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Mélanie, la seule gendarme maître-chien de la région, retrouve une femme disparue au nord de Toulouse

Mélanie Swiniarczuk et Looba officient au PSIG de Colomiers.

Mélanie Swiniarczuk et Looba officient au PSIG de Colomiers.           THIERRY BORDAS

Publié le  , mis à jour 

C’est un vrai tandem de choc. Mue par une inépuisable énergie, son regard à elle est partout. Quand lui renifle. La maréchale des logis chef Mélanie Swiniarczuk, 29 ans, et Looba, un mâle type berger allemand spécialisé dans la recherche de personnes et le volet sécurité/défense, viennent de réussir une petite prouesse dans la sphère judiciaire. En à peine quelques heures, la seule maître-chien femme de la région et son jeune compagnon, qui officient ensemble au peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Colomiers, ont retrouvé une jeune femme disparue à Balma. Trois kilomètres de piste remontés au pas de course par un animal qui sortait de Gramat, le centre de formation lotois référence en la matière, en juin 2018. « C’est le chien qui a l’odorat, pas moi ! Looba a du potentiel… », sourit cette officière de police judiciaire.

Le 3 mars, peu après 18 heures, le téléphone sonne. Une jeune femme de 30 ans est portée disparus depuis la veille. Vingt-sept heures de calvaire pour son père qui a donné l’alerte. Engagée sur les lieux, la maréchale des logis chef entame ses prélèvements d’odeurs pour imprégner Looba. C’est parti. Depuis les abords de la cité Noncesse direction route de Castres pour une remontée au pas de course. Sur une nationale qui reste hyperfréquentée, même un dimanche soir. « Un environnement urbain très « sensé où il y a beaucoup plus d’odeurs brassées qu’en campagne ». Pendant ce temps, les personnels de la compagnie de Toulouse-Saint-Michel sont au taquet pour gérer la circulation. Looba a priorité sur tout le monde. « C’est un véritable travail d’équipe ! Sans les gendarmes de Balma, je n’aurais pas pu rester concentrée. »

« Apporter une réponse aux familles »

Arrivé à la boulangerie de Quint-Fonsegrives, l’animal s’arrête. « Il avait une attitude de fin de piste alors j’ai effectué ce que l’on appelle une analyse de terrain. J’avais deux options : la boulangerie ou l’arrêt de bus », raconte Mélanie Swiniarczuk. Elle a commencé par la bonne.

Le signalement de la jeune femme correspondait à cette cliente, passée la veille, qui cherchait un hôtel. On lui a indiqué une enseigne sur Balma. Demi-tour. Et à 100 mètres, Looba marque. « Il s’est remis en piste de suite et on est arrivé devant la baie vitrée d’une chambre qui était entrouverte. Le chien a posé ses deux pattes pour l’ouvrir. Et il a fait cette tête ! » Sur le parvis de la compagnie de Toulouse-Mirail, dont dépend le PSIG de Colomiers, Looba joint l’image au texte. Les deux pattes sur sa maîtresse, il lui fait le coup de la moue. Mais elle n’en démord pas : « Il faut être humble et continuer à travailler. Ce n’est pas parce qu’on a fait un positif qu’il faut se relâcher ! »

Son « plaisir » à elle, ce sont les « remerciements des familles ». Comme ce papa à Balma. Car quand elle intervient, c’est un peu « le dernier recours ». « Tout le monde compte vraiment sur nous et sur le flair du chien pour retrouver les personnes disparues, les malfaiteurs ou malheureusement, les victimes. Il s’agit de leur apporter une réponse, quelle qu’elle soit. C’est un petit stress que l’on apprend à gérer avec l’expérience. Sinon on le communique au chien. En fait, ça motive ! »

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