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Le - La grande famille de la gendarmerie est en deuil

La grande famille de la gendarmerie est en deuil. Un hommage national vient d’être rendu aux deux militaires décédées Alicia Champlon et Audrey Berthaut.

Ce drame a suscité une vive émotion aussi bien dans notre grande famille qu’est la gendarmerie que dans le monde civil.

Alicia Champlon, une adjudante de 29 ans, et Audrey Berthaut, maréchal des logis-chef et mère de famille de 35 ans, ont été tuées dimanche soir, au cours d’une intervention à Collobrières pour un différend à la suite d’un vol. Elles étaient en poste à la brigade de proximité de Pierrefeu-du-Var.

Une délégation de l’AAMFG était présente à Hyères, et a pu apporter tout le soutien possible aux militaires et aux familles de Pierre Feu du var.

Tous les membres de l’AAMFG très affligés par cet événement cruel, ont peine à trouver les mots et regrettons de ne pouvoir apaiser votre douleur. Soyez toutefois certains que nos cœurs sont étroitement unis aux vôtres en ces jours de souffrance et de deuil.

Retour sur les événements

L’homme soupçonné d’avoir tué deux femmes gendarmes, dimanche soir, à Collobrières, dans le Var, a reconnu les faits a indiqué hier le procureur de la République de Toulon. ll sera poursuivi pour meurtre et assassinat.

Un homme de 30 ans, ivre au moment des faits, avec un passé marqué par la violence, la drogue et qui s’est acharné sur ses victimes… le profil qu’a dressé hier après-midi Xavier Tabareux, procureur de la République de Toulon, de celui qui a reconnu avoir tiré dimanche soir à Collobrières, dans le Var, sur deux femmes gendarmes, les tuant toutes les deux.

Cet homme est depuis hier soupçonné d’avoir tué, dans des circonstances sordides, Alicia Champlon, une adjudante de 29 ans, dont le compagnon est gendarme à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), et Audrey Berthaut, maréchal des logis-chef de 35 ans, mère de deux filles de 5 et 13 ans.

Intervenues à l’origine pour régler un différend à la suite du vol d’un sac à main, les deux femmes de la brigade de Pierrefeu ont été confrontées à un déchaînement de violence meurtrière, dimanche, vers 22 h 45, au centre de Collobrières. Après avoir frappé à coups de pied la gendarme mère de famille à la tête et réussi à s’emparer de son arme de service, le suspect a tiré deux coups de feu sur Audrey Berthaut, fait considéré comme « un meurtre », avant de poursuivre sa collègue et de tirer six balles dans sa direction, a souligné le procureur. Dans ce second cas, il a retenu « une volonté de donner la mort par préméditation, donc l’assassinat ».

Indignation et émotion

Un scénario qui soulève l’indignation dans le massif des Maures et dans toute la France. « C’est une tragédie pour les familles et l’ensemble de la gendarmerie auxquels j’exprime mon soutien et ma solidarité », « à travers ce drame, c’est la République qui est atteinte », a déclaré hier le président de la République François Hollande tandis que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, évoquait des faits « d’une rare violence », occasionnant « un choc immense au village et dans la gendarmerie ». Il s’est d’ailleurs rendu sur place hier pour apporter son soutien aux gendarmes et rendre hommage aux victimes. Jean-Yves Le Drian (Défense) a lui, fait part de « sa vive émotion ».

« Très profondément touchés » par la mort en service de leurs deux collègues, témoignait un cadre de la gendarmerie de PACA, les militaires n’ont rien négligé pour interpeller le plus rapidement possible et dans le calme l’auteur présumé des coups de feu. Deux cents militaires mobilisés en deux heures dans le Var, dont cinquante à Collobrières, deux hélicoptères, des équipes cynophiles et une centaine de gardes mobiles : grâce à un ratissage en règle, ils ont réussi à arrêter le principal suspect et sa compagne vers 3 heures du matin, à proximité de ce village de 2 000 habitants.

Un colosse que l’alcool rend fou

Un colosse d’1,80 m et 90 kg, capable de déchaînement de violence, surtout en état d’ivresse. Voilà le profil effrayant du principal suspect du meurtre et de l’assassinat de deux jeunes femmes gendarmes, dimanche soir à Collobrières (Var). Un homme âgé de 30 ans, mais qui affiche déjà un lourd passé jalonné de violences sur fond de drogue et d’alcool. Et que la justice connaît bien.

Condamné à huit reprises depuis 2000 pour infraction à la législation sur les stupéfiants et vols, le meurtrier présumé était sorti de prison en septembre après six ans d’incarcération. La semaine dernière, il avait été condamné à six mois avec sursis-mise à l’épreuve pour violences sur sa mère. «Il devient fou quand il boit… Qu’ils l’amènent dans un hôpital psychiatrique, il est malade, il est malade», a témoigné celle-ci sur Europe 1. Deux patrons de bars ont aussi signalé qu’il était un gros joueur de jeux du hasard.

Placé en garde à vue dans le Var, le suspect se trouvait «dans un état alcoolisé» lors de son arrestation vers 3 heures du matin. Aux enquêteurs, il n’a pas expliqué les raisons précises qui l’ont poussé à commettre son geste.

L’homme, qui voulait redémarrer sa vie à zéro, habitait depuis dix jours Collobrières, village de 2.000 habitants, où il pourrait être l’auteur de plusieurs cambriolages.

Morts dans l’exercice de leurs fonctions…

La mort de ces deux femmes gendarmes s’ajoute à la longue liste des membres des forces de l’ordre ayant perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions. Voici les principaux précédents depuis début 2010 :

En 2010 . Le 1er mars : un gendarme de Bergerac est percuté par un motard qui avait refusé un contrôle routier à Saint-Julien-d’Eymet (24), il meurt à l’hôpital ; le 16 mars, un brigadier de police est tué dans un échange de coups de feu avec des malfaiteurs à Dammarie-les-Lys (77) ; le 20 mai, une policière municipale est tuée par des hommes armés de fusils d’assaut lors de fusillades à Villiers-sur-Marne (94) ; le 24 août, un gendarme de Saint-Quentin (02) se tue dans un accident de la circulation, alors qu’il poursuit un automobiliste en excès de vitesse ; le 29 août, un gendarme d’Annecy se tue en poursuivant un motocycliste en excès de vitesse à Evires (74).

Le 5 septembre, un policier se noie en tentant de secourir un automobiliste qui s’est jeté dans la Seine, à Melun (77) ; le 12 novembre, un gendarme décède, quatre mois après avoir été fauché par un automobliste, le 19 juillet, à Thélus (62), lors d’un contrôle de vitesse.

En 2011. Le 14 octobre , une policière est mortellement blessée à la préfecture de Bourges (18), par un forcené ; le 28 novembre un policier, grièvement blessé par balles lors d’une course-poursuite à Vitrolles (13), succombe à ses blessures.

En 2012. Le 12 janvier, un gendarme d’Alençon est tué lors d’une intervention sur un accident ; le 11 avril, un policier, intervenant après le cambriolage d’un magasin dans la banlieue de Chambéry, est renversé par les cambrioleurs ; le 17 juin, les deux femmes gendarmes sont tuées à Collobrières.

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