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Le - Il s’embrouille avec les gendarmes alors que sa femme accouche

TARARE/VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE – JUSTICE
À Tarare, un homme de 23 ans, soucieux d’éviter la gendarmerie, a manqué la naissance de son fils.
Le 04/05/2019 à 05:00 mis à jour à 10:29
Dans l’appartement, la femme du prévenu venait de constater que le travail avait commencé. Photo Progrès /Julio PELAEZ

Dans l’appartement, la femme du prévenu venait de constater que le travail avait commencé. Photo Progrès /Julio PELAEZ

Lyonnais de 23 ans, le prévenu a un lourd passif judiciaire. C’est pourtant la stabilité qu’il a plaidée, ce vendredi, alors qu’il était jugé en comparution immédiate, au tribunal correctionnel à Villefranche. « J’ai changé de mode de vie depuis que je suis sorti de prison. Je travaille et j’ai une famille. »

Retour sur les faits. Mardi 30 avril, à Tarare, il est en train de se disputer violemment avec sa belle-sœur lorsqu’une patrouille de gendarmerie intervient pour les séparer. L’affaire semble réglée. Le prévenu fait alors un geste pour récupérer une cigarette au sol. Les gendarmes font marche arrière et authentifient la présence de cannabis. Le ton monte.

Une gendarme bousculée, une porte forcée

« Il a nié et a pris cela pour une provocation », explique un des gendarmes à la barre. Sa collègue est bousculée. Le fuyard se réfugie chez lui, où sa femme, enceinte, constate que le travail a commencé.

« J’ai vu les gendarmes et j’ai eu peur, oui. Je ne voulais pas être emmené au poste pour ça, alors que ma femme était sur le point d’accoucher », analyse-t-il. Sur décision du magistrat de permanence et après plusieurs sommations, les gendarmes sont autorisés à défoncer la porte. « Après cinq coups de pied de biche, un trou s’est formé. Nous avons été la cible de bouteilles de bière en verre. »

« Comment cela a-t-il pu monter aussi vite ? »

L’individu, finalement maîtrisé, était, depuis, maintenu en détention provisoire. « Je n’ai toujours pas vu mon fils », déplore-t-il.

C’est la surprise qui domine pour le ministère public : « Son attitude n’était pas adaptée, mais comment cela a-t-il pu monter aussi vite ? On peut comprendre qu’il n’ait pas eu envie d’ouvrir la porte alors que sa femme accouchait, mais ce n’était pas une raison pour lancer des bières. »

Même ton pour la défense. « C’est parti d’un joint et on se retrouve avec une porte cassée. N’était-ce pas disproportionné ? »

Son conseil parviendra finalement à faire baisser à 450 euros le montant global des dommages et intérêts, initialement réclamés par les parties civiles à hauteur de 1 000 euros par gendarme.

En raison de la révocation d’un sursis précédent, le tribunal a finalement renvoyé le prévenu à la Maison d’arrêt pour deux semaines. En sus, il a écopé d’un sursis de trois mois de prison, avec deux ans de mise à l’épreuve.

Pierre FOARE

Sourcewww.leprogres.fr

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