800 000 euros pièce, mitrailleuse téléportée… c’est quoi le Centaure, ce blindé déployé ce 18 septembre
Un dispositif de 80 000 policiers et gendarmes est annoncé pour sécuriser les manifestations de ce jeudi 18 septembre 2025, et des Centaure. Un véhicule qui impressionne.
Par Briac Trébert
Publié le 18 sept. 2025 à 6h04 ; mis à jour le 18 sept. 2025 à 10h32
La journée d’action intersyndicale de ce jeudi 18 septembre 2025 s’annonce suivie. CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront unis dans la rue, une première depuis le 6 juin 2023 – date de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites.
Et les autorités affichent leur inquiétude. Ils redoutent, disent-ils, la présence de « plusieurs centaines de manifestants radicaux » dans les cortèges des grandes villes, ont rapporté ce lundi des sources proches du dossier à l’AFP.
Pour cette journée de mobilisation, les services de renseignement évoquent une « menace hybride », c’est-à-dire des actions coups de poing dès la veille au soir ou tôt le matin, une partie syndicale constituée des cortèges classiques et une séquence « plus politique » emmenée par des « militants de La France insoumise » notamment.
Et le gouvernement affiche donc son plan sécuritaire. Le dispositif de sécurité sera du même ordre que celui mis en place le 10 septembre, lors du mouvement « Bloquons tout », soit environ 80 000 policiers et gendarmes, accompagnés du déploiement de 24 engins blindés Centaure de la gendarmerie. Les Centaure ? Ce sont des véhicules polyvalents ultramodernes en service depuis 2022
Un engin blindé, polyvalent, équipé et armé jusqu’aux dents
25 de ces véhicules avaient déjà été déployés le 10 septembre. Ils succèdent au Vbrg (véhicule blindé à roues de la gendarmerie), en service depuis 1974, et ils en imposent. Ils impressionnent et c’est là un des buts recherchés. Fabriqués par l’entreprise alsacienne Soframe, les 90 véhicules avaient fini d’être livrés en octobre 2024, pour un coût unitaire de 800 000 euros.
Un tiers se trouve aujourd’hui au camp militaire de Versailles-Satory, dans les Yvelines, alors qu’un autre tiers est réparti dans les groupements à travers la métropole. Les blindés restants ont été déployés outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Réunion, Antilles, Polynésie). Quatre de ces véhicules de 3,82 mètres de haut, 7,5 m de long et 2,94 m de large, sont aussi stationnés au Centre national d’entraînement des forces de la gendarmerie de Saint-Astier (Dordogne) pour la formation des escadrons.
Il peut tirer des grenades lacrymogènes ou dégager les barricades
Grâce à ses quatre roues motrices, ses capacités de franchissement, de poussée et de traction, l’engin de 14,5 tonnes peut aisément franchir des zones escarpées, pousser ou tirer tout type d’obstacles. Et ce de nuit comme de jour : le Centaure est équipé d’une caméra à sa vision thermique longue distance d’une portée de neuf kilomètres, vante la gendarmerie, qui met aussi en avant ses 300 chevaux qu’il a sous le capot qui lui permettent d’atteindre une vitesse maximum de 100 km/h.
Pour répondre à une situation de graves troubles à l’ordre public par exemple, il peut tirer des grenades lacrymogènes à l’aide de son tourelleau, afin de maintenir à distance ou faire se disperser des individus violents. En cas de menaces plus graves, comme une attaque terroriste, qui impliqueraient le recours à la force armée, le Centaure peut être équipé d’une mitrailleuse 7,62 mm téléopérée.
La Gendarmerie nationale
Le Centaure, polyvalent, peut ainsi intervenir lors de catastrophes naturelles ou industrielles, lors d’attaques terroristes et donc aussi lors des manifestations, pour dégager des barricades, par exemple. Et il dispose « d’équipements de pointe modulables qui lui permettent un usage gradué de la force », met en avant la gendarmerie. En cas de manifestations, il peut par exemple tirer des grenades lacrymogènes depuis son tourelleau afin de disperser des manifestants.
Et le Centaure est également équipé d’une mitrailleuse de 7,62 mm téléopérée, qui peut être déployée en cas d’« attaque terroriste » ou lors « d’opérations extérieures », indique le site de la gendarmerie. Pour opérer à ces hauts niveaux de crise, le véhicule blindé peut compter sur un système de détection des tirs adverses et d’une protection NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique) complète. De quoi assurer la sécurité des dix personnes – trois opérateurs et sept gendarmes, civils ou équipe médicale – qu’il transporte. Et en imposer, donc.
Source : actu.fr