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Le - Il harcèle et menace un commandant de gendarmerie

Près de Rouen, il harcèle et menace un commandant de gendarmerie

Un homme de 39 ans a été condamné pour avoir menacé les gendarmes de Boos, près de Rouen. Il leur reproche de ne pas avoir voulu prendre une plainte. Son comportement inquiète.

Un homme au profil trouble a menacé les gendarmes de Boos qui ont refusé de prendre sa plainte. Il était jugé au tribunal de Rouen.
Un homme au profil trouble a menacé les gendarmes de Boos qui ont refusé de prendre sa plainte. Il était jugé au tribunal de Rouen. (©Adobe Stock/Illustration)

Par Rédaction Normandie Publié le 6 Sep 22 à 19:12 76

Un homme de 39 ans a été jugé, vendredi 2 septembre 2022, par le tribunal correctionnel de Rouen pour avoir harcelé et menacé un commandant de gendarmerie. 

Le 3 novembre 2021, un homme se présente à la gendarmerie de Boos (Seine-Maritime) pour déposer plainte dans le cadre d’un litige de succession. Les griefs exprimés par Christophe* étant imprécis, les gendarmes l’invitent à saisir une juridiction civile. Très vite, l’homme s’emporte et tient des propos de plus en plus confus. Le commandant de la brigade intervient et demande à l’individu de quitter les lieux. L’homme s’exécute tout en menaçant les militaires.

Des SMS insistants… et menaçants !

Plus tard, après un bref échange avec le commandant, l’homme adresse 51 SMS malveillants et outrageants au gendarme, qui lui rappelle que cette ligne est réservée aux urgences.

Quelques jours plus tard, l’homme réitère ses messages : « Bande d’ordures corrompues, je ne mettrai plus les pieds dans votre nasse de malfaiteurs [sic] ». Puis le 13 février 2022, Christophe se montre extrêmement menaçant dans son message :

Je ne vous considère plus comme une autorité publique au service du peuple. Si vous entrez chez moi, j’allumerais tout individu qui entrerait par effraction sans sommation.

Des armes à son domicile

Une enquête est ouverte et Christophe est interpellé deux jours après à son domicile où les gendarmes retrouvent des fusils à double canon, un pistolet et 76 balles de calibre 36 ainsi que deux arbalètes.

Hospitalisé sous contrainte puis placé en garde à vue, il reconnaît les menaces et insultes, qu’il justifie « par le mauvais accueil des militaires ». Mais il perd assez vite le fil, évoquant le kidnapping de son chat par son oncle.

Une expertise révèle que Christophe souffre « de troubles schizo-affectifs ». L’expert conclut que son discernement était altéré au moment des faits et recommande une injonction de soins, ce que refuse catégoriquement Christophe à l’audience : « Je ne suis pas schizophrène, tout le monde veut me coller cette étiquette, on me prend pour un con ».

Un prévenu au comportement troublé

Pourtant, devant le tribunal, son comportement semble attester de son trouble. L’homme est prolixe et la juridiction peine à instruire l’affaire. Pour Christophe, il n’y a eu que 12 ou 13 messages : « Vos chiffres sont mensongers, les gendarmes n’ont pas mis tous les messages ».

Interrogé sur les menaces, le prévenu reconnaît les faits mais se montre très rapidement provocateur dans ses réponses : « Il vaut mieux prévenir que guérir, s’il était venu chez moi par effraction, je me serais défendu ». Pour les outrages, Christophe les justifie ainsi : « Ils ne méritent pas leur statut, ils ne font pas leur travail ».

À plusieurs reprises, l’homme adopte un comportement extrêmement familier avec la juridiction. Mais la présidente passe outre et poursuit tant bien que mal son instruction en essayant de faire prendre conscience à Christophe qu’il est atteint d’une pathologie psychiatrique et que les faits qu’il a commis sont graves, en vain. Il persiste à contester l’expertise.

Quatre mois de prison avec sursis

Le procureur souligne l’absence totale de remise en question du prévenu et requiert la peine de six mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant 18 mois avec obligation de soins, de travailler et l’interdiction de détenir une arme ainsi que d’entrer en contact avec la victime.

Assurant seul sa défense, Christophe assure « que la victime se fout de la gueule [sic] du monde, on n’en serait pas là, s’il avait pris ma plainte ». Concernant les armes, il estime « être dans mon bon droit » et avoir le droit de défendre sa propriété. Il tente de convaincre le tribunal que ses menaces « n’étaient pas directement adressées à la victime, mais dites de manière générale ». Christophe conclut « sa plaidoirie » ainsi : « Les gendarmes sont écœurants ».

Le tribunal déclare le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis et à l’interdiction de détenir ou porter une arme soumise à autorisation pendant une durée de deux ans**.

*Le prénom a été modifié

**Cette peine est susceptible d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

De notre correspondant Frédéric Bernard

Source : actu.fr

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