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Insolite

Zélia, 3,6 kg, née dans une voiture avec l’aide des gendarmes

Publié le 02/02/2024 à 17h40

Quatre militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie d’Auxerre ont aidé une femme à accoucher sur le bord de la route, à Villefargeau, dans l’Yonne, dans des conditions pour le moins singulières. Zélia, 3,6 kg, a vu le jour à 15 h 15, jeudi 1er février 2024, dans l’habitacle de la voiture de ses parents. Le bébé et la maman se portent bien. Rencontre.

Habituellement, Simon, Florian, Antonin et Maxence sont en première ligne. Ils forcent des portes à six heures du matin et passent les menottes aux délinquants. Ces quatre hommes sont les militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) d’Auxerre. Le bras armé de la gendarmerie territoriale. Mais c’est dans un tout autre rôle qu’ils se sont distingués, jeudi après-midi. Ils ont en effet aidé une maman à mettre au monde un bébé sur le bord de la route. Zélia, 3,6 kg, a poussé son premier cri dans la voiture de ses parents, stationnée à la hâte sur la RD 965, à Villefargeau. La petite fille se porte bien, ses parents aussi. « Heureusement que vous étiez là », félicite le père, s’adressant aux quatre gendarmes venus prendre des nouvelles de la famille à la maternité auxerroise, ce vendredi 2 février. 

La grossesse aurait dû arriver à son terme mercredi 31 janvier. Ce jour-là, les futurs parents, Vincent et Priscillia Pontault, se sont rendus à l’hôpital d’Auxerre pour passer des examens : monitoring, échographie. « On nous a dit que tout allait bien. Que ce n’était pas encore le moment et qu’on pouvait rentrer », confie le père. Les parents ont repris la route, direction Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe en Puisaye, à cinquante minutes d’Auxerre.

Zélia est née à 15 h 15, jeudi 1er février, à Villefargeau.

Elle perd les eaux à 14 heures

Le lendemain, jour de l’accouchement. Priscillia a perdu les eaux, chez elle, vers 14 heures. L’accouchement de sa petite Aya, bientôt deux ans, avait duré 22 heures. Alors Priscillia, pressée par son mari, ne s’est pas inquiétée plus que ça : « Elle se disait qu’elle avait le temps… Elle voulait même prendre une douche avant de partir », raconte Vincent. Le temps d’empaqueter quelques affaires, le couple a fini pas prendre la route. Direction la maternité.

Quatre minutes, deux minutes, puis seulement une : en chemin, les contractions se rapprochent. Priscillia, côté passager, crie : « Arrête-toi, arrête-toi ! Appelle les pompiers ! » Vincent s’exécute. Il arrête la voiture sur une ligne droite, à Villefargeau. Il appelle les secours. « J’étais un peu hystérique, non ? », rigole le père.

Les quatre gendarmes se trouvaient en patrouille dans le secteur.

Par un heureux hasard, l’équipe du Psig d’Auxerre patrouille dans le secteur. « On voit une voiture arrêtée en pleine ligne droite, avec les warnings. On se demande ce que fait le conducteur. Et puis on entend les cris de la maman. Le père nous dit que sa femme est en train d’accoucher », explique Simon, 24 ans, le chef de patrouille. Le père est soulagé. Sa femme aussi, « même si j’étais complètement dans ma bulle. Je sentais le bébé arriver. Je savais qu’ils étaient là, mais c’était complètement abstrait pour moi », poursuit la maman.

Sur la route, les gendarmes Antonin et Maxence gèrent le flux de véhicules :

On a arrêté tous les conducteurs pour leur demander s’ils n’étaient pas médecin ou infirmier !

Les deux autres militaires aident les parents et surtout la maman. L’un téléphone aux pompiers et au Samu, à l’écoute des instructions des secouristes. Le second, installé à côté de Priscillia, gère l’accouchement « de manière instinctive », avec les conseils des médecins. Le travail a déjà commencé. Les quatre jeunes gendarmes de 22, 23, 24 et 25 ans, n’ont pas le temps d’escorter Priscillia à l’hôpital. L’accouchement doit se faire sur place.

Le bébé a rejoint la maternité dans une couveuse

Zélia est par chance bien positionnée dans le ventre de sa mère. À la première poussée, sa petite tête fait son apparition. À la deuxième, le corps. Zélia est réceptionnée par son père et le gendarme Florian. Les secondes « paraissent une éternité ». Le bébé finit par pousser son premier cri. La montée d’adrénaline redescend doucement, au terme d’un moment « absolument incroyable ». Un soulagement pour les parents et les quatre hommes en noir. Zélia est née précisément à 15 h 15, ce jeudi 1er février 2024. Les gendarmes montent le chauffage dans la voiture pour maintenir la petite fille au chaud. Cinq ou dix minutes plus tard, les ambulances des pompiers et du Smur arrivent au compte-goutte.

Le bébé repart dans une couveuse, direction la maternité. De cet accouchement, les parents et leurs quatre sages-femmes d’un jour, conservent un souvenir « merveilleux ». Priscillia « n’en garde que de bons souvenirs ». Et la petite Zélia s’est vu remettre, par les gendarmes, un écusson aux couleurs du Psig d’Auxerre. Presque aussi gros que sa tête.  

Source : www.lyonne.fr

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