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Le - Redéploiements police-gendarmerie: 23 communes concernées à compter du 2 septembre 2013

Redéploiements police-gendarmerie: 23 communes concernées à compter du 2 septembre 2013 (Manuel Valls à Romorantin).

Les 47 policiers romorantinais ont appris la fermeture du commissariat de police, hier midi«La nouvelle série de redéploiements, effective au 2 septembre, concerne 23 communes», déclare Manuel Valls à Romorantin-Lanthenay, jeudi 29 août 2013. Le ministre de l’Intérieur effectuait un déplacement dans le Loir-et-Cher où une commune – Romorantin – relèvera désormais de la gendarmerie et une seconde – Vineuil – sera du ressort de la police. L’objectif de la réforme est de «mieux répartir les policiers et les gendarmes sur le territoire national en rationalisant les zones de compétence. Il s’agit de faire coïncider les territoires d’action de la police et de la gendarmerie avec les bassins de population et de délinquance», dit-il. En janvier 2013, 36 communes avaient été identifiées par le ministère de l’Intérieur comme pouvant faire l’objet d’un redéploiement. Selon Manuel Valls, la démarche vise à améliorer l’efficacité et la cohérence du service public de la sécurité.

Les redéploiements initiés par le ministre de l’Intérieur «se traduisent notamment par la fermeture de quatre ‘petites’ circonscriptions de sécurité publique: Guebwiller dans le Haut-Rhin, Dinan dans les Côtes d’Armor, Castelnaudary dans l’Aude, et Romorantin», explique Manuel Valls lors de sa visite dans le Loir-et-Cher, jeudi 29 août 2013. Ces communes relèveront donc à présent de la gendarmerie nationale. Le cabinet du ministre de l’Intérieur indique par ailleurs à AEF Sécurité globale que la fermeture du commissariat de Persan-Beaumont (Val-d’Oise), non citée par le ministre dans son discours, est également prévue[contrairement à ce qui était indiqué initialement dans la dépêche 9645]. La fermeture des commissariats de Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe), de Thouars (Deux-Sèvres) et Saint-Gaudens (Haute-Garonne), envisagée en janvier 2013, est finalement écartée.

Second volet de la réforme, « l’élargissement de six CSP (circonscriptions de sécurité publique) à des communes périurbaines » relevant précédemment de la gendarmerie. Manuel Valls signale ainsi le rattachement de Rosny-sur-Seine à Mantes-la-Jolie (Yvelines) et de Maillot à Sens (Yonne). Ces deux évolutions ont d’ores et déjà fait l’objet d’arrêtés signés le 20 août 2013 et publiés au Journal officiel. Outre le rattachement de Vineuil à la CSP de Blois, sept communes du Val-d’Oise relèveront désormais du commissariat de Cergy, Plérin (Côtes-d’Armor) sera rattachée à celui de Saint-Brieuc et Cesson-Sévigné (Ille-et-Villaine), au commissariat de Rennes. Le ministre de l’Intérieur confirme ainsi les informations publiées par AEF Sécurité globale en avril 2013. L’extension envisagée des circonscriptions de sécurité publique de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Gonesse (Val-d’Oise) et Nancy n’est pas poursuivie.

UNE DÉMARCHE VISANT À «GAGNER EN EFFICACITÉ»

À l’avenir, «nous allons continuer à effectuer des redéploiements, tranquillement, dans le dialogue», annonce le ministre de l’Intérieur. «Redéployer, c’est gagner en efficacité», affirme-t-il. Les évolutions «doivent permettre d’affecter plus d’effectifs encore sur la voie publique». Elles ont aussi pour but d’établir une meilleure «cohérence» dans l’organisation des deux forces, plaide le ministre. «La carte territoriale de la police et de la gendarmerie remonte pour l’essentiel à près de 80 ans […]. Il convenait donc de prendre les mesures adaptées qui prolongent ce qui a déjà été accompli. En effet, entre 2002 et 2011, deux séries de redéploiements ont été réalisées » et ont concerné 362 communes, indique Manuel Valls. «L’une des grandes lois du service public, c’est l’adaptation aux besoins du public», ajoute-t-il.

«Les choix ont été réalisés à l’issue d’un travail technique, mené conjointement entre les directions générales de la police et de la gendarmerie nationales, afin d’identifier les secteurs nécessitant une harmonisation des zones de compétence. Pour chacune de ces zones, un projet de service public a été élaboré sous l’autorité du préfet, en concertation avec les élus, l’autorité judiciaire et les organisations syndicales», explique Manuel Valls. «Le but est de garantir que tout transfert se traduira par un dispositif de sécurité publique au moins équivalent à celui existant aujourd’hui.»

MANUEL VALLS «TRÈS ATTACHÉ» AUX DEUX FORCES

«La particularité de la France est de s’appuyer sur deux forces complémentaires qui ont la charge des missions de sécurité publique: la police et la gendarmerie. J’y suis très attaché», indique le ministre de l’Intérieur. «À la police nationale doit revenir la prise en charge des agglomérations les plus importantes, c’est-à-dire des villes-centres et des territoires périurbains qui leur sont associés. À la gendarmerie nationale reviennent les missions de sécurité dans ce que je désignerai par ‘les territoires’», poursuit-il. «Cela comprend bien entendu les territoires ruraux et les bourgs, mais aussi un certain nombre de villes et d’agglomérations de taille moyenne.»

«Il faut dépasser ce schématisme qui consiste à ne voir dans la gendarmerie nationale qu’une force de sécurité à caractère rural. Cela ne correspond plus, ni à l’organisation, ni aux capacités de la gendarmerie en tant que service public», plaide Manuel Valls. Une gendarmerie «moderne et adaptable» est à présent compétente à Romorantin, se félicite-t-il.

«LES POLICIERS DE ROMORANTIN N’ONT PAS DÉMÉRITÉ»

«Je veux le dire haut et fort: en aucun cas, les policiers de Romorantin n’ont démérité», déclare le ministre de l’Intérieur. Néanmoins, «la nouvelle organisation qui se met en place correspond désormais mieux aux besoins du bassin de vie cohérent que représente l’arrondissement de Romorantin. Car les problématiques de sécurité qui le traversent sont identiques: violences, cambriolages, délinquance itinérante», poursuit-il. Le redéploiement permettra «l’unicité du commandement, une mobilité accrue des patrouilles, une coopération judiciaire plus fluide».

«Jusqu’à aujourd’hui, la circonscription de sécurité publique de Romorantin-Lanthenay comptait 47 fonctionnaires de police. D’autre part, 24 gendarmes sont déjà affectés à la compagnie de Romorantin», détaille Manuel Valls. «Dans le cadre du transfert en zone de compétence gendarmerie, 34 gendarmes supplémentaires seront affectés. Il y aura donc au total 58 gendarmes sur la circonscription de l’ancienne CSP». Par ailleurs, «la fermeture de la brigade de proximité de Vineuil et le rattachement à la circonscription de sécurité publique de Blois» conduira à l’«affectation de 22 fonctionnaires supplémentaires, s’ajoutant aux 129 actuels». Et d’ajouter: «Les effectifs supplémentaires et les réorganisations internes – notamment la modification des régimes horaires de plusieurs unités de voie publique – permettront de renforcer la présence policière sur le terrain, sur l’ensemble de la circonscription de sécurité publique.»

Source: AEF Sécurité globale – Dépêche n° 9645 – Paris, jeudi 29 août 2013.

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