« Je dirai que c’est vous » : en garde à vue, il se frappe la tête contre le sol pour faire accuser les gendarmes
Interpellé dans un état d’alcoolisation avancé, après avoir menacé de mort son voisin dans un conflit de voisinage, cet homme de 53 ans avait insulté et tenté de frapper les gendarmes. Arrivé à la brigade, il s’est jeté contre le sol pour se blesser et pouvoir accuser les militaires de violence.
Par Simon Gourru
Le 23 avril 2025 à 12h26

C’est une voiture mal garée qui a conduit Éric F. devant le tribunal de Senlis (Oise). Ce jeudi 17 avril, cet homme de 53 ans n’arrive à contenir sa colère quand il voit un voisin stationner devant l’entrée de sa résidence, à Mello. « Je vais te défoncer toi et bonne femme, lance-t-il à l’automobiliste avant de menacer d’aller chercher son fusil. Une balle dans la tête ! » Bien décidé à ne pas se laisser faire, le voisin prévient les gendarmes qui arrivent pour pacifier la situation.
Mais Éric F., qui a consommé trois litres de bière, ne va pas se laisser faire. Décrit comme titubant à l’arrivée des militaires, il se laisse d’abord interpeller, avant de prendre ces derniers à partie. Embarqué, il poursuit ses invectives sur le trajet envers les pandores et son voisin. « Il est mort avec moi, lâche-t-il. Vous aussi, vous ne savez pas qui je suis. » Car l’homme n’est pas un inconnu pour la justice : porteur d’un casier judiciaire d’une dizaine de mentions, de 1991 à 2022, il a déjà passé plusieurs années en prison.
« Ils avaient dit qu’ils me laisseraient fumer »
Ce mardi, devant le tribunal de Senlis où il était jugé, l’homme a perdu toute attitude vindicative. C’est un prévenu timide, mâchant ses mots, qui s’exprime. Pourtant, le jour des faits, son comportement ne s’est pas calmé après son interpellation. Arrivé à la brigade, il a poursuivi ses salves d’insultes avant de se jeter au sol pour se frapper le visage contre le carrelage. « Je vais me claquer la tête et je dirai que c’est vous », assène-t-il aux gendarmes.
Une scène enregistrée par les caméras-piéton des militaires. « Quand on est obligés de s’y mettre à deux pour ne pas qu’il se fasse mal, c’est violent, note un gendarme présent à l’audience. Heureusement qu’il y avait la caméra. » Le prévenu tente péniblement de se justifier. « Ils m’avaient dit qu’ils me laisseraient fumer », soupire-t-il. Sous l’effet de l’alcool, il assure avoir oublié la majorité des faits.
Décrit comme gentil et serviable par ses voisins, Éric F. peut se montrer plus problématique quand a bu. « J’ai un gros problème avec l’alcool, confie-t-il, expliquant avoir essayé de soigner lors de ses passages en prison. « Ça ne marche pas. Quand vous sortez, on vous laisse comme ça. »