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Le - Ivre, il maintient la tête d’une gendarme sous l’eau

Publié le | Mis à jour le 

En tout, trois gendarmes sont parties civiles dans ce dossier : ils sont représentés par Me Kerjan.

En tout, trois gendarmes sont parties civiles dans ce dossier : ils sont représentés par Me Kerjan.  © (Photo d’illustration NR, Jean-André Boutier)

L’enquête avait été ouverte sur des faits de nature criminelle, avant d’être ramenée à des délits : voilà pourquoi, dans l’après-midi d’hier, un Niortais de 39 ans, qui vit entre Saint-Hilaire-la-Palud et la Thaïlande, où l’attendent femme et enfants, s’est retrouvé devant le tribunal correctionnel de Niort.
Condamné à trois reprises par le passé, le trentenaire, défendu par Me Stéphanie Michonneau-Cornuaud, est soupçonné de violences aggravées par deux circonstances suivies d’incapacité totale de travail (ITT) n’excédant pas huit jours, de rébellion et d’outrages à trois gendarmes de la compagnie de Niort.
“ Je promets de ne plus boire une goutte d’alcool ”
Vendredi dernier vers 17 h, le mis en cause, au volant de son véhicule, avait pénétré dans la cour d’une exploitation agricole du Bourdet en brisant une chaîne, avant de rouler dans un chemin de terre et de s’y embourber : le propriétaire des lieux avait alerté les autorités. Une patrouille de la gendarmerie arrive et demande ses papiers au conducteur : celui-ci les jette, non sans proférer ses premières injures.
Le prévenu sort alors de l’habitacle, s’en prend à une gendarme : il la bouscule, l’attrape par le bras et l’emmène dans la conche toute proche, profonde d’un mètre environ. C’est là qu’il lui plonge la tête sous l’eau et ce, pendant plusieurs secondes, le temps qu’un autre militaire intervienne : le suspect s’attaque aussi à lui, mais le gendarme parvient à se dégager à l’aide de son bâton de défense. Le trentenaire relâche alors la première militaire.
Il se retrouve en slip
Le mis en cause gagne l’autre rive : de là, et alors qu’il se retrouve vêtu d’un simple slip après s’être déshabillé, il provoque et insulte de nouveau les forces de l’ordre. Avant de s’enfuir à travers le Marais poitevin.
Ce salarié d’une PME d’Épannes sera interpellé une heure plus tard dans un champ de colza encerclé par une vingtaine de gendarmes. Et sera placé en cellule de dégrisement, puis en garde à vue : à 20 h, son alcoolémie s’élevait encore à 1,2 g/l de sang.
Expertise psychiatrique
Présenté hier selon la procédure de comparution immédiate, il a obtenu de droit le renvoi de son procès en vue de préparer sa défense : d’ici le lundi 14 mai prochain, il dormira en prison, où il se trouvait depuis dimanche.
Le tribunal a diligenté une expertise psychiatrique ainsi que deux suppléments d’information : d’abord des analyses toxicologiques plus poussées afin de vérifier s’il n’avait pas consommé de produits stupéfiants en plus de l’alcool, ensuite une expertise médicale pour, notamment, évaluer au plus près la durée de l’ITT de la gendarme immergée, deux jours pour l’heure.
Cinq ans encourus
« Je promets de ne plus boire une goutte d’alcool et de rester à la maison, chez mon frère ou chez ma mère, a déclaré le père de famille qui voulait éviter la détention provisoire. L’alcool, ce n’est ni un besoin ni un manque : je ne vais pas faire cinq kilomètres à vélo pour aller chercher une bouteille. »
Il encourt cinq années d’emprisonnement, sept si l’ITT de la victime est finalement égale ou supérieure à huit jours.
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