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Le - Saône-et-Loire : des gendarmes abattent un agriculteur qui leur fonçait dessus

Saône-et-Loire : des gendarmes abattent un

agriculteur qui leur fonçait dessus

Faits divers|Th.B. avec AFP|21 mai 2017, 7h59 | MAJ : 21 mai 2017, 18h34|

ILLUSTRATION. L’homme de 37 ans était recherché depuis le 11 mai, date du dernier contrôle de son exploitation lors duquel il avait foncé une première fois, avec son tracteur, sur les gendarmes. AFP/ Pascal Guyot

Les gendarmes ont dû faire usage de leurs armes alors que l’agriculteur, en fuite depuis près de dix jours, fonçait sur eux au volant de sa voiture. Ils ont été placés en garde à vue.

Un éleveur bovin de 37 ans de Saône-et-Loire, en fuite depuis plus d’une semaine, a été abattu par les gendarmes, samedi, dans la petite commune de Sailly, au nord de Cluny. Cet agriculteur du village de Trivy était recherché depuis le 11 mai, date du dernier contrôle de son exploitation lors duquel il avait déjà foncé avec son tracteur sur les forces de l’ordre qui accompagnaient les inspecteurs, a indiqué la procureure de Mâcon, Karine Malara.

«Ce monsieur n’allait pas bien, s’opposait aux services d’inspection sanitaire, il existait un gros contentieux depuis plusieurs années et ça allait de pire en pire. Il ne s’occupait plus trop de son cheptel et avait déjà été sanctionné pour défaut de soins sur ses bêtes», a expliqué cette dernière.

Les gendarmes «ont tenté des sommations»

L’agriculteur a été retrouvé de «manière fortuite», samedi, après qu’un habitant du petit village de Sailly, à 35 kilomètres de Trivy, dans les environs de Cluny, a signalé un homme circulant lentement autour du château avec des jumelles. «Deux patrouilles de gendarmes se sont rendues sur les lieux et l’une d’elles est tombée sur son véhicule. Les deux gendarmes sont descendus à pied et ont tenté les sommations, mais il a foncé sur eux sur un étroit chemin de terre. Les deux ont fait feu, il a été touché mortellement», a détaillé la magistrate. Le Samu n’a pas pu le ranimer.

Une enquête a été confiée à l’inspection technique de la gendarmerie et les premières constatations ont été faites par la section de recherches de Dijon. L’autopsie aura lieu dimanche à Dijon, pour savoir combien de tirs ont touché l’agriculteur. Ce dernier était célibataire et sans enfant.

En fuite, il s’était confié à la presse locale

Recherché par les gendarmes, l’homme s’était confié jeudi au quotidien régional «Le Journal de Saône-et-Loire». Il avait évoqué la «colère du juste» pour justifier son coup de sang lors du contrôle qui avait dégénéré. Dénonçant la «solitude» de l’agriculteur «face aux contrôleurs», le trentenaire avait pourtant affirmé n’avoir «absolument pas l’intention de (se) suicider».

Les deux gendarmes, «très choqués», ont été brièvement hospitalisés. Puis ils ont été placés en garde à vue afin de «vérifier les responsabilités de chacun», a indiqué dimanche le parquet. «Il y a une infraction à vérifier qui est celle de « violences avec armes ayant entraîné la mort ». (…) C’est le cadre juridique le plus protecteur puisqu’il y a le droit à un avocat et que les personnes sur lesquelles on travaille au sujet de leurs responsabilités sont gardées à disposition des enquêteurs», a expliqué à l’AFP la procureure de Mâcon, Karine Malara. «Ce n’est absolument pas une présomption de culpabilité», a souligné la magistrate, annonçant d’ores et déjà la prolongation de la garde à vue des militaires lundi matin.

  leparisien.fr

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