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Le - Violences intrafamiliales : une cellule spécifique de la gendarmerie

Publié le 02 juillet 2020 à 08h00 Modifié le 01 juillet 2020 à 21h32

Violences intrafamiliales : une cellule spécifique de la gendarmerie

Le capitaine Éric Cochois, superviseur de la cellule, ici aux côtés du commandant de la compagnie de Lorient, Mathieu Colle.
Le capitaine Éric Cochois, superviseur de la cellule, ici aux côtés du commandant de la compagnie de Lorient, Mathieu Colle. (Le Télégramme/Christine Le Moing)

Depuis le 1er février, il existe, au sein de chacune des quatre compagnies de gendarmerie du Morbihan, une cellule de protection des familles. But : lutter efficacement contre les violences intrafamiliales comme l’expliquent le commandant Colle et le capitaine Cochois

En quoi consiste cette cellule de protection des familles ?

Elle est dédiée aux violences au sein du couple, qu’il s’agisse de violences physiques ou morales, viols, atteintes sexuelles… ainsi que celles dont sont victimes les mineurs avec, en plus, tout ce qui concerne la sphère scolaire.

Sont rattachés à la cellule de la compagnie de Lorient dix militaires issus des brigades territoriales et de recherches. Des militaires qui se sont portés volontaires pour les intégrer et qui avaient déjà des prédispositions pour ce type de mission, en termes d’écoute notamment. Il s’agit de militaires qui avaient aussi acquis des compétences techniques, en particulier en matière d’audition de mineurs. Des auditions qui se font pour les agressions sexuelles, en unité d’accueil médico-judiciaire (unité « Mélanie »), à l’hôpital. Ils doivent également travailler en synergie avec les différentes partenaires que sont la justice, les travailleurs sociaux, les acteurs de santé, les associations d’aide aux victimes.PUBLICITÉ

Le tribunal leur dédie une audience par mois ; cela va dans le même sens ?

Effectivement, la lutte contre les violences intrafamiliales est une priorité. Depuis le début de l’année, les interventions en lien avec ces violences sont en augmentation de 40 %. Les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque cela représente 347 interventions depuis janvier dont 238 de nuit. La période du confinement y a été pour beaucoup puisque leur hausse de 40 % s’est traduite, du côté des victimes, par 23 % de plaintes en plus. Au total, durant cette période, 161 procédures ont été dressées.

Sur l’année 2019, elles avaient motivé 680 interventions dont 448 avec victime. Il s’agit, aujourd’hui, de mieux les prendre en charge grâce à des personnels spécifiquement formés ; d’apporter aux auteurs une réponse pénale, le plus vite possible tout en travaillant en réseau.

Cela est particulièrement vrai dans les procédures de flagrance où l’idée est, une fois la victime prise en charge et l’auteur interpellé, que la cellule intervienne dans les heures qui suivent de façon à accélérer la procédure du dépôt de la plainte à son traitement, en évitant que la victime ait à se répéter devant des interlocuteurs différents.Le dispositif porte déjà ses fruits ?

Il y a une meilleure réactivité et prise en charge des victimes. Le fait qu’elle soit dédiée aux violences intrafamiliales permet aux militaires de la cellule de s’investir complètement avec l’appui de toute une équipe derrière.

On est vraiment dans le professionnalisme puisqu’elle fonctionne sept jours sur sept, sachant qu’elle peut être actionnée, dès la connaissance d’une situation préoccupante, par exemple en milieu scolaire. La règle aujourd’hui c’est que dès qu’un fait de violence est connu, une enquête pénale doit être ouverte. Désormais, la main courante est proscrite. Toujours dans l’objectif de protéger les victimes, il est fourni par la justice des téléphones de « grand danger », géolocalisables et avec les numéros préenregistrés des secours.

Source : www.letelegramme.fr

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