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Le - Après une folle course-poursuite près de Toulouse, il tente de noyer un gendarme dans la Garonne

Après une folle course-poursuite près de Toulouse, il tente de noyer un gendarme dans la Garonne

Publié le  , mis à jour 

« Malgré mes sommations, il a continué à nager dans le sens du courant. Alors je n’ai pas réfléchi et spontanément, j’ai sauté à l’eau. Mais arrivé à sa hauteur, il a essayé de me noyer plusieurs fois… Heureusement que je suis bon nageur… » À 21 ans, ce jeune gendarme se rappellera longtemps de sa première affectation. Mercredi dernier, un refus d’obtempérer a pris des proportions incroyables à Muret. Peu avant 19 heures, un automobiliste décline les sommations de militaires qui veulent le soumettre à un contrôle routier dans les quartiers nord de la ville. Une course-poursuite s’engage alors sur la RN 817. À hauteur de la station Total, le jeune homme emprunte la 2X2 voies de Portet-sur-Garonne à tombeaux ouverts et surtout, à contresens en slalomant entre des automobilistes stupéfaits. L’un de ses pneus, qui a manifestement roulé sur une herse lancée lors du contrôle routier, est sur la jante. À ses trousses, quatre patrouilles de gendarmeries et les motards du peloton motorisé (PMo).

Pas de quoi doucher les ardeurs de cet individu qui circule qui plus est au volant d’une voiture volée quelques semaines auparavant dans le garage Citroën de Muret. Après quelques kilomètres de folle épopée, le « chauffard » perd le contrôle de son véhicule qui s’encastre dans un poteau de la place de La République. Ni une ni deux, il rejoint à pied les berges de la Garonne à hauteur de l’hôtel de Ville. Mais à la vue des gyrophares et des képis, il plonge dans le fleuve, nonobstant les sommations des forces de l’ordre. Et contraignant un gendarme au grand plongeon.

« Je suis désolé, je n’ai jamais voulu le noyer : c’était accidentel »

« Il a essayé de me couler au moins trois fois mais je n’ai pas eu le temps de crier. Lui-même était silencieux mais j’ai fini par réussir à le prendre par la gorge. Là, il s’est laissé ramener au bord », confie ce gendarme du PMo. Ce lundi, dans les couloirs du palais de justice, il semble prendre conscience de la gravité des faits à quelques minutes de l’audience de comparution immédiate du jeune automobiliste. « Quand je suis rentré chez moi, je me suis dit que j’aurais pu y passer ! Je n’arrive plus à dormir, j’y repense régulièrement. Je ne suis peut-être pas blessé physiquement… » Mais psychologiquement, le contrecoup est très rude. Ce lundi, il a donc sollicité un renvoi pour expertise afin de déterminer plus précisément le préjudice subi. Accepté par la cour du juge Jérôme Glavany au 7 juin. « J’ai déposé plainte », rappelle-t-il.

Dans le box des prévenus, Brahim, qui a le même âge que sa principale victime est inconnu des services de la justice. Blond et barbu, pas très grand, il n’a rien d’un délinquant. Mais ce natif d’Auxerre a tapé très fort pour sa première affaire. « Je suis désolé, je n’ai jamais voulu le noyer : c’était accidentel », assure ce jeune intérimaire domicilié chez ses parents à Labarthe-sur-Lèze. « Il a 21 ans de vie sans reproche », souligne son avocate, Me Marie-Ange Cochard. En plus des faits évoqués, son client est notamment soupçonné de vols de carburant dans une station-service commis grâce à la Citroën volée qui avait d’ailleurs mystérieusement refusé d’obtempérer le 2 avril dernier. Mercredi dernier, il a enfin été intercepté grâce à « un acte de courage » salue la procureure de la République.

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Géraldine Jammet (avec S.A.)
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