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Le - Condamné pour avoir tiré au mortier sur des gendarmes de l’Oise

« Même ses amis disent que c’est lui » : condamné pour avoir tiré au mortier sur des gendarmes de l’Oise

Un jeune homme de 18 ans a été condamné ce lundi pour des tirs de mortiers orientés vers les gendarmes, le 10 mars dernier, dans un quartier de Senlis qui s’était embrasé plusieurs jours de suite.

Par Hervé Sénamaud

Le 13 mai 2025 à 08h00

Depuis quelques jours, des tirs de mortiers ont lieu le soir dans les quartiers du Val d'Aunette et de Bonsecours à Senlis.
Depuis quelques jours, des tirs de mortiers ont lieu le soir dans les quartiers du Val d’Aunette et de Bonsecours à Senlis.

Ils étaient sans doute une quinzaine le soir du 10 mars dernier lorsque les gendarmes ont essuyé des tirs de mortiers dans le quartier du Val d’Aunette, à Senlis. Mais ce lundi 12 mai au soir, Mohammed B., 18 ans est seul à faire face au tribunal. Il fait partie des quatre personnes interpellées ce soir-là, deux étant mineurs et le quatrième est soupçonné d’avoir fourni les mortiers d’artifices.

Depuis plusieurs jours, des tirs de mortiers étaient signalés dans les quartiers du Val d’Aunette et de Bonsecours. Ainsi, les gendarmes étaient en patrouille dans le secteur lorsque les tirs ont recommencé au pied des immeubles. Mohammed B est très vite identifié et vu par les militaires tandis qu’il tire un feu d’artifice dans leur direction. Il tente de s’enfuir mais le jeune homme est vite rattrapé et plaqué au sol.

Autour des gendarmes, les tirs de mortier redoublent et tandis que Mohammed B. refuse de monter dans le véhicule de gendarmerie, d’autres individus essayent d’ouvrir la trappe d’essence de la voiture des militaires pour tirer ensuite des mortiers. Une scène que tente de redessiner le jeune prévenu à l’audience. « J’ai tiré mais en l’air pas dans leur direction, soutient Mohammed B. C’est peut-être moi qui ai cassé la vitre d’un appartement avec mon tir mais je n’ai pas tiré vers les gendarmes. »

Une version en désaccord avec les rapports des militaires, les images de leurs caméras-piéton, et même le témoignage du propre frère du prévenu, qui indique avoir vu Mohammed B. tirer vers les forces de l’ordre.

« Même ses amis disent que c’est lui »

Selon le jeune homme, tout le monde ment, sauf lui. « Même ses amis disent que c’est lui qui a proposé de tirer des mortiers, souligne la substitute du procureur. Dans le téléphone de son frère, on a trouvé une vidéo de la veille où on le voit aussi utiliser des mortiers. Ces tirs auraient pu avoir des conséquences graves et blesser quelqu’un. Le fait qu’il minimise sa participation semble indiquer qu’il n’a pas pris conscience de la gravité des faits. »

Ayant la parole en dernier, Mohammed B. paraît enfin fendre l’armure de sa posture. « Les 72 heures de garde à vue m’ont fait cogiter. Je regrette ce que j’ai fait, j’aurais aimé m’excuser devant la personne qui a eu sa fenêtre cassée. Je me suis déjà excusé auprès des gendarmes pendant ma garde à vue. » Le tribunal l’a condamné à huit mois de prison avec sursis probatoire et l’obligation d’accomplir un stage de citoyenneté.

Source : www.leparisien.fr