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Sécurité

Des élus formés à la négociation

La gendarmerie dans le rôle de formateur. photo B.A.

SécuritéHautes-Pyrénées Publié le 15/05/2021 à 05:19 , mis à jour à 05:21

Alors que les agressions à l’encontre des élus sont en hausse, la Gendarmerie leur propose des formations à la « gestion pacifique des incivilités ». Dispensée par deux négociateurs régionaux, la dernière en date a réuni une quinzaine d’élus du secteur.

« Entre 2019 et 2020, le nombre d’agressions contre les élus a triplé en France. Sur l’année 2020, plus de 1 200 plaintes ont été déposées à la Gendarmerie et contrairement à une idée reçue, les petites communes sont davantage concernées en raison d’un contact plus direct entre les administrés et les élus. Élus de proximité, les maires sont en première lignes. D’autant que, de plus en plus, dans l’esprit des gens, l’élu doit tout à ses administrés », indique l’un des négociateurs de la Cellule Régionale de Crise de la Gendarmerie Nationale, soumis à l’anonymat, comme l’ensemble de ces militaires très spéciaux appelés à intervenir dans des situations de crise telles que prise d’otage, attentat, tentative de suicide, traque de fugitifs, etc.

En Midi-Pyrénées, ils sont 14, des hommes et des femmes expérimentés tant en matière de maintien de l’ordre qu’en relations sociales, voire en psychologie. Car l’écoute est l’une des clés de la négociation. Avec la parole, à condition d’employer les bons mots et le bon ton en fonction de l’individu que l’on a en face de soi. Des outils simples mais fort efficaces que les deux intervenants de la Gendarmerie sont venus donner aux élus afin de les aider à gérer les conflits de manière pacifique, voire à prévenir une éventuelle agression. Car aucune commune, aussi petite soit-elle, n’est à l’abri d’un conflit de voisinage, de tapages nocturnes, d’une arrivée inopinée de gens du voyage,… Sans oublier ces cloches qui sonnent trop fort et des coqs qui chantent trop tôt le matin.

« On n’est pas des super-sauveurs, on emploie juste des éléments de langage et des méthodes de communication qui permettent de désamorcer la crise. Et c’est ce que l’on veut transmettre aux élus. La règle de base se résume en trois mots : identifier, isoler et écouter », explique Rémi. « Tout compte, l’attitude, le regard, le timbre de voix, le débit de parole, le volume, les mots, qui doivent être respectueux, compréhensibles et audibles. Et ce qui marche dans le Sud-Ouest, comme taper sur l’épaule de l’autre, ne marchera pas forcément à Paris ou dans l’Est. Dans tous les cas, il faut s’adapter à la personne », souligne Julien.

« C’est à l’élu de faire l’effort, d’abord en étant très à l’écoute et attentif. Le but premier est d’apaiser la situation. Il ne faut surtout pas surenchérir, avec l’effet miroir ça peut vite dégénérer. Ce qui compte, c’est l’attention que l’on porte à l’individu, sans le juger. En négociation, cette technique fonctionne dans la majorité des cas et il n’y a pas de raison que cela ne marche pas pour les élus », souligne le coordinateur de ces formations. À noter que dans la Région, plus de 800 élus ont déjà été formés à ces « gestes qui sauvent » de l’agression et la campagne de formation se poursuit.

Viktoria Telek

Source : www.nrpyrenees.fr

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