Articles

Le - Vendanges sous haute garde en Champagne

Vendanges sous haute garde en Champagne

   MIS EN LIGNE LE 21/09/2021 À 20:38  ISABEL DA SILVA

REIMS (MARNE) , AŸ-CHAMPAGNE , ÉPERNAY (MARNE) VENDANGES POLITIQUE

Comme chaque année, la gendarmerie renforce ses dispositifs de surveillance pendant la période des vendanges. Parmi les soutiens : les cavaliers de la Garde républicaine, des gendarmes mobiles et des réservistes.

Près de douze cavaliers et leurs chevaux de la Garde républicaine se relayent chaque jour pour patrouiller dans les vignes et participer à des opérations plus spécifiques de contrôle, en appui des gendarmes à pied.
Près de douze cavaliers et leurs chevaux de la Garde républicaine se relayent chaque jour pour patrouiller dans les vignes et participer à des opérations plus spécifiques de contrôle, en appui des gendarmes à pied. – I.D.S.

L’effort des forces de l’ordre ne se résume pas à quinze jours, le temps de la vendange. « Il est de quatre mois, de fin août jusqu’aux fêtes de fin d’année », souligne le général Bruno Louvet, commandant du groupement de gendarmerie de la Marne et de l’ex-Champagne-Ardenne, venu observer ce mardi matin le dispositif mis en place par la compagnie de gendarmerie d’Épernay lors d’un contrôle dans les vignes du côté d’Aÿ-Champagne. Une opération « cohérente et globale qui comprend plusieurs volets : le maintien de la tranquillité publique malgré l’arrivée de milliers de vendangeurs, il faut que tout le monde trouve sa place ; la sécurité des biens c’est-à-dire la lutte contre les cambriolages et les dégradations ; et le respect de la réglementation du code du travail ».

Pour mettre en musique ces nombreuses missions, le chef d’escadron Yann Basso, commandant de la compagnie d’Épernay a mobilisé ses 130 hommes.

deux vélos à assistance électrique

Les gendarmes de la compagnie ont même reçu du nouveau matériel cette année : deux vélos à assistance électrique adaptés aux patrouilles dans les vignes ou chemins trop escarpés pour les véhicules.

« Nous avons aussi de nombreux renforts. Nous accueillons à nouveau deux escouades de la Garde républicaine. Les cavaliers patrouillent tous les matins et les après-midi. Leur mission principale est la surveillance. Avec leurs chevaux, ils accèdent à des zones peu accessibles et ils nous appuient sur les opérations de contrôle. » Les cavaliers juchés sur leurs montures qui quadrillent la vigne contrôlée par des militaires à pied, ont un effet dissuasif. Peur d’une morsure ou d’un coup de sabot, peu de vendangeurs tentent d’échapper aux mailles du filet tendu par les militaires.

Les gendarmes réservistes viennent aussi gonfler les effectifs de la compagnie, en renfort individuel en brigade ou en détachement autonome qui participe aux patrouilles. Autre unité sollicitée « les gendarmes mobiles de Reims », ajoute le chef d’escadron. « Une patrouille de trois hommes se déplace quotidiennement ». Une présence qui se veut forte de jour comme de nuit en cette année particulière où le fruit se fait rare. « Bien avant les vendanges, les représentants du champagne nous avaient alertés sur le risque de vol de raisin. Ça s’est confirmé, nous avons une dizaine de faits déclarés. Nous n’avons pas encore toutes les plaintes mais des enquêtes sont menées. » Pour retrouver les auteurs même si cela paraît difficile de remonter la trace d’individus qui opèrent le plus souvent en pleine nuit, mais également pour déceler d’éventuelles tentatives de fraude.

Les gendarmes ne sont pas seulement dans les vignes, ils sont aussi aux bords des routes « pour surveiller les flux beaucoup plus importants pendant les vendanges ». Ce mardi matin, les militaires ont pris position successivement sur les giratoires de la D9 à Oiry et Mareuil-sur-Aÿ, pour des contrôles de police route. Au final peu de contrevenants, « aucun délit, seulement deux contraventions », résume le commandant Basso. « La prévention porte ses fruits. »Des champs Élysées aux rangs de vigne

Les chevaux de la Garde républicaine sont de race selle français.

Observer des chevaux de la Garde républicaine en Champagne fait presque partie du décor des vendanges. Cette année, ce sont deux escouades de six gardes avec leurs montures qui renforcent les gendarmes locaux. Les chevaux de la première escouade sont installés dans l’écurie de Lucie Pascaud à Étoges, et ceux de la seconde dans les écuries de Gérard Butin à Chavot-Courcourt. Les gendarmes sont hébergés à proximité en gîte ou chez l’habitant. Un vrai changement de décor pour ces habitués du bitume parisien.

Plutôt affectée au service d’honneur et d’escorte mais aussi à des missions de sécurité publique dans la capitale, la Garde républicaine ne sort que pour deux opérations de surveillance : « les vendanges dans la Marne et les parcs ostréicoles de la Manche en fin d’année », précise l’adjudant Laurent, chef d’escouade. Les journées en Champagne sont assez rythmées. « Chaque escouade a deux équipes qui se relaient sur le terrain, quand l’une est en patrouille, l’autre s’occupe des chevaux aux écuries », poursuit-il. Dans les vignes, « le cheval adoucit l’image du gendarme », a conscience le militaire qui ne compte plus les sollicitations des vendangeurs pour une photo ou une caresse à son cheval. Pour autant, les gardes ne perdent pas de vue leur mission première : sécuriser les vendanges en appui des gendarmes à pied.

Source : abonne.lunion.fr

Be Sociable, Share!