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Effectifs dans la police et la gendarmerie : « Ça devient difficile de réduire davantage », déclare Claude Guéant (BFM TV-RMC)

«Nous arrivons à une situation dans laquelle il faut peser de façon extrêmement fine d’éventuelles réductions d’effectifs supplémentaires dans la police et la gendarmerie […]. Ça devient difficile de réduire davantage en garantissant la même qualité de service public», déclare Claude Guéant, vendredi 27 avril 2012 dans une interview diffusée sur BFM TV et RMC. «Mais nous ne sommes pas condamnés à l’immobilisme dans l’utilisation, dans les modes de fonctionnement de la police et de la gendarmerie», indique le ministre de l’Intérieur.

«Ces dernières années nous avons réduit les effectifs parce que la règle du ‘un sur deux’ s’est appliquée à la police et la gendarmerie. Il n’empêche que chaque année nous avons encore fait reculer la délinquance. Tout simplement parce que nous nous sommes mieux organisés, poursuit le ministre. Nous avons remis en cause les schémas de fonctionnement du passé qui étaient devenus périmés.» Il rappelle par exemple que les effectifs de gendarmerie mobile et des CRS ont baissé parce que «l’exigence de sécurité quotidienne est supérieure, dans la France d’aujourd’hui, aux impératifs de l’ordre public».

Interrogé sur la mise en examen d’un policier de Seine-Saint-Denis pour «homicide volontaire» dans le cadre d’une intervention à Noisy-le-Sec, Claude Guéant dit «regretter» que le parquet n’ait pas fait appel de cette décision. «La mise en examen s’est fait sur un chef qui est particulièrement lourd, à savoir l’homicide volontaire. Il n’y a pas un policier qui tire avec l’intention de tuer de sang froid. Ce chef de mise en examen est malheureux.» Il confirme en outre que le policier sera muté et conservera son salaire: «L’administration le soutient pour qu’il puisse assurer sa défense dans les meilleures conditions.»

PRÉSOMPTION DE LÉGITIME DÉFENSE
Le ministre de l’Intérieur se dit favorable à l’instauration d’une présomption de légitime défense pour les policiers faisant usage de leur arme dans le cadre de leurs fonctions, comme le propose le candidat UMP à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy. «Ça signifie que la preuve doit être apportée que le policier n’était pas en état de légitime défense.» Claude Guéant s’était prononcé contre cette mesure en janvier 2012, mais indique que la mise en examen du policier pour homicide volontaire a modifié son avis sur la question. «Je n’ai pas le souvenir d’une mise en examen du chef d’homicide volontaire» pour un policier dans le cadre de ses fonctions.

«Je ne suis pas favorable à la présomption de légitime défense telle que Marine Le Pen (Front national) l’exprime puisqu’elle a dit qu’elle souhaitait créer un régime juridique dans lequel les policiers se sentent dans leur bon droit y compris, je cite, ‘au risque des bavures’. Et je ne suis pas d’accord pour que nous ayons un droit qui facilite les bavures», indique Claude Guéant. Nous ne nous déterminons pas en fonction des prises du position du FN. Le FN ne nous sert pas de boussole.»

Interrogé sur l’appel de policiers non syndiqués à ne plus procéder à des interpellations, Claude Guénat juge qu’il «faut que les policiers fassent leur travail. C’est leur devoir. Le devoir du gouvernement, c’est aussi de leur donner des conditions de travail qui soient les meilleures possibles».

Dépêche n° 5973 aef.info Paris, vendredi 27 avril 2012

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