Articles

Le - Trente mois de prison pour le chauffard

Trente mois de prison pour le chauffard

L’homme qui a refusé de s’arrêter au péage de Parme et blessé une gendarme, mardi, n’est pas un perdreau de l’année.

Trente mois de prison pour le chauffardHier après-midi, les gendarmes du peloton autoroutier étaient venus en force au tribunal pour soutenir leurs trois collègues, constitués parties civiles contre M. Etcheverry, à l’origine d’une course-poursuite, mardi après-midi, à Biarritz. Avant le péage de Parme, les gendarmes lui intiment l’ordre de s’arrêter. Mais celui qui roule téléphone portable à l’oreille et alcool dans le sang sait qu’il risque une interdiction de permis. Ce ne serait pas la première, car il a été privé de son permis de conduire à deux reprises.

Alors le conducteur va risquer beaucoup plus. La vie de la gendarme qu’il renverse en franchissant la barrière du péage. Elle était présente hier, le bras droit dans le plâtre, et le cou dans une minerve, avec une incapacité totale de travail de quinze jours. La vie, aussi, du gendarme qui le met en joug, avant de sauter dans le bas-côté, lorsqu’il constate que le conducteur fonce droit sur lui. La course-poursuite se termine par un violent choc entre le véhicule des militaires et celui du conducteur. Et par un coup de tête final du récalcitrant envers un gendarme.

Il demande un constat

« J’ai paniqué. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans ma tête », assure à la barre le petit homme grisonnant au teint rougeaud, vêtu d’un jean lâche et d’un polo gris. Au moment de son interpellation, sur le bas-côté, il refuse le contrôle alcoolémie et il a le cran de demander… un constat d’accident. Hier, le conducteur, qui avait lancé à la gendarme « vous n’aviez qu’à pas être là », n’est pas un perdreau de l’année, ou un jeune conducteur. Le prévenu a 61 ans, et un casier judiciaire très encombré par 21 condamnations, et une incapacité manifeste à assimiler la règle.

« C’est un délit de refuser l’éthylomètre », précise la présidente Anne Mackowiak. « Je ne le savais pas. Je ne connais pas toutes les lois », lance sans ambages le prévenu. Comme explication à sa rébellion, il mentionne la crainte d’être en retard pour récupérer « la gosse de sa compagne » à la sortie de l’école. Le sexagénaire, auto-entrepreneur malgré une interdiction de gérer une entreprise pour avoir été condamné pour faillite personnelle, déclare enfin : « J’ai fait une connerie, ma vie est un échec. »

Le chauffard a été condamné à trente mois de prison, une amende de 200 euros et une révocation partielle de son sursis mise à l’épreuve pour une condamnation antérieure, soit neuf mois. Il a été placé sous mandat de dépôt. Son permis de conduire a été annulé pour une période de trois ans. Deux gendarmes recevront un euro, comme ils l’avaient demandé, pour préjudice moral, et la gendarme qui s’était mise en travers de la route du chauffard, 1 500 euros pour provision sur l’indemnisation à venir. Le procès sur les intérêts civils aura lieu le 16 janvier.

SourceSUD OUEST www.sudouest.fr

#AAMFG trente mois prison chauffard refus obtempérer blessure gendarme péage PARME

Be Sociable, Share!