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Le - Trois hommes accusés d’avoir torturé un commerçant

Trois hommes accusés d’avoir torturé un commerçant

Justice – Assises

Les gendarmes de la Section recherche de Toulouse ont identifié les agresseurs./ DDM, Thierry Bordas, illustration

Les gendarmes de la Section recherche de Toulouse ont identifié les agresseurs./ DDM, Thierry Bordas, illustration

En septembre 2015, agressé chez lui, un commerçant de Flourens a vécu une nuit d’horreur. Trois hommes sont jugés cette semaine devant la cour d’assises. Verdict attendu vendredi.

Des coups dans le dos, au visage. Puis un couteau planté dans la cuisse droite. Et un tournevis dans la cuisse gauche… Violence, menaces, insultes. Pendant des heures en septembre 2015, Eric a vécu l’horreur face à des hommes dont les visages se cachaient derrière des cagoules ou leurs vêtements. Ils avaient débarqué au milieu de la nuit à Frouzins, fracassant la porte et se jetant sur leur proie. Objectif de l’opération, voler de l’argent que conservait «la cible» pour financer son installation loin de Toulouse.

Hier devant la cour d’assises de la Haute-Garonne, quand les trois accusés sont rentrés dans le box, Eric ne les a pas quittés des yeux. Ses parents non plus. Deux d’entre eux, venus de Marseille, ont admis leur implication. «J’y étais», lâche Gaël Ouadah, 22 ans. «Je reconnais les faits», enchaîne Smaile Zairi, 27 ans. Franck Abellla, 28 ans, un Toulousain surprend : «Les trois ont fait du mal. Je ne pouvais rien faire. Ce que les victimes ont vécu, je l’ai vécu aussi. Je sais, c’est inacceptable…»

Une version minimaliste qui semble mal résister à l’instruction et à l’enquête de la gendarmerie. «Il a bien été victime d’une agression puis, dans un deuxième temps, il a participé à celle de la victime», s’empresse d’ailleurs de préciser l’avocat général Bernard Lavigne pas contredit par les avocats de la défense, Mes Para-Bruguière et Hugues Vigier.

Les jurés tirés au sort, deux femmes et quatre hommes, ont commencé hier par découvrir la personnalité des accusés. Une découverte rapide, faute d’enquêteur de personnalité, en vacances, ou d’expert psychologue malade. En 2015, trois garçons originaires de Marseille ont débarqué à Toulouse. À la recherche d’argent, notamment pour recouvrir les dettes de leur complice Abella. Ce dernier ne pouvant pas payer, il aurait lâché le nom du commerçant de Frouzins. Qui a fait quoi ? La cour va le découvrir.

Parmi les accusés, l’un d’eux manque à l’appel. Il est tombé dans un règlement de comptes à l’arme lourde, en février 2016 sur le parking d’un centre commercial. Le président Huyette n’a pas manqué de souligner que les absents endossaient souvent les mauvais rôles. Le juge d’instruction Fabrice Rives reconnaît que l’enquête n’a pas permis d’identifier le meneur. L’homme assassiné à Marseille ou Smaile Zairi, en retrait hier dans le box ? Dans la délinquance depuis l’adolescence, cet enfant des quartiers Nord de Marseille alterne séjour en prison et mauvais coups. Avec un goût marqué pour l’évasion qui vaut à ce garçon défendu par Me Caroline Marty-Daudibertières d’être serré de près par le service de sécurité.

Verdict attendu vendredi.

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