voilà un peu plus de deux ans pour occuper le poste de chef de la sûreté de Total. Proche de Valls, Denis Favier est, lui aussi, « Beauvau compatible »

Une surprise ?

Et si le président de la République rappelait un ancien premier flic de France ? Manuel Valls étant parti à la conquête de Barcelone (Espagne), les regards peuvent se tourner vers le Cherbourgeois Bernard Cazeneuve.

Aux affaires durant près de trois ans, entre avril 2014 et décembre 2016, l’homme n’a pas démérité sous le quinquennat de François Hollande, notamment lors de la vague d’attentats en 2015 et 2016. Un homme de gauche, apprécié de la police, pour succéder à Gérard Collomb, ne serait pas une mauvaise idée. À condition que l’intéressé veuille bien retourner aux affaires.

Source :  www.ouest-france.fr

Editoriaux – Politique – 3 octobre 2018

Qui, au ministère de l’Intérieur, pour prendre la tête de la « reconquête républicaine » ?

Manuel Valls aurait pu postuler. Il avait la carrure. Mais il a fait ses valises pour Barcelone et Emmanuel Macron n’avait peut-être pas trop envie de l’avoir dans les pattes. Alors, qui ? Il paraît que Christophe Castaner en rêve. Il paraît, aussi, que pour être ministre de l’Intérieur, il faut avoir une certaine envergure. Et puis, qui prendrait alors le machin en marche ? Le ministre des élections ne peut pas être le patron du parti de la majorité. Gérald Darmanin rêverait (cela fait beaucoup de monde qui rêve) aussi d’un grand ministère régalien. Mais on aimerait bien que celui qui a juré-craché que tout ira bien en 2019 avec le prélèvement à la source de l’impôt soit à son fauteuil pour rendre des comptes aux Français si, par malheur, cela ne marchait pas si bien. Une personnalité non politique, spécialiste de la sécurité ? Frédéric Péchenard, proche de Nicolas Sarkozy, ancien directeur général de la police nationale, n’a pas fermé la porte, déclarant au JDD, ce week-end, qu’« il y réfléchirait » si on lui proposait la place. On a même évoqué le général d’armée Denis Favier, ancien directeur général de la gendarmerie. Ce serait une première sous la Ve République. Le fait que l’on réfléchisse à des personnalités non politiques révèle bien les failles du dispositif mis en place par Emmanuel Macron.

Alors qui ? Jean-Yves Le Drian ? Pourquoi pas. L’homme est solide, fiable et au fait des questions de sécurité. Ce ne serait pas la première fois qu’un ministre enchaîne plusieurs ministères régaliens. On se souvient de Michèle Alliot-Marie, qui passa de la Défense à l’Intérieur en 2007. Mais alors, qui aux Affaires étrangères ? Bruno Le Maire s’y verrait sans doute. Et Gérald Darmanin pourrait monter d’un cran à l’Économie en gardant la charge des Comptes publics, flanqué d’un secrétaire d’État.

En tout cas, il faut à ce poste un homme – ou une femme – à la hauteur pour prendre la tête de cette « reconquête républicaine » évoquée par Gérard Collomb dans son discours d’adieu à Beauvau. Les reconquêtes (en espagnol Reconquista) ne se font pas dans l’angélisme. Point positif, si l’on peut dire, de cette démission après plusieurs jours de guignolade : le tableau sécuritaire de notre pays dressé par le ministre sortant dans sa courte allocution. Un tableau terrible où l’on voit que la « loi du plus fort », celle des islamistes et des trafiquants, s’impose dans maints quartiers de notre territoire. Un tableau qui signe, en quelque sorte, son échec et, donc, celui d’Emmanuel Macron, mais surtout qui a de quoi inquiéter les Français.

Sourcewww.bvoltaire.fr

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