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Le - Mélanie Frascogna, seule femme maître-chien de la région : « Sans Nikita, mon binôme, je ne suis rien »

Haute-Saône

Mélanie Frascogna, seule femme maître-chien de la région : « Sans Nikita, mon binôme, je ne suis rien »

Avec Nikita, femelle malinois de 4 ans, Mélanie Frascogna forme une équipe hors-pair. La gendarme de 31 ans est la première femme à avoir intégré le PSIG de Vesoul et la seule femme maître-chien de la région. Elle évoque son parcours, ses missions et les liens avec son animal : « son binôme ».

Par Eléonore TOURNIER – 07 mars 2022 à 18:27 | mis à jour le 07 mars 2022 à 20:21 – Temps de lecture : 3 min

« Sans elle, je ne suis rien. Je n’ai pas son odorat, je n’ai pas ses pattes, je n’ai pas son flair. C’est mon binôme », explique Mélanie Frascogna.  Photo ER /Eléonore TOURNIER

Dans le jargon, on dit que le maître « se marie » avec son chien. Au quotidien, Mélanie Frascogna et sa chienne, Nikita, une femelle malinois de 4 ans, ne font quasiment qu’un. « Sans elle, je ne suis rien. Je n’ai pas son odorat, je n’ai pas ses pattes, je n’ai pas son flair. C’est mon binôme », explique la gendarme.

La première femme à intégrer le PSIG de Vesoul

Originaire de région parisienne, elle a été, à 29 ans, la première femme à intégrer le PSIG de Vesoul, il y a deux ans. Elle est aujourd’hui la seule femme maître-chien de la région. Une discipline qu’elle a découverte grâce à un reportage télé et des vidéos sur internet. « Je suis entrée dans la gendarmerie pour ça », confie-t-elle.A lire aussi

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Un équilibre à respecter entre l’homme et l’animal

Comme tous les maîtres-chiens, la Haut-Saônoise s’est formée dans l’unique centre d’instruction cynophile de la gendarmerie, à Gramat, dans le Lot. Elle s’y est vue attribuer une chienne malinois de 2 ans : Nikita. « Chaque instructeur a cinq ou six chiens qu’il débourre. Il connaît parfaitement le caractère des chiens. De notre côté, on nous fait passer des tests de personnalité. Il faut un certain équilibre à respecter entre l’homme et l’animal pour que le mariage se déroule parfaitement : que l’un ne soit pas dominé par l’autre », explique Mélanie. Quel tempérament, alors, pour Nikita ? « Bien trempé », sourit son maître. Comme le sien ? « Il paraît ! », s’amuse-t-elle.

Mélanie Frascogna est la première femme à avoir intégré le PSIG de la Haute-Saône en janvier 2020. Elle est aussi maître-chien de Nikita, un malinois de 4 ans.   Photo ER /Eleonore TOURNIER

Des recherches plus ou moins complexes

Le binôme est appelé à intervenir lors d’opérations de défense de biens et de personnes ou pour des recherches de personnes sur toute la région , ce qui arrive assez fréquemment, notamment en Haute-Saône. « Surtout le soir et quand il fait beau », note Mélanie, confrontée à une kyrielle de situations : « Des hommes en difficulté après une rupture amoureuse, des enfants qui ne sont pas rentrés à l’heure prévue, des papis qui se perdent aux champignons ».

La maître-chien fait alors sentir une « odeur de référence » à Nikita – un objet appartenant à la personne- pour qu’elle retrouve sa trace, grâce à son flair surpuissant. La recherche peut s’avérer plus ou moins complexe selon plusieurs critères : le temps écoulé depuis la disparition – « au-delà de 12 heures de délai, on fera appel au saint-hubert qui a un flair beaucoup plus développé »-, la météo, la présence d’animaux ou bien de foule. Le rôle de Mélanie ? Encadrer sa partenaire, « lui dire de se concentrer, la mettre dans le droit chemin quand il y a des explosions d’odeurs ».

L’écusson sur la veste de Mélanie.   Photo ER /Eleonore TOURNIER

Je n’ai encore jamais ressenti quelque chose d’aussi fort.

Mélanie Frascogna

Dans à peu près un cas sur deux, le binôme finit par être désengagé « car la personne a été retrouvée avant, ou alors elle est rentrée chez elle ». Il peut arriver aussi que la trace s’arrête, sans que le/la disparu(e) soit retrouvée. « Par exemple, si la chienne s’arrête net à un carrefour. On peut imaginer que la personne a été prise en voiture, en stop. C’est une frustration pour le chien, mais pour les enquêteurs, c’est une réelle aide car ça leur permet d’orienter les recherches », explique Mélanie. Et lorsque la personne est retrouvée ? « Alors là, c’est le plus beau jour de notre vie. C’est indescriptible. Je n’ai encore jamais ressenti quelque chose d’aussi fort. C’est un accomplissement. Une fierté pour soi, pour la chienne. C’est intense », décrit la gendarme, les yeux illuminés.

Très proche et complice de Nikita, Mélanie Frascogna dit « en apprendre encore tous les jours » sur son animal. Une relation fusionnelle appelée à durer. « Dans tous les cas, même si je quitte Vesoul, elle me suivra. Elle a un seul maître. J’ai un seul chien. Elle me supportera jusqu’à la fin ».

Source : www.estrepublicain.fr

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