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Le - Un « drive de la drogue » a été démantelé à Hardifort

Enquête

Un « drive de la drogue » a été démantelé à Hardifort

On se demande comment le manège du trentenaire a pu durer pendant deux ans. « Les jours chargés, une trentaine de personnes venaient s’approvisionner chez lui », explique le capitaine Vanagt, commandant de la compagnie de gendarmerie d’Hazebrouck.

Dans le petit village d’à peine 400 âmes, certains avaient bien remarqué des choses plutôt louches. Des allers-retours qui sont arrivés jusqu’aux oreilles de la gendarmerie. Le travail des forces de l’ordre a été minutieux, et après 5 mois d’enquête, un homme d’une trentaine d’années, qui vivait chez ses parents, a été arrêté.

Une centaine de personnes auditionnées en trois jours

Vendredi 24 mai, à l’aube, les gendarmes ont mis fin à deux années de trafic. Aucune substance illicite n’a été découverte lors de la perquisition de l’habitation, mais les forces de l’ordre ont trouvé 18 000 euros en liquide.

L’interpellation de la tête du réseau a été suivie par un vaste coup de filet parmi ses acheteurs. Une centaine de personnes, simples consommateurs ou petits revendeurs, ont été entendues entre vendredi et lundi matin. « Trente-six gendarmes étaient mobilisés vendredi pour interroger tout ce petit monde au plus vite. Cet homme approvisionnait toute la Flandre intérieure, de Wormhout à Hazebrouck. C’est la plus grosse affaire de stups que nous ayons eue depuis au moins 5 ans ! » se félicite le commandant.

Entre 440 000 et 780 000 euros lui seraient passés entre les mains

L’homme aurait revendu entre 53 et 99 kilos de cannabis, 500 grammes de cocaïne, ainsi que du speed et des ecstasys. « Nous estimons qu’entre 440 000 et 780 000 euros lui sont passés entre les mains. »

Le gendarme explique que l’homme avait mis en place « un drive de la drogue ». « Beaucoup de consommateurs étaient des mineurs. N’ayant pas le permis, ils demandaient à leurs parents de les déposer chez celui qu’ils disaient être un copain. Et les jeunes ressortaient avec leur dose, sans que les parents ne se doutent de rien. » Les rendez-vous étaient fixés grâce aux réseaux sociaux : « Ils créaient des groupes pour échanger leurs informations. La gendarmerie ne peut pas avoir accès aux conversations privées sur Messenger ou WhatsApp par exemple… »

Après avoir été interpellé, l’homme a été placé en garde à vue, pendant 96 heures. Son casier judiciaire était jusqu’ici vierge, et selon les gendarmes, il n’était pas consommateur. « Il faisait ça pour l’argent, et il menait la belle vie. Cet homme ne travaillait pas, mais il avait une belle voiture, et il s’offrait des voyages. » Il a été présenté lundi 27 mai au juge des libertés et de la détention. Quand à la ribambelle d’acheteurs ? « Ils seront poursuivis aussi, mais à minima. Ce qui nous intéressait surtout, c’était la tête de réseau. C’est rare d’avoir un aussi gros vendeur dans un secteur comme le nôtre. »

Source : www.lindicateurdesflandres.fr