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Le - Les gendarmes élucident une énigme vieille de 19 ans

Les gendarmes élucident une énigme vieille de 19 ans

Auteur : Antoine Faure – publié le 13 juin 2020

Un an après la découverte du corps, le mystère restait entier, comme en témoigne cet article paru dans le Dauphiné Libéré en 2002. Près de 19 ans après, les gendarmes l’ont percé.
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Les enquêteurs de la section de recherches de Grenoble et du plateau d’investigation « cold case » du PJGN ont résolu une affaire classée datant de 2001. Confondu par une analyse ADN, le suspect a été interpellé la semaine dernière dans le Loiret et placé en détention provisoire.

Au cœur de l’été 2001, Chantal de Chillou, 55 ans, quitte son domicile de la banlieue marseillaise pour se rendre dans les Hautes-Alpes. Son train ayant du retard, elle manque sa correspondance et se voit contrainte de dormir à Valence. Cette nuit-là, sa route va croiser celle d’un homme qui va sauvagement l’assassiner. Son corps dénudé et en partie calciné est découvert le lendemain, le 2 août, sur un chemin en bordure de l’Isère, à Chatuzange-le-Goubet, dans la Drôme.

En l’absence de documents d’identité sur la scène de crime, l’identification de la victime prendra un mois. Suivra une longue enquête qui explorera de nombreuses pistes. Aucune n’aboutira et l’affaire est classée en 2010. La prescription étant de dix ans à compter de l’ordonnance de non-lieu, il y avait une forte probabilité pour que ce crime demeure impuni…

C’est là qu’entre en scène le Plateau d’investigation « cold case » (PICC). Spécialisée dans les affaires non élucidées, cette unité de recherches du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN), basé à Pontoise, détient une capacité d’expertise dans les domaines de l’analyse, de la criminalistique, des sciences du comportement et de l’investigation. Elle entre en contact, début 2019, avec la Section de recherches (S.R.) de Grenoble, afin d’avoir accès aux archives.

« Les techniques ont considérablement évolué »

« Nous avons eu de nombreux échanges au cours de l’année 2019, relate le colonel Didier Plunian, commandant la S.R. de Grenoble. Suivant leur avis, nous avons notamment décidé de creuser une piste ancienne qui méritait d’être davantage explorée. » Peu de temps après les faits, une lettre anonyme avait en effet alerté les gendarmes sur la présence d’un véhicule. La piste avait été abandonnée faute d’éléments tangibles.

En octobre 2019, la S.R. de Grenoble demande la réouverture de l’enquête pour assassinat auprès du procureur de la République de Valence. Une information judiciaire est ouverte. Le PICC et la S.R. de Grenoble sont co-saisis sur commission rogatoire du juge d’instruction. Les enquêteurs peuvent ainsi accéder aux scellés et les faire analyser par le coordinateur en criminalistique du plateau. « Les techniques ont considérablement évolué en l’espace de quinze ans, note le colonel. Les scellés étaient encore au tribunal, en bon état de conservation. »

Un élément intéresse tout particulièrement les gendarmes : un mégot trouvé sur la scène de crime. Pendant l’enquête initiale, l’ADN prélevé sur cet indice n’avait donné aucun résultat au FNAEG (Fichier National des Empreintes Génétiques) et avait donc naturellement été enregistré dans la sous-partie du fichier réservée aux traces non résolues.

En 2020, les nouvelles expertises font cette fois apparaître une concordance… Avec un homme condamné pour des faits de viol et violences sur ses ex-compagnes, de vols et de conduites en état alcoolique. Cet ADN correspond, en outre, à un autre ADN, recueilli cette fois sur le tee-shirt de la victime. « Il apparaît que l’individu vivait et travaillait bien dans la Drôme au moment des faits », précise le chef de la S.R.

Des aveux partiels

L’interpellation a eu lieu le 3 juin, avec l’appui des militaires des groupements de gendarmerie départementale de la Drôme et du Loiret, département où réside l’homme, désormais âgé de 55 ans. Une perquisition a été conduite à son domicile. Lors des auditions, qui se sont déroulées à Valence, le suspect a admis avoir rencontré la victime dans un bar et l’avoir prise en charge dans son véhicule. Il reconnaît également avoir eu une relation sexuelle avec elle, suivie d’une altercation. Il persiste à nier le crime. Il a été mis en examen pour meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime, puis placé en détention provisoire. Les investigations se poursuivent afin notamment d’établir si la relation sexuelle a été consentie.

Source : www.gendinfo.fr

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