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Loir-et-Cher : des gendarmes spécialisés dans les auditions d’enfants

Publié le 26/08/2019 à 04:55 | Mis à jour le 26/08/2019 à 04:55

A la compagnie de Vendôme, une salle, spécialement aménagée, est consacrée aux auditions des enfants. L’adjudant Michaud est l’un des gendarmes spécialistes de ces auditions dites Mélanie.
A la compagnie de Vendôme, une salle, spécialement aménagée, est consacrée aux auditions des enfants. L’adjudant Michaud est l’un des gendarmes spécialistes de ces auditions dites Mélanie. 
© Photo NR

Interroger des tout-petits ou des adolescents sur des faits qu’ils ont subis n’est pas chose facile. Des gendarmes sont spécialisés dans ce type d’auditions.

La confiance. C’est la clé lorsque l’on interroge un enfant. Sans confiance, pas de confidences. L’adjudant Bernard Michaud est l’un des gendarmes loir-et-chériens spécialisés dans les auditions des enfants – dites auditions Mélanie – que ce soit des tout-petits de 2 ou 3 ans ou des adolescents. Depuis 2004, au sein de la brigade de recherches de Vendôme, il en a réalisé environ 350 de ce type. Et c’est donc fort de cette expérience qu’il affirme que « l’enfant doit avoir confiance parce qu’il va falloir rentrer dans les détails ».
Des détails pas faciles à évoquer, surtout lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles, de viols, de violences.
Des auditions toujours filméesIl y a d’abord « une prise de contact informelle ». L’adjudant fait parler l’enfant de sa vie, de sa famille, de ses loisirs, de l’école… Et lui fait « comprendre qu’il n’a rien fait de mal, qu’on est là pour le protéger ». Le gendarme ajoute : « Je dis à l’enfant, “ tu parles avec tes mots, tu peux même être vulgaire ”. Et je dis un gros mot pour lui montrer. »
Puis vient l’audition officielle, toujours filmée. Car les images sont importantes. Un petit ne verbalise pas toujours, parfois il montre sur des poupées. Les expressions de son visage, ses silences, sont également autant d’éléments parlants.
Le gendarme pose toujours des questions ouvertes, pour éviter des réponses oui, non. Mais aussi pour qu’on ne puisse pas lui reprocher d’avoir influencé l’enfant.
Si jamais le jeune se bloque, Bernard Michaud se raccroche à quelque chose qui sécurise l’enfant, comme son doudou, pour le relancer. « On reste très humain. Il ne faut pas le perturber, il est déjà traumatisé d’en parler. »
L’adjudant a toujours en tête la finalité : « L’audition d’un enfant, c’est un acte judiciaire, le but est qu’il nous donne tous les éléments pour pouvoir confirmer l’infraction et confondre l’auteur. »
Les films sont gravés et conservés. Les auditions sont également retranscrites, en détaillant tous les gestes et expressions, par d’autres gendarmes que l’adjudant, puis adressées aux magistrats. Un travail important, puisque cette retranscription demande en général plus d’une journée pour des auditions qui ne durent jamais plus d’une heure.

VERGNE

Florence VERGNE

Journaliste, rédaction de BloisSES DERNIERS ARTICLES

Source : www.lanouvellerepublique.fr

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