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Le - Et si les gendarmes du Pays-Haut pouvaient anticiper l’avenir ?

SÉCURITÉ

Analyse prédictive : et si les gendarmes du Pays-Haut pouvaient anticiper l’avenir ?

Dans l’avenir, tous les gendarmes de France pourraient bien recourir à l’analyse prédictive : l’art d’étudier les statistiques pour mieux anticiper les méfaits à venir. Cette année, la compagnie de Briey a mené sa propre expérience avec ses moyens.

LE 10/12/2018 À 18:15  MIS À JOUR LE 10/12/2018 À 18:26

Est-il possible d’établir un lien entre les cambriolages dans les commerces d’outillage, les vols de métaux ou encore les vols avec effraction dans des habitations ? L’expérience de la compagnie de Briey s’est notamment penchée sur cette question. Photo d’illustration/René BYCH

Est-il possible d’établir un lien entre les cambriolages dans les commerces d’outillage, les vols de métaux ou encore les vols avec effraction dans des habitations ? L’expérience de la compagnie de Briey s’est notamment penchée sur cette question. Photo d’illustration/René BYCH

En septembre, son directeur général, le général Richard Lizurey, annonçait qu’il voulait « généraliser à tous les départements (cet outil), qui a donné de très bons résultats dans les 11 départements où il est expérimenté depuis début 2018 ».

La Meurthe-et-Moselle n’en fait pas partie. Mais la compagnie de Briey a mené une expérience approchante. Son patron, le commandant Pascal Niggemann, s’en explique…

La compagnie de Briey s’est également mise à l’analyse prédictive ?

Pascal Niggemann  : « Cela n’a rien à voir avec la décision du directeur général… Nous l’avons fait avec nos moyens, à un niveau bien plus modeste. Fin 2017-début 2018, durant trois mois, une élève de Polytechnique en stage dans notre compagnie a étudié la délinquance dans l’arrondissement. On sait, par exemple, qu’il y a plus de cambriolages en octobre, novembre et décembre. Mais ont-ils plutôt lieu le soir ? Ou le matin ? Dans quels secteurs ? Les gendarmes se posent déjà ces questions. Là, ce n’est, ni plus ni moins, qu’essayer de le faire plus finement. Et voir si on peut établir des liens entre les faits. Ceci pour adapter les effectifs par rapport à ce qui pourrait arriver. »

Décrit comme ça, ça ressemble presque à de la science-fiction…

«  L’analyse prédictive reste une aide au commandant d’unité pour organiser son service, axer ses surveillances. Mais nous n’en sommes pas non plus à une boule qui sortirait d’une machine et indiquerait un cambriolage à telle heure et à tel endroit ! (rires) »

A quels types de faits vous êtes-vous intéressés ?

« Tout particulièrement aux atteintes aux biens, tant dans les commerces que les résidences. Ainsi qu’à certaines violences liées à des habitudes de la société :  le début de la saison des barbecues, le 14-Juillet, etc. »

Sur combien d’années l’analyse a-t-elle porté ?

« La Polytechnicienne que nous avons accueillie a analysé nos statistiques de délinquance en remontant sur cinq ans. Ce qui a été assez intéressant… Mais je ne vais pas vous en donner les conclusions : ce serait dommage d’annoncer ce qu’on va faire et quand on le fera ! »

Cela signifie-t-il que l’analyse prédictive sera bientôt généralisée, jusque dans le Pays-Haut ?

« C’est le directeur général qui en décidera, pas moi. Tout dépend aussi du rapport entre les moyens mobilisés et l’intérêt sur le terrain. L’outil nécessite un suivi régulier, une mise à jour des données. Combien de personnels s’en occupent ? Est-il plus rentable de les affecter à ça ou de les garder sur le terrain  ? A titre personnel, si cela devait me coûter deux ou trois gendarmes sur la centaine de notre arrondissement, je ne le ferais pas. Mais l’échelle de l’arrondissement est peut-être trop petite pour envisager une telle action… »

Propos recueillis par Xavier JACQUILLARD

Sourcewww.republicain-lorrain.fr

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