Ancien comédien professionnel, Deivy intègre les rangs de la gendarmerie
- Par Hélène THIN
- Publié le 20 avril 2024
Après une carrière de comédien professionnel durant plus de dix ans, Deivy passe avec succès le concours de sous-officier de la gendarmerie nationale. Alors qu’il a rejoint, le 5 avril 2024, sa première affectation en Île-de-France, il évoque pour Gendinfo son ancienne vie de comédien, ses choix et sa reconversion. Portrait d’un gendarme au parcours atypique.
« Je suis devenu comédien grâce à un incroyable coup de chance ! », confie Deivy, jeune gendarme de 27 ans, nouvellement affecté à la Brigade territoriale autonome (BTA) de Limay, dans les Yvelines. Son entrée dans l’univers très convoité de la comédie, il la doit aussi à son tempérament. Il est encore collégien lorsque survient un événement impromptu. « Je jouais au football avec des amis dans une rue du XIe arrondissement de Paris, quand un homme s’est approché, nous demandant de bien vouloir nous éloigner pour ne pas perturber le tournage qui se déroulait non loin de là. Cet homme était en fait le régisseur. J’ai alors proposé, sur le ton de la plaisanterie, de passer le balai en arrière-plan, pour seulement dix euros ! » Pris au mot par le régisseur, Deivy fait ainsi ses débuts en tant que figurant. L’aventure débute alors pour l’adolescent, dernier enfant d’une fratrie de quatre, né en Meurthe-et-Moselle, dans une famille d’origine portugaise. Son frère et l’une de ses sœurs joueront un rôle clé dans sa future reconversion. Mais pour l’heure, c’est dans le domaine des séries télévisées que Deivy s’apprête à percer. Commence alors l’apprentissage du métier, sous l’œil de Cindy Brace, devenue son agent artistique.
Des rôles dans des séries à succès
De casting en casting, le jeune Deivy acquiert de l’expérience. Il décroche bientôt un rôle dans la série humoristique Pep’s, diffusée chaque jour sur TF1. Aux côtés de Rayane Bensetti, il incarne durant quatre saisons un étudiant modèle et intello, se prénommant Paul Ricodo. Ce programme populaire lui offre une visibilité providentielle. « C’est là que ma carrière décolle », raconte Deivy. Il intègre par la suite le casting de la série télévisée à succès Like me, alors diffusée par Disney Channel. Il apparaît aussi dans un épisode de Joséphine, ange gardien, ainsi que dans plusieurs courts et moyens métrages. Des rôles qui, très tôt, lui ouvrent les portes de l’indépendance. Il s’installe ainsi dans son premier appartement, situé dans le quartier de la Porte de la Chapelle, à Paris.
Au contact des acteurs qu’il côtoie, il apprend énormément. « Concentration, gestion du stress, talent oratoire, écoute, empathie… j’ai développé de nombreuses capacités grâce au métier de comédien », reconnaît-il.
Malgré les expériences passionnantes qui lui sont ainsi donné de vivre, Deivy n’entend pas poursuivre dans cette voie. « Dès le départ, il était clair que ce serait une parenthèse. Jouer est une passion, non une vocation. » En parallèle de sa carrière de comédien, il entreprend des études de droit. Un choix guidé par l’intérêt qu’il nourrit depuis toujours à l’endroit de la justice et de la recherche de la vérité.
Changement de trajectoire
Alors que Deivy s’interroge sur son avenir professionnel, son frère et sa sœur lui soufflent quelques conseils. « Mon frère policier m’encourage alors à passer le concours de la police nationale. Et ma sœur, engagée dans la Marine nationale, m’incite à rejoindre l’Armée. Chacun prêchant ainsi pour sa paroisse ! » Sa préférence se porte sur la gendarmerie nationale, au vu des opportunités que propose l’Institution. Il se donne un an pour améliorer sa condition physique : « J’ai fait des pompes, des tractions et de la course à pied, entièrement focalisé sur mon objectif », se souvient-il. Des efforts qui paieront. En septembre 2023, Deivy passe et réussit les concours de la gendarmerie et de la police nationales. Il opte, sans hésitation, pour la première. « La gendarmerie offre une multitude de possibilités et des terrains d’exercices extrêmement variés. Sa force réside dans la diversité des profils qui la composent », estime-t-il. Deivy met alors le cap sur Châteaulin, dans le Finistère, où il intègre l’école de gendarmerie. « Ces quelques mois de formation ont été exceptionnels. J’ai immédiatement été conforté dans mon choix, raconte-t-il. J’ai trouvé à Châteaulin une véritable fraternité. J’ai beaucoup progressé et appris sur moi-même auprès de mes camarades. Je me suis ainsi découvert plus résilient que je ne l’aurais pensé. »
L’école de la vie
« La gendarmerie incarne des valeurs de loyauté, de droiture, d’honneur et la proximité, auxquelles je suis profondément attaché. C’est une véritable école de la vie. Aussi cette nouvelle aventure professionnelle qui s’annonce est-elle particulièrement captivante ! », se réjouit le jeune sous-officier, à l’heure de sa prise de fonctions dans une brigade d’Île-de-France.
Son objectif ? Devenir enquêteur au sein d’une unité de recherches. « Réunir des preuves à destination de ceux qui, par la suite, seront amenés à juger. Voilà ce qui me motive aujourd’hui ! », résume Deivy, qui depuis toujours aspire à se sentir réellement utile. Et d’admettre qu’il restera néanmoins ouvert aux opportunités qui pourraient jalonner sa route.
C’est donc sans aucun regret que le gendarme clôt le chapitre de sa vie de comédien. Désormais, c’est sur son temps libre, et en tant que spectateur, qu’il se rend au théâtre ou au cinéma.
