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Dordogne : des gendarmes désormais spécialisés dans la lutte contre les violences familiales

Vendredi 26 juin 2020 à 18:22 – Par Antoine BalandraFrance Bleu PérigordFrance BleuPérigueux, France

La gendarmerie de la Dordogne a créé début juin une cellule de lutte contre les atteintes aux personnes. Trois gendarmes (bientôt quatre) exclusivement dédiés aux enquêtes liées aux violences sexuelles intrafamiliales. Pour mieux prendre en charge les victimes et réduire les délais d’enquête.

Le chef d'escadron Sébastien Andrieux supervise la CLAP, la cellule de lutte contre les atteintes aux personnes sur la compagnie de Périgueux
Le chef d’escadron Sébastien Andrieux supervise la CLAP, la cellule de lutte contre les atteintes aux personnes sur la compagnie de Périgueux © Radio France – Antoine Balandra

C’est une expérience toute récente qui semble déjà porter ses fruits. La gendarmerie de la Dordogne a créé il y a trois semaines (le 2 juin) une « CLAP », une cellule de lutte contre les atteintes aux personnes au sein de la compagnie de Périgueux (et uniquement de la compagnie de Périgueux pour l’instant).

En clair : trois gendarmes (bientôt 4) volontaires, des hommes et des femmes, détachés pour ne s’occuper QUE des affaires de violences sexuelles dans les familles : viols, agressions sexuelles, mais également des violences sur mineures.

Et le but, c’est de mieux prendre en charge les victimes. Mieux, et plus rapidement. D’abord, les gendarmes volontaires de cette cellule, tous officiers de police judiciaire, sont tous formés à ce genre de faits, sensibilisés. Ils peuvent recevoir les victimes à la gendarmerie bien sûr mais également se rendre à leur domicile ou dans un lieu neutre, sans uniforme s’il le faut. 

Le but : rassurer les victimes explique le colonel Pauty commandant du groupement de gendarmerie de la Dordogne : « Depuis l’an dernier, on a observé une augmentation d’à peu près 21% de faits de violences intrafamiliales comparé à l’an dernier, il y a donc une réalité sur ce département. Cela concerne les conjoints, mais aussi les enfants, qui sont souvent traumatisés par ce qu’ils observent » dit le patron des gendarmes.

Présentation d'une salle d'audition pour traiter les dossiers de violences intrafamiliales
Présentation d’une salle d’audition pour traiter les dossiers de violences intrafamiliales © Radio France – Antoine Balandra

« La dimension accueil et prise en charge est essentielle dans cette démarche de création d’unité, car la libération de la parole est une libération complexe, il faut un contexte, il faut avoir une confiance, il faut une forme de déclic, et nous on veut proposer par la souplesse de cette cellule, faciliter la libération de la parole » poursuit-il.

35 jours pour résoudre les affaires

Avoir des gendarmes dédiés permet aussi de réduire drastiquement les délais d’enquête. L’objectif est de diviser par deux le temps pour traiter correctement un dossier. Et d’arriver à environ 35 jours (environ 72 actuellement). Et cela marche déjà assure le chef d’escadron Sébastien Andrieux, commandant de la compagnie de Périgueux : « Cela va de l’agression sexuelle jusqu’au viol, et sur les 14 dossiers pris par la cellule, 4 ont déjà été résolus et deux qui ont été clôturé pour des auditions dans d’autres départements » dit-il.

« Nous avons même résolu les premiers dossiers en 10 jours, mais ce délai va automatiquement augmenter, et nous souhaitons le stabiliser à 35 jours environ » poursuit-il. Une rapidité nécessaire dans un contexte d’augmentation des violences intrafamiliales donc, d’environ 1 à 2% par an depuis 10 ans.

Les gendarmes en charge de la cellule révèlent même qu’ils ont déjà reçu des témoignages de reconnaissance suite à la rapidité de traitement des dossiers. Une belle récompense pour eux, disent-ils.

Antoine Balandra

France Bleu Périgord

Source : www.francebleu.fr

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