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Ces gendarmes qui vivent dans des casernes insalubres

 

“Vous ne voudriez pas vivre dans certaines casernes. Les conditions sont inacceptables. Des gendarmes font eux-mêmes les travaux sur leurs temps de loisirs”, soulève le député Daniel Boisserie, auteur d’un rapport sur le programme “gendarmerie nationale”. Photo MAXPPP/Bertrand BECHARD

Des casernements vétustes. Voire insalubres. Des logements de service qui ne répondent plus aux normes de sécurité. Les gendarmes français sont mal logés. Et la situation se dégrade d’année en année. “Vous ne voudriez pas vivre dans certaines casernes. Les conditions sont inacceptables. Des gendarmes font eux-mêmes les travaux sur leurs temps de loisirs”, soulève le député Daniel Boisserie, auteur d’un rapport sur le programme “gendarmerie nationale” du projet de loi de finances pour 2013. Le parc de logements et les locaux de service de la gendarmerie nationale ne sont plus très jeunes, respectivement 39 ans et 50 ans de moyenne d’âge. “Une centaine de casernes domaniales” exigeraient des interventions urgentes, selon le député PS de Haute-Vienne.

Des crédits en baisse

Ce dernier ajoute : “l’état de dégradation de certaines gendarmeries pourrait aboutir au déclassement de logements pour insalubrité. La solution serait ensuite un relogement sous le signe de l’urgence dans le parc locatif. Avec un coût important au final”.

Alors que faire dans un contexte où l’État doit faire des économies ? La situation ne devrait pas s’améliorer l’année prochaine. Les programmes de travaux ont encore diminué. “Ce sera la dernière année de baisse”, jure le député PS.

Les crédits globaux pour les programmes d’investissements de la gendarmerie vont en effet baisser par rapport à 2012 de 289 à 165 millions d’euros. Avec cette somme, au-delà des travaux les plus urgents dans le parc domanial, il faudra aussi moderniser les systèmes d’information et de communication et acheter de nouveaux véhicules.

Suppressions des petites gendarmeries

“Dans les casernes soutenues par les collectivités locales, les situations sont plus confortables”, nuance le député.

Avant de se lancer dans d’importants programmes de rénovation, une réflexion sur l’organisation globale de la gendarmerie sera nécessaire. Cela pourrait notamment aboutir à la suppression des casernes de quatre gendarmes jugées “totalement inefficaces”. Une autre piste possible consisterait à ne plus maintenir des casernes en zone police (et vice-versa).

Enfin, Daniel Boisserie compte aussi sur le produit de la vente des biens immobiliers de la gendarmerie. Pour 2012-2014, les cessions immobilières sont estimées à 120 millions d’euros. “Une manne non négligeable dont on ne pourrait se passer pour rénover les casernes”, souligne le député pointant du doigt la loi Duflot. “Il serait tout de même paradoxal de financer le logement social en récupérant cet argent des cessions. Cela aggraverait la situation d’un autre logement social, celui des gendarmes”, insiste le député.

Source : ledauphine.com Le 11/11/2012.

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GENDARMERIE

“J’ai l’eau courante… mais sur les murs”

Selon les deux derniers rapports internes, il serait nécessaire de remettre en état près de la moitié des casernes domaniales, celles qui ont plus de 40 ans, soit 429 casernes sur 730, au cours des cinq prochaines années. Le coût de cette remise en état serait de l’ordre d’un milliard d’euros sur cinq ans.

Dans les instances de concertation de la gendarmerie, comme sur les blogs tenus par les associations de retraités qui servent d’exutoire au mécontentement des actifs, le logement est devenu le premier sujet. “J’ai l’eau courante mais sur les murs” dénonce ce sous-officier en prenant possession de son nouveau logement assailli d’infiltrations.

Les épouses des gendarmes sont encore plus virulentes : “Désolée mais à 80 m² pour cinq dans un immeuble où on entend la télé et les conversations des voisins, vous laissez votre époux célibataire géographique dans le logement de sa compagnie” commente Sylvie42 qui réside à 65 kilomètres de la caserne de son mari gendarme.

Lors d’une audition au Sénat, un haut gradé a même constaté que le logement devient un critère dans le choix de carrière. “Certains renoncent à des postes qui les intéressent davantage parce qu’ils savent que la caserne est vétuste ou inadaptée à leur situation familiale”, constate la sénatrice du Nord, Michèle Demessine dans un rapport : “L’effectif actuel de 101 000 gendarmes doit être maintenu. Cela demande 101 000 logements sociaux décents”.

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