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Douarnenez. Une nuit de haine contre les gendarmes

Il s'était montré haineux, menaçant, provocateur et violent envers les gendarmes de Douarnenez. Jugement : un avec sursis.

Il s’était montré haineux, menaçant, provocateur et violent envers les gendarmes de Douarnenez. Jugement : un avec sursis. | ARCHIVES BÉATRICE LE GRAND

« Pourquoi tant de haine ? Loin du « mort aux vaches » ou de sa version plus moderne, on va tout de suite dans le trash, le cradingue, l’ordurier. On est bien au-delà de l’animosité ! »lance le procureur Philippe Lemoine, jeudi 14 février 2019 devant le tribunal correctionnel de Quimper (Finistère).

Prévenus par l’hôpital

Le 7 juillet 2018 au matin, l’hôpital de Douarnenez prévient les gendarmes : un jeune de 18 ans s’est enfui alors qu’il avait besoin de soins. « Les gendarmes interviennent pour vous secourir car ils s’inquiètent pour vous, » le recadre la présidente, Marie-Anne Kerisit. « Je n’avais pas compris ça, » répond le jeune, penaud.

2,5 g d’alcool dans le sang

Il n’avait pas compris grand-chose, avec 2,5 g d’alcool dans le sang et plusieurs pétards. Un concert, une bouteille de rhum à lui seul, des bières, de la vodka, de la gnôle et même… de l’absinthe. Les gendarmes le retrouvent couché devant son immeuble. Il se lève. Pluie d’insultes et de menaces. Coups de poing et de pied. Crachat au visage. « Je voulais dormir. Je pensais qu’on pouvait rester sur de bonnes bases » ose-t-il devant ses juges.

Une hache artisanale

Il donne tellement de coups de tête à un des militaires que ce dernier doit le laisser partir. Une fois dans son logement, tout passe par la fenêtre sur les forces de l’ordre, qui viennent d’obtenir des renforts du Psig, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie : casseroles, vaisselle, couteaux, bouteilles, meubles. Et même une hache artisanale : « Vivre seul de nos jours, c’est risqué. Vaut mieux se tenir prêt, au cas où, » explique-t-il.

Nouvelles menaces, insultes et provocations. Il se réjouit de leur faire mal. Balance une bouteille de bière pleine sur le bras du chef de brigade et le blesse. Casse leur voiture. « En 16 ans de service, c’est la première fois que je vois ça » note calmement l’officier de police judiciaire à la barre.

Des violences dans son enfance

Le prévenu s’excuse. Une expertise psychiatrique évoque des violences dans son enfance. Le procureur requiert 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, une obligation de se soigner, travailler et indemniser ses victimes. Le tribunal va jusqu’à un an et 1 000 € au chef de brigade.
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