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Châteaubriant : athlète de haut niveau, il arrête sa carrière et devient gendarme au PSIG

Deux fois champion de France de course à pied, Matthieu Garel a décidé d’arrêter sa carrière d’athlète de haut niveau pour devenir gendarme à Châteaubriant (Loire-Atlantique).

Matthieu Garel
Matthieu Garel, ancien athlète de haut niveau, est désormais gendarme au PSIG de Châteaubriant (Loire-Atlantique). ©Matthieu Garel

Par Alexandre Brossais Publié le 26 Nov 22 à 16:32

La course à pied n’a plus de secret pour lui. Originaire de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Matthieu Garel est un ancien athlète de haut niveau.

Deux fois champion de France du 1500 mètres et qualifié à deux reprises pour les championnats d’Europe de cross et du 1500 mètres en catégorie espoirs (moins de 23 ans), le sportif consacre, dans un premier temps, sa vie à la course à pied.

Douze entraînements par semaine

« J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de six ans. À la base, je devais m’inscrire au basket, mais j’ai été refusé, car j’étais trop jeune », relate le militaire du Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (PSIG) à Châteaubriant (Loire-Atlantique) depuis août 2022

Fils d’un père sprinteur et d’une mère qui disputait des courses de haiesMatthieu Garel est à l’aise basket aux pieds. « Je gagnais toutes les courses au niveau départemental et régional. En plus, je finissais régulièrement sur le podium lors des championnats de France. »  Ses performances lui permettent d’être sélectionné en équipe de France, « environ tous les deux ans. » 

Faisant partie des cinq meilleurs Français dans sa discipline, Matthieu Garel place la barre haut. Il s’entraîne douze fois par semaine et enchaîne les compétitions nationales dans l’Hexagone, mais aussi internationales au Portugal, en Espagne, en Autriche, en Afrique du Sud et bien d’autres pays.

Situation précaire

Entre deux épreuves et les entraînements, celui qui a obtenu un BTS travaux publics est aussi en hôte de caisse à temps partiel. Un complément indispensable pour subvenir à ses besoins

« En tant qu’athlète, je touchais de l’argent lorsque je gagnais des courses. J’avais aussi des aides du département et des sponsors privés, mais c’était insuffisant pour vivre décemment. » 

La situation, « précaire » comme il le dit, l’a poussé à mettre fin à sa carrière de sportif de haut niveau en 2014.

Ce fonctionnement n’était pas sain pour fonder une famille et investir.

Matthieu Garel

Pour vivre pleinement de sa passion, il devait faire partie du graal. Hélas, ce ne fut jamais le cas. « Il m’a manqué un petit grain de folie pour vaincre ceux qui étaient meilleurs que moi et percer. Je manquais peut-être aussi de confiance en moi et je me suis mis trop de barrières psychologiques. » 

Frustré de ne pas atteindre son but, celui de faire partie des champions, le trentenaire « qui n’a jamais fumé » et qui a « sacrifié des soirées avec ses amis de 18 à 23 ans » décide de changer de voie. Et ce, « sans regret » affirme-t-il. 

Changement d’orientation

À 24 ans, il décide donc de rentrer dans la gendarmerie. « J’ai toujours été attiré par le côté militaire. Et, en tant qu’hôte de caisse, le côté relationnel avec les gens me plaisait. Alors, je voulais exercer un métier où je pouvais être proche des gens. » 

Aujourd’hui, sa vie a changé. Celle-ci est concentrée sur trois axes : ses deux enfants, âgés de deux ans et un an et demi, sa conjointe bien sûr, et son travail au PSIG

Et le sport, dans tout ça ? « C’est devenu un plaisir » confesse celui qui s’entraîne toujours « cinq fois par semaine. » Il alterne entre des séances de fractionnés, qui lui permettent de gagner en endurance, des sorties longues d’une heure et demie minimum pour préparer des courses de dix kilomètres et des séances de côtes pour se muscler.

Cette préparation intense l’aide à performer lors des championnats de France de cross de gendarmerie. En avril 2022, à Rochefort (Charente-Maritime) il termine quatrième.

Préparation tronquée

« J’étais plutôt satisfait, car je n’étais pas en grande forme. » Sa préparation avait, en effet, été tronquée par « des entorses à la cheville mal guéries. »

Qu’importe, le courageux sportif parvient à décrocher son billet pour le championnat de France de cross miliaire, le 8 novembre 2022, toujours à Rochefort. Des militaires de l’armée de terre et de l’air, la marine et la gendarmerie se sont affrontés sur une course de onze kilomètres

Opposés à des coureurs aguerris, Matthieu Garel termine à la septième place au classement général et deuxième gendarme. « J’étais très satisfait, car je visais le top dix. »  Désormais, il veut monter sur le podium lors de la prochaine édition. 

Il court jusqu’à 22 km/h

Pour cela, le Costarmoricain devra redoubler d’efforts. « Ma préparation sera meilleure que la précédente« , assure-t-il. « Depuis que je suis au Psig, j’ai plus de temps pour faire du sport. »

Lorsqu’il s’élance, l’ancien athlète de haut niveau court à une vitesse moyenne de 12 km/h. Puis, il monte dans les tours.

Durant la séance, je cours entre 17 km/h et 22 km/h.Matthieu Garel

Avec cette cadence, aucun de ses collègues n’a réussi à le suivre, lors d’un cross organisé aux étangs de Choisel de Châteaubriantjeudi 17 novembre 2022.

« J’avais à cœur de gagner, car l’année dernière, je m’étais fait battre. En cinq participations, c’est ma quatrième victoire. » Pour monter sur la plus haute marche du podium, il avait décidé «  de partir assez fort dès le début  » pour distancer ses adversaires. Matthieu Garel a démontré qu’il en avait encore sous le capot.

Source : actu.fr

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