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Le - gendarmes formés dès janvier en Indre-et-Loire

Violences conjugales : policiers et gendarmes formés dès janvier en Indre-et-Loire

Publié le 04/12/2019 à 06:25 | Mis à jour le 04/12/2019 à 09:06

FAITS DIVERS JUSTICE 

INDRE-ET-LOIRE

Lors de l’action menée en gare de Tours, le 26 novembre.
Lors de l’action menée en gare de Tours, le 26 novembre.
© (Photo NR, Julien Pruvost)

Les mesures du Grenelle contre les violences faites aux femmes ont été dévoilées le 25 novembre. Quid en Indre-et-Loire ? Des actions concrètes ont été présentées hier en préfecture.

En Indre-et-Loire, les instances et les acteurs associatifs n’ont pas attendu le Grenelle contre les violences faites aux femmes, pour réfléchir à des actions et les mettre en place. Le département a, en effet, la chance de disposer d’un réseau au maillage serré et d’acteurs – près de 60 à ce jour – qui partagent les valeurs d’un même protocole départemental. Reste que tout est toujours perfectible. La preuve hier matin, en préfecture, où Corinne Orzechowski a réuni le procureur de la République Grégoire Dulin, la professeur Pauline Saint-Martin, la déléguée aux droits des femmes et à l’égalité Nadine Lorin, et nombre de partenaires.
À partir des mesures du plan national, les membres du réseau ont pris connaissance de ce qui existe ou est en cours au niveau départemental, mais aussi de ce qui va être fait, une fois que tout aura été validé par voie législative.
On a retenu trois items alors qu’hier, cinq gardes à vue étaient en cours pour des violences conjugales. « C’est une problématique quotidienne », a rappelé Grégoire Dulin. « Nous n’avancerons que quand la société aura pris le dossier à bras-le-corps. C’est le cœur de notre vivre ensemble », a rappelé la préfète, en indiquant que pour financer les actions, une conférence des financeurs va être organisée avec le président du conseil départemental.
Chaque année, l’Indre-et-Loire dépense 500.000 € pour ces questions. Des appels à projets vont être lancés, pour les mesures déclinées.
> Formation initiale et continue obligatoire des gendarmes et des policiers. Dès le mois prochain, policiers et gendarmes vont suivre, deux jours durant, une formation spécifique sur les violences faites aux femmes. Une manière de garantir un meilleur accueil et une prise en charge appropriée. « J’ai des témoignages de femmes qui estiment qu’elles n’ont pas été reçues comme elles auraient voulu », indique la préfète, qui en a fait une priorité.
Chez les gendarmes, tous ceux qui sont en mesure de prendre un dépôt de plainte sont concernés. Dans les brigades, des référents VIF (pour violences intrafamiliales) sont déjà présents. Les nouveaux formés permettront un spectre plus large d’intervention.
Les militaires utilisent, depuis déjà plusieurs semaines, la grille d’évaluation destinée aux forces de l’ordre, composée de 23 questions. « C’est très utile. Ça renferme des éléments de preuve », explique-t-on du côté du groupement d’Indre-et-Loire. Même constatation du côté des policiers, qui l’utilisent aussi désormais. « C’est assez complet », indique Stéphane D’Hayer, directeur départemental de la sécurité publique, qui insiste : « On privilégie toujours l’audition. La main courante doit être résiduelle ». Pendant six mois, des dizaines de policiers vont être formés par le professeur Pauline Saint-Martin, en charge de l’institut médico-légal de Tours, à raison de deux jours complets. A noter que les partenaires sont en train de mettre sur pied un système « souple et efficace » de prise en charge des plaintes dans les hôpitaux.
> Mise à l’abri des victimes. Des places existent en hébergement d’urgence, en centre d’hébergement et de réinsertion sociale, en accueil de jour. Vingt places supplémentaires en hébergement d’urgence devraient s’ajouter aux vingt déjà existantes.
> Bracelets anti-rapprochement et éviction des auteurs. Ces bracelets ne sont pas encore disponibles, ni inscrits dans la loi. Le procureur a fait acte de candidature pour que le ressort du TGI en soit doté parmi les premiers. L’éviction des auteurs est, ici, déjà une réalité (lire la NR du 23 novembre) tout comme leur prise en charge via le dispositif Athoba. Reste à ce que les financements sont pérennisés. Des demandes ont été faites en ce sens.

LE GALL

Vanina LE GALL

Journaliste, rédaction de Tours

Source : www.lanouvellerepublique.fr

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