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Le - Un trafic d’armes international démantelé depuis la région

Un trafic d’armes international démantelé depuis la région

Champagne-Ardenne – Hier à l’aube, 45 personnes ont été interpellées par la gendarmerie dans le cadre d’un vaste trafic d’armes international. Le coup de filet mené dans tout le pays était supervisé à Reims.

Un trafic d’armes international démantelé depuis la région

1 Une trouvaille inattendue

L’affaire commence le 14 février 2012, dans un village des environs de Langres (Haute-Marne). Venus perquisitionner le domicile d’un suspect mis en cause dans une banale histoire de vols à la petite semaine, les gendarmes découvrent par hasard « une vingtaine d’armes de poing et d’épaule », en plus d’un important lot de munitions. L’individu n’a rien du dangereux criminel. C’est un collectionneur. Certaines armes sont détenues réglementairement, d’autres non, ce qui justifie l’ouverture d’une enquête pour déterminer leur provenance. Les premiers renseignements recueillis orientent les gendarmes sur une filière slovaque.

«  Au regard du volet international de l’enquête et de la sensibilité du dossier, la juridiction interrégionale spécialisée de Nancy a été saisie, et l’enquête confiée à la section de recherches de Reims en co-saisine avec le groupement de gendarmerie de la Haute-Marne », explique le capitaine Nicolas Weimer, officier de communication de la région de gendarmerie Champagne-Ardenne.

2 Une filière peut en cacher une autre

Une cellule nationale d’enquête basée à Reims est constituée. Nom de code : « Armes 52 ». Elle permet d’identifier de nombreuses personnes qui achètent des armes ou des pièces détachées auprès du même réseau. De fil en aiguille, une seconde filière indépendante de la slovaque, mais fréquentée par des clients communs, est mise au jour, celle-ci en provenance des pays balkaniques. Dans la plupart des cas, les achats s’effectuent via les sites de collectionneurs d’armes ou les bourses d’échanges. Certains individus n’hésitent toutefois pas à se déplacer directement dans les pays concernés.

3 300 gendarmes mobilisés

Hier à l’aube, 300 gendarmes sont mobilisés dans toute la France pour procéder aux interpellations. Selon le lieutenant-colonel Didier Berger, commandant de la section de recherches de Reims, «  plusieurs centaines d’armes – de poing, d’épaule, de guerre – ont été saisies, ainsi que plusieurs milliers de munitions  ». Le décompte exact est en cours, de même que le tri entre les armes démilitarisées et celles qui ne le sont pas, les plus dangereuses car en état de fonctionner.

«  Chaque pays a une législation différente pour neutraliser les armes : percuteur enlevé ou cassé, canon percé, culasse soudée au bloc… Ainsi, en se procurant des pièces détachées dans les différents pays, il est possible de remilitariser une arme. »

4 L’ombre du grand banditisme

S’agissant d’un trafic d’armes international, les gardes à vue peuvent durer 96 heures,. Toutes les personnes interpellées « s’affichent comme des collectionneurs », indique le lieutenant-colonel Berger, ce qu’elles sont pour la plupart. «  Il y a des ouvriers, des étudiants, des fonctionnaires… Le spectre est très large. Mais nous avons aussi un certain nombre d’individus dont les antécédents judiciaires et l’environnement laissent à penser qu’ils ont des liens très forts avec les milieux du grand banditisme. »

Les investigations à venir vont notamment chercher à établir si certaines des armes saisies n’auraient pas servi à des actions criminelles, notamment les deux lance-roquettes (le genre d’armement très efficace pour attaquer un fourgon blindé).

Les expertises vont être réalisées par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.

Pour l’une des armes de poing, il est cependant déjà établi qu’elle a été utilisée lors d’un braquage dans le sud-est de la France.

Source : Capture www.lest-eclair.fr

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