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Tours : il a mis le couteau sous la gorge du gendarme

Publié le 12/08/2020 à 06:25 | Mis à jour le 12/08/2020 à 06:25

TRIBUNAL CORRECTIONNEL 

TOURS

Dix mois de prison après une attaque au couteau
Dix mois de prison après une attaque au couteau
© Photo NR

Tribunal correctionnel de Tours
Ce dimanche 9 août, vers 3 h du matin, rue Paul-Louis-Courier à Tours, un jeune homme se fait subtiliser son téléphone portable par deux hommes ayant « surgi de nulle part ». Par ruse et sans violence. Un téléphone qui sera retrouvé… en possession d’un troisième homme, prévenu de violence avec arme en récidive.

Quelques instants plus tard donc, ces deux hommes avisent un groupe de quatre personnes – deux hommes et deux femmes – assis en bord de Loire, vers la guinguette. Au prétexte que l’un des membres du quatuor l’aurait mal regardé, le plus virulent membre du duo cherche querelle. Sentant la situation devenir houleuse, l’un des deux touristes pris à partie – gendarme de son état – en appelle au calme. C’est alors que surgit un troisième individu, qui bondit sur lui et lui place la lame de son couteau sous la gorge : « Toi, tu bouges pas ou je te tranche ! »

L’intention est claire. D’où la réaction immédiate du militaire d’effectuer un déplacement latéral et de projeter son agresseur au sol (la lame, heureusement émoussée, lui laissera une estafilade). Celui-ci se relève immédiatement et frappe l’autre homme à qui il vient de faire une « balayette » et qui se trouve alors à terre en situation délicate. Finalement, grâce à l’intervention de son ami, le trio d’agresseurs prend la fuite.
Alertés, les policiers parviendront, avec l’aide des agressés, à interpeller deux des trois gredins.

Le premier a fait l’objet d’un rappel à la loi.


« Merci le couteau n’était pas aiguisé »

L’autre est jugé ce lundi 10 août en comparution immédiate. Pas encore 20 ans, père d’une enfant de 8 mois et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), Iskander assure : « J’étais alcoolisé (*), je ne me souviens de rien du tout. » Déjà condamné pour des faits de violence, il est sous le coup de la récidive.

À la barre, le gendarme explique le déroulement de l’agression, remercie la chance que le couteau n’ait pas été aiguisé. Il a craint pour ses amis, sa sœur, avec qui il voulait simplement passer une soirée paisible. Pour les autres comme pour lui, rien ne sera plus comme avant… avant longtemps.
Et ce ne sont pas les déclarations d’Iskander depuis le box – « Si c’est moi, c’est moi ! J’assume ! » – qui y changeront quelque chose.

« Sans la qualité de [mon client], on aurait pu être devant les assises », estime Me Mathilde Fleuriot-Reveillard, partie civile pour le militaire.
Pour la procureure Delphine Amacher, cette atteinte à « la liberté de se promener sans être agressé » est intolérable. Elle fustige ce « mauvais regard » qui sert de « prétexte à des individus désœuvrés, alcoolisés, peut-être en souffrance, mais en tout cas en colère », pour commettre des violences. « Une peine qui ne serait pas ferme ne serait pas adaptée », dit-elle, avant de requérir six mois d’emprisonnement avec maintien en détention, 300 € d’amende et interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.

En défense, Me Louis Bodet considère : « On sait que la guinguette n’est pas un endroit paisible. Il y a des trafics, de la violence […] Ce n’est pas un lieu fréquentable. » D’autre part, il rappelle que son client n’était pas seul, qu’il ne faudrait pas le charger et qu’il n’a, de plus, pas compris la précédente condamnation avec sursis prononcée en décembre 2019. Il s’exprime en faveur d’un sursis probatoire renforcé, pour éviter la détention.

Après délibéré, le tribunal condamne Iskander à dix mois de prison, avec mandat de dépôt.
(*) 0,32 mg/l d’air expiré.

BROSSET

Olivier BROSSET

Journaliste, rédaction de Tours

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Source : www.lanouvellerepublique.fr

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