Éléments découverts à Fromy : de nouvelles fouilles sont prévues ce mardi
Mis en ligne le 28/10/2019 à 20:08
Philippe DufresneAnaïs GuillaumeFromy (Ardennes)Dans cet article
Le parquet invite à la plus grande prudence quant aux premiers éléments découverts ce lundi à Fromy. Rien ne permet de parler d’ossements humains, rien non plus n’écarte cette hypothèse.
Aurélien Laudy
Le procureur de Charleville-Mézières est très clair : « Pas de précipitation. » Pour Laurent de Caigny, les fouilles menées ce lundi sur deux sites ayant été directement liés aux activités de Philippe Gillet ne prouvent rien, du moins en l’état des choses.
Le procureur explique que les gendarmes ont été alertés« il y a plusieurs jours » de la présence d’ossements sur ces deux sites, à savoir un secteur de la ferme de Fromy et une parcelle située derrière la ligne de chemin de fer.
Ce lundi matin, face à la volonté de certains habitants de mener des fouilles eux-mêmes, les forces de l’ordre, avec le feu vert du parquet, ont décidé de neutraliser les lieux. La section de recherches de la gendarmerie nationale et l’identification judiciaire se sont rendues sur place.
> Lire aussi: VIDÉO. Affaire Anaïs Guillaume: les principaux acteurs du procès
Ce lundi après-midi, Laurent de Caigny livrait un point précis sur le dossier. « Les informations données par des proches de Philippe Gillet aux gendarmes étaient suffisamment intéressantes pour motiver ces fouilles. » Que faut-il comprendre par « proches » ? De la famille ou des collègues ?
“Il relève de l’imaginaire de parler d’ossements pour l’instant”
L’un des acteurs du dossier affirme que ce serait la fille aînée de Philippe Gillet, Victoria, qui aurait non seulement alerté les gendarmes mais aurait entrepris, avec l’aide d’un ami, de fouiller l’ancien tas de fumier, près de la ligne de chemin de fer.
« Tous les avocats, défense comme partie civile, ont reçu une lettre anonyme indiquant cet endroit en septembre dernier. Le parquet a été alerté dès le 29 septembre », explique de son côté Me Fay, l’avocat de Philippe Gillet, s’étonnant du temps de réaction des gendarmes. Si cette piste se confirmait, elle poserait une question de taille : comment expliquer que les fouilles menées au printemps 2015 sur cet ancien tas de fumier n’aient pas permis de détecter ces éléments ?
Localisation de Fromy
L’audition de Victoria Gillet par les gendarmes, menée ce lundi après-midi, ne peut pas, dans ce contexte, être ignorée. Toutefois, lundi après-midi, le procureur, joint par téléphone, confirmait que ces recherches ont abouti à des découvertes.
Définir la nature des éléments trouvés
« Des éléments ont été trouvés par les techniciens de la gendarmerie. Il relève de l’imaginaire de parler d’ossements. Rien, dans l’immédiat, ne permet de confirmer cette hypothèse, ni de la démentir. » En clair, il s’agirait d’éléments petits, non identifiables à l’œil nu. Le travail des experts de l’identification criminelle doit permettre de définir la nature de ces éléments.
> Tous les articles sur l’affaire Anaïs Guillaume
Dans ce domaine, tout est possible. Il peut s’agir d’éléments minéraux ou organiques totalement étrangers à la disparition d’Anaïs Guillaume. Ils peuvent aussi correspondre à des fragments d’os ou de dents, de restes de vêtements (boucles ou œillets en fer), voire à un des piercings que portait la jeune Ardennaise au moment de sa disparition.
Le procureur de la République de Charleville-Mézières annonce que d’autres fouilles sont prévues ce mardi, voire ce mercredi, « sur ces mêmes sites ». Ce qui semble confirmer l’intérêt des déclarations des fameux « proches » de l’agriculteur de Fromy.L’attente insoutenable pour les parents
Pour Valérie et Fabrice Guillaume, ce nouvel épisode dans le dossier Anaïs est avant tout une nouvelle épreuve. Depuis plus de six ans, ils espèrent savoir où se trouve leur fille. Au fil du temps, et après un premier procès en assises, ils ont perdu l’espoir de la retrouver vivante. Valérie, la maman, n’a de cesse de le répéter : « Qu’on nous rende son corps, qu’on nous laisse lui donner une sépulture digne. »
Joints par téléphone ce lundi, ils tiennent à rester très prudents : « Nous avons à chaque fois l’espoir que les fouilles nous donnent une réponse. Nous attendons, nous ne voulons plus imaginer », expliquent-ils. C’est par hasard que Fabrice, le papa d’Anaïs, a appris ce lundi matin la tenue de nouvelles fouilles, à Fromy. Il a passé sa journée à tenter d’en savoir plus. En vain.
