Personnes disparues, naufrages… Pour les aider sous l’eau, les gendarmes bretons équipés de drones
PLONGÉE EN EAUX TROUBLES • En Bretagne, les quatre brigades nautiques de la gendarmerie viennent de recevoir un drone subaquatique chacune afin de les aider à mener l’enquête sous l’eau
Publié le 21/03/2025 à 15h34 • Mis à jour le 21/03/2025 à 15h34
L’essentiel
- En Bretagne, les quatre brigades nautiques de la gendarmerie viennent de recevoir un drone subaquatique afin de les aider à mener l’enquête sous l’eau.
- Les drones sont utilisés pour des missions très variées comme la recherche de corps immergés, la détection de pollutions marines ou l’inspection de coques de navires.
- « On gagne clairement en efficacité et on peut investiguer plus profondément les zones qui le nécessitent », assure l’adjudant-chef Côme Allix, commandant de la brigade nautique de Lézardrieux.
Dans les airs, sur terre et même sous l’eau. En quelques années, les drones sont devenus des outils incontournables pour les forces armées françaises. En Bretagne, les quatre unités nautiques de la gendarmerie chargées de mener l’enquête sous la surface viennent ainsi d’être dotées d’appareils subaquatiques. « On travaillait déjà avec un drone de loisir mais là on monte clairement en gamme avec un matériel de haute technicité », souligne l’adjudant-chef Côme Allix, commandant de la brigade nautique de Lézardrieux (Côtes-d’Armor).
Constituée de cinq enquêteurs subaquatiques et d’un pilote surveillant de surface, cette unité est la seule à avoir encore des plongeurs dans la région alors que toutes les brigades nautiques en disposaient auparavant. « On travaille du coup sur toute la Bretagne et la zone de défense Ouest qui couvre vingt départements », précise le gradé. Avec moins de plongeurs dans les rangs, le drone se révèle donc un allié précieux pour aider les gendarmes à trouver des preuves et des indices sous l’eau.
Le drone permet d’explorer des zones plus profondes
Les missions sont très variées comme la recherche de corps ou d’objets immergés, la détection de pollutions marines ou l’inspection de coques de navires ou d’embarcations suspectes pour lutter contre le trafic de stupéfiants. « Le drone nous permet déjà d’explorer des zones plus profondes puisqu’il va jusqu’à 100 mètres sous l’eau alors que nous sommes limités à 35 mètres de profondeur, précise l’adjudant-chef. C’est aussi un gain de temps car il va réaliser les repérages et les premières constatations et nous permettre de mieux cibler l’intervention des plongeurs. »
Sur des zones potentiellement dangereuses comme des barrages, des retenues d’eau, des puits ou des zones polluées, l’appareil permet aussi de sécuriser l’immersion des plongeurs en écartant en amont tous les dangers avant la mise à l’eau. « On gagne clairement en efficacité et on peut investiguer plus profondément les zones qui le nécessitent », assure Côme Allix, qui apprend avec ses hommes à manier leur nouveau « joujou » bardé de technologies. « Cela se pilote un peu comme un drone aérien, précise-t-il. Mais la grosse différence, c’est qu’on ne le voit pas, on ne voit que son cordon qui se déplace. Il faut donc arriver à comprendre où il se trouve sous l’eau. »
Des scènes reconstituées en direct pour les magistrats
Dans le cadre d’enquêtes judiciaires, le drone subaquatique, qui prend des photos de 12 millions de pixels et des vidéos en 4K, permet aussi de reconstituer très finement des scènes comme une voiture immergée dans un plan d’eau ou le naufrage d’un bateau. « Un magistrat peut ainsi pour son enquête voir en direct via le retour vidéo le travail des plongeurs sur le terrain », souligne le militaire, qui ne sort plus jamais sans son drone. « On faisait sans auparavant, mais il faut reconnaître que cela nous ouvre tout un nouveau champ d’action. »