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Tout en exerçant un métier civil, ils font partie de la réserve opérationnelle de la gendarmerie

Dans le civil, ils ont un métier. Mais, parfois, ils revêtent aussi un uniforme de gendarme. Et pour cause, ils sont réservistes opérationnels.

Tout en exerçant un métier civil, ils font partie de la réserve opérationnelle de la gendarmerieA bord de leur voiture, l’adjudant Frédéric Chauvin, le brigadier-chef Sophie Ziemniak et le maréchal des logis-chef Alexandre Flin s’apprêtent à partir en mission. Direction Aubigny-sur-Nère, via Neuvy-sur-Barangeon et Nançay, où ils vont assurer une tournée de surveillance. Une patrouille de gendarmerie en apparence ordinaire.

Pourtant, les trois militaires qui la composent ne sont pas tout à fait des gendarmes comme les autres. Ils appartiennent, en effet, à la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale.

Dans le civil, tous trois exercent une autre profession. Le brigadier-chef Ziemniak est employée à Center Park, l’adjudant Chauvin travaille dans la fonction publique, et le maréchal des logis-chef Flin est policier municipal à Vierzon. Mais, en plus de leur travail, ils ont choisi de s’investir dans des missions d’ordre public.

Une spécificité : le DSIR, patrouille autonome

Sur son secteur, qui court de Saint-Florent-sur-Cher à Aubigny-sur-Nère, la compagnie de Vierzon peut compter sur 35 à 40 réservistes chaque année. Ils viennent en renfort des 98 militaires d’active, qui ont en charge ce territoire de 55 communes, peuplé d’un peu plus de 61.000 habitants. Le département du Cher en compte au total 150.

« Les réservistes travaillent à nos côtés, en complément, sur différentes missions : la prévention de proximité, les transferts de détenus, par exemple, ou toute opération particulière demandant beaucoup d’effectifs », explique le chef d’escadron Jean-François Cozette, commandant la compagnie de gendarmerie de Vierzon.

Mais ils ne constituent pas qu’un simple appui en nombre. Une autre tâche, un peu particulière pour des réservistes, leur est également confiée par la compagnie. Ils peuvent être appelés pour former le Détachement de surveillance et d’intervention de la réserve, ou DSIR, une patrouille intégralement constituée de réservistes. Pour assurer cette mission, ils travaillent en autonomie. C’est une spécificité : la compagnie de Vierzon est la seule du département à avoir recours à un tel module.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la mission pour laquelle nos trois gendarmes vont partir. En prélude à la patrouille, c’est comme toujours la même préparation. Convoqués à la compagnie, ils ont revêtu leur uniforme et ont été armés… Puis, quelques consignes : « Je dresse un état des lieux de la délinquance, et je donne les mêmes directives que je donne à mes propres militaires », décrit le commandant de la compagnie.

Sur le secteur désigné, ils patrouilleront en véhicule, ainsi qu’à pied. Et vont rester en contact radio avec tout le temps de leur mission. Si les circonstances l’exigent, ils pourront demander l’appui d’autres patrouilles d’active, d’un officier de police judiciaire… Ou être appelés en renfort sur un autre événement. Dans la pratique, la différence n’est pas flagrante. « Les gens voient des gendarmes. »

Le DSIR est, de fait, amené à entrer en contact avec la population. L’atout de ces réservistes : une bonne connaissance du terrain. « Ils ont leurs propres réseaux. Ils constituent une présence supplémentaire, peuvent ainsi faire de la prévention, et récolter des informations que nous pourrons, ensuite, exploiter dans notre travail contre la délinquance et dans notre plan de lutte contre les cambriolages », souligne le chef d’escadron Cozette. « C’est appréciable d’entrer en relation avec les habitants. C’est d’ailleurs ce que beaucoup recherchent. Nous avons du temps pour aller les voir, et ils peuvent se confier », observent les réservistes.

Quatre-vingt-dix jours par an

Les réservistes peuvent être sollicités 90 jours maximum par an. Selon les disponibilités qu’ils ont fait valoir par avance. Tout dépend des besoins, et des budgets alloués à la compagnie, bien sûr. « Nous devons veiller à une utilisation raisonnable et raisonnée du DSIR, tout au long de l’année », détaille le major Christian Gilet, chargé du recrutement à la compagnie.

Durant le mois qui vient, les trois réservistes et leurs homologues auront encore bien d’autres occasions de revêtir leur uniforme bleu foncé. « D’ici à la fin de l’année, nous allons employer le DSIR seize fois. » Bientôt, à l’approche des fêtes de Noël, ils seront sollicités pour effectuer des surveillances aux abords des centres commerciaux. « Ils apportent un peu plus de proximité », résume le major Gilet. « Ils contribuent à produire de la sécurité »

Vincent Michel
vincent.michel@centrefrance.com

Source : leberry.fr www.leberry.fr

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