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Le - les associations de réservistes de la gendarmerie s’écharpent pour une question d’image

Tribunal de Béthune :

les associations de réservistes de la gendarmerie s’écharpent pour une question d’image

PUBLIÉ LE 28/02/2015

PAR MAXIME PEDRERO

Chevelure et barbe blanches, regard bienveillant, à 68 ans, C. L. ne cadre pas avec l’accusation d’escroquerie qui l’a mené, jeudi, devant le tribunal de Béthune. Et en découvrant l’affaire, on se rend vite compte que l’on ne baigne pas, ici, dans le grand banditisme.

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En guise de guerre de gangs, ce sont des associations départementales de réservistes et retraités de la gendarmerie qui s’écharpent, pour un butin avoisinant la centaine d’euros.

Ancien militaire, engagé dès 2010 dans la réserve citoyenne, C. L. créé sa propre association départementale de réserve militaire. Une structure qui s’orientera ensuite vers la réserve des gendarmes à la retraite. Pour la développer, il se rapproche des principales fédérations nationales de militaires réservistes. En échange d’une fusion avec son association, il propose ses services pour recruter de nouveaux membres. Certaines fédérations se montrent intéressées, sur le principe, avant de se rendre compte que C. L. utilise leur image, nom et logo sur les brochures de sa propre association. Une utilisation jugée frauduleuse qui pousse certaines d’entre elles à porter plainte.

Plainte de principe pour tromperie ressentie

Certains gradés découvrent alors que le président d’association utilisait également à son compte l’image de la gendarmerie ou encore de la préfecture, toujours sans autorisation. Une liberté qui a facilité le recrutement de nouveaux membres pour le compte de son association. Des réservistes qui ont déclaré lors de leurs auditions ne pas vraiment savoir à quelle structure ils adhéraient. « On vous reproche d’avoir présenté les choses d’une manière dont vous n’aviez pas le droit, ce qui a fait que certaines personnes aient pu être trompées, résume le procureur au prévenu qui avait visiblement du mal à comprendre la raison de sa présence. Il ne vous est pas reproché de vous être enrichi, vous ne menez pas grand train. Ce qui est en débat, c’est la tromperie ressentie. »

Pour cette imprudence qu’il reconnaît mais pour laquelle il nie toute « mauvaise intention », C. L. a été condamné à 2 000 € d’amende avec sursis et à verser 15 € aux parties civiles, le coût de l’adhésion à son association. Une condamnation symbolique pour une plainte déposée « par principe ».

Source : www.lavoixdunord.fr

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