Dordogne : un père de famille jugé pour avoir tenté de tuer neuf gendarmes avec un tractopelle de 15 tonnes

Publié le mardi 20 mai 2025 à 19:53
Un Périgourdin est jugé à partir de ce mercredi pour avoir tenté de tuer neuf gendarmes avec un tractopelle de 15 tonnes volé chez son employeur. Cet habitant de Saint-Astier (Dordogne) a également roulé plus de sept kilomètres au volant de l’engin en manquant de tuer deux automobilistes.
Il avait bu beaucoup d’alcool ce soir-là : 2,48 grammes d’alcool dans le sang pour cet habitant de Saint-Astier (Dordogne). Le 3 mai 2019, cet homme de 52 ans vole un tractopelle de son employeur « Les Chaux de Saint-Astier » pour écraser une voiture de gendarmes et entamer une course folle de plus de sept kilomètres pendant une heure avant de foncer sur d’autres militaires. Il comparait devant la cour d’assises de la Dordogne à partir de ce mercredi 21 mai 2025 pour tentative de meurtres.
Les gendarmes d’abord appelés pour une altercation
Les gendarmes sont d’abord appelés par les pompiers dans une maison collée au site des chaux de Saint-Astier. Une femme s’est blessée à la main pendant une altercation avec le père de ses enfants, qu’elle a quitté depuis peu. Les secours emmènent la femme à l’hôpital et les gendarmes gardent un œil sur les deux enfants du couple, âgés de 13 et 17 ans, en attendant l’arrivée de la grand-mère maternelle qui a été appelée pour les garder le temps d’une nuit. Le père, toujours très alcoolisé, insulte les gendarmes et crie qu’il ne veut pas que ses deux garçons partent avec leur grand-mère.
Il vole l’engin de chantier et traine les gendarmes sur 11 mètres
L’homme disparait quelques instants et réapparait au volant d’un énorme engin de chantier : une chargeuse de 15 tonnes qu’il a volée derrière sa maison, sur le site des chaux de Saint-Astier, son employeur. Au volant du tractopelle qu’il a l’habitude de conduire au travail, il fonce sur la voiture des gendarmes. À bord, deux militaires n’ont pas le temps de sortir et le Peugeot Partner de la gendarmerie est trainé sur onze mètres. Ils profitent d’un demi-tour de l’engin pour sortir in extremis par la fenêtre. Pendant leur fuite, « l’un d’eux a été blessé au pied par le godet de la chargeuse« , raconte maître Rodolphe Bosselut, l’avocat des gendarmes. Dans les instants qui suivent, le conducteur de l’engin écrase à plusieurs reprises la voiture avant de s’échapper.

La voiture des gendarmes après a voir été détruite par l’engin de chantier. – Gendarmerie de la Dordogne
Appelé en renfort, un autre gendarme arrive sur les lieux et se trouve, lui aussi, pris en chasse par l’engin. Sur plusieurs mètres, le gendarme recule au volant de sa voiture et le tractopelle lui fonce dessus. Le militaire parvient à donner un coup de volant pour prendre la fuite en marche avant.
L’engin monte sur le pare-brise d’une voiture, la conductrice est indemne
La chargeuse de 15 tonnes continue sa course et se dirige vers l’ouest. Sur la route de Saint-Germain-du-Salembre, deux voitures roulent derrière lui, ce sont les membres d’une même famille qui rentrent d’une sortie au cirque. Brusquement, il arrête son engin et enclenche la marche arrière. La conductrice de la voiture voyant l’engin lui arriver dessus klaxonne autant qu’elle peut, mais le tractopelle monte sur le capot et s’arrête sur le pare-brise à quelques centimètres d’elle. La première voiture percute la deuxième. Là encore, par miracle, personne n’est blessé. Sans s’arrêter, le conducteur remet la marche avant et continue sa route. L’avocat de ces automobilistes, maître Reda Hammouche, espère que les explications de l’accusé devant la cour d’Assises ne se résumeront pas à « l’amnésie sur le compte de l’alcool« .
La course folle continue plusieurs kilomètres
L’engin est rattrapé par les gendarmes dans le bourg de Saint-Germain-du-Salembre, à plus de sept kilomètres de son point de départ et près d’une heure après le vol. À la vue d’un gendarme à pied, le conducteur tente de lui foncer dessus. Le militaire arrive à se cacher dans une ruelle étroite, inaccessible au gros véhicule. Cette fois, le gendarme à pied fait « feu » et tire en direction de la cabine avec son arme. Le conducteur parvient une dernière fois à s’enfuir et vient s’encastrer dans un mur, et écrase au passage une dernière voiture. Il est arrêté par les gendarmes au pied de son engin, blessé par balle au bras et au ventre.
L’accusé encours la réclusion criminelle à perpétuité pour ce qui est qualifié de tentatives de meurtres. Le verdict devrait être prononcé vendredi. L’avocate de l’accusé n’a pas souhaité s’exprimer avant le procès.

L’engin a fini par s’encastrer dans un mur de parpaings. – Gendarmerie de la Dordogne
Source : www.francebleu.fr