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Vidéoprotection : quand les communes rurales s’équipent de caméras

De nombreuses communes rurales font aujourd’hui le choix de s’équiper de caméras de vidéoprotection pour prévenir et lutter contre les actes de malveillance, à l’instar de Sarralbe, Grundviller ou encore Grosbliederstroff. Le point avec les maires de ces communes.

LE 20/10/2019 À 05:04

Pierre-Jean Didiot, maire de Sarralbe, a équipé la commune de 29 caméras depuis 2009.  Photo RL /Thierry NICOLAS
Photo HD Pierre-Jean Didiot, maire de Sarralbe, a équipé la commune de 29 caméras depuis 2009. Photo RL /Thierry NICOLAS

Longtemps réservés aux grandes villes ou agglomérations, les dispositifs de vidéoprotection fleurissent depuis quelques années dans nos communes rurales. Devant le progrès de la technologie et la baisse significative des coûts d’équipement, les villages de campagne ont en effet reconsidéré l’option de se doter de caméras placées dans les lieux publics pour prévenir et lutter contre tous types d’actes de malveillance (dégradation, destruction, vol, agression, violence, intrusion, etc.). La vidéoprotection permet en effet de surveiller, dissuader, détecter, identifier.

« Un taux d’élucidation exceptionnel  »

C’est ce qu’a pu vérifier Sarralbe, commune d’un peu plus de 4 500 habitants, qui a connu trois vagues d’installations de caméras (2009, 2013 puis 2019). « Tout a commencé en 2009, nous étions parfois confrontés à des rassemblements d’individus au carrefour devant l’église, se souvient Pierre-Jean Didiot, le premier édile de la commune. Nous avons donc développé la vidéoprotection au niveau des aires de jeux, des espaces publics, des bâtiments communaux, les espaces culturels et sportifs et du centre-ville. Ce dernier est aujourd’hui presque complètement maillé. » Soit un total de 29 caméras qui ont permis d’élucider certains vols, de diminuer vols, cambriolages et dégradations de biens publics : « Nous avons constaté une chute de ces actes depuis l’installation des caméras. Nous travaillons avec la gendarmerie nationale et la police municipale. Lorsqu’un acte de malveillance est constaté, nous portons plainte et la gendarmerie réquisitionne les enregistrements dans le bureau de la police. Le taux d’élucidation est tout à fait exceptionnel ! », se réjouit le maire.

4 000 euros pour cinq caméras

La municipalité de Sarralbe a ainsi investi quelque 150 000 euros en dix ans dans la vidéoprotection : « Nous avons eu le droit à des subventions, poursuit Pierre-Jean Didiot. Les prix des équipements sont aujourd’hui en baisse et nous les finançons sur nos fonds propres. » Grundviller aussi a décidé de franchir le pas lors du dernier conseil municipal et envisage « l’installation de caméras autour du foyer et de la mairie, ainsi qu’au niveau de la forêt (près des poubelles). Nous avons constaté des dégradations et avons décidé d’agir. Mieux vaut prévenir que guérir », explique Jacques Sendras, le maire. Trois caméras seront donc prochainement installées au niveau du foyer, de la mairie et des poubelles jouxtant la forêt. Le tout, pour un montant total de 4 000 euros. « Les aides de l’État nous échappent car nous sommes une commune de moins de 1 000 habitants mais nous avons fait une demande de subvention à la Casc, qui peut nous aider à hauteur de 50 % », indique le maire.

Une vocation dissuasive

Prévenir les actes de malveillance, c’est également ce qui a décidé la municipalité de Grosbliederstroff à investir dans un système de caméras mobiles, de type chasseur, en 2014. « Nous nous sommes lancés lors de l’extension de l’aire de jeux. Nous disposons aujourd’hui de six caméras mobiles, que l’on déplace en cas de problèmes ponctuels, et de quatre caméras fixes installés au niveau du foyer, lance Joël Niederlander, maire de Grosbliederstroff. Le prix de ce type de caméras mobiles s’élève à 600 euros pièce. Tout a été à la charge de la commune, mais nous en sommes entièrement satisfaits car depuis, le nombre d’actes d’incivilités est devenu minime… Ce type d’installations a donc également une vocation dissuasive. »

 Le coût des équipements de vidéoprotection a significativement diminué au cours des dernières années. Photo RL /Thierry NICOLAS
Photo HD Le coût des équipements de vidéoprotection a significativement diminué au cours des dernières années. Photo RL /Thierry NICOLAS

Tous les gymnases communautaires bientôt sous protection

Le centre nautique de Sarreguemines a été équipé de caméras par la Casc. Les autres gymnases communautaires devraient suivre…  Photo RL /Thierry NICOLAS
Le centre nautique de Sarreguemines a été équipé de caméras par la Casc. Les autres gymnases communautaires devraient suivre… Photo RL /Thierry NICOLAS

Le système a démontré son efficacité au Centre nautique de Sarreguemines. La vidéoprotection va-t-elle bientôt être installée sur l’ensemble des gymnases communautaires ? C’est en tout cas la direction prise par les élus de la communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences (Casc) lors de leur dernier conseil. « Suite au 1er appel à projets du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), l’État a informé la communauté d’agglomération le 10 septembre que des crédits étaient encore disponibles sur les volets radicalisation, vidéoprotection, sécurisation des sites sensibles et des écoles, équipements des polices municipales, indique Jean-Claude Kratz, vice-président et rapporteur du dossier. Les projets retenus concerneront exclusivement des implantations qui s’intègrent dans un ensemble d’actions pour la lutte contre la délinquance.

Des subventions accordées au cas par cas

Les taux de subventions accordés seront calculés au cas par cas (entre 20 % et 50 % au regard du caractère du projet). Sont éligibles les projets visant à sécuriser certains équipements à la charge des collectivités locales ou des équipements sportifs et terrains de sport municipaux. Des subventions seraient donc potentiellement mobilisables pour déployer la vidéoprotection aux abords des cinq gymnases communautaires, soit 4 à 5 caméras suivant la configuration de l’équipement. » Une demande de subvention à l’État sur le volet Vidéoprotection pour un montant de 12 500 euros HT, soit 50 % du montant total des travaux (25 000 euros HT), a ainsi été votée par les élus de la Casc. Pour rappel, la majorité des gymnases communautaires — mutualisés entre les associations sportives et les groupes scolaires — sont situés dans des zones d’éducation prioritaires (ZEP) ou des quartiers de la politique de la Ville (QPV) : « Face à l’augmentation des dégradations constatées les dernières années (lors de la fête du Percent par exemple), le développement de la vidéosurveillance semble judicieux afin de lutter contre les incivilités et les dégradations qui en découlent », indiquent les élus de la Casc.

Textes Charles SIBILLE

Source : www.republicain-lorrain.fr

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