Cartes Sim, clés USB, disques durs… Les « e-dogs », ces chiens gendarmes capables de détecter l’électronique
FLAIR•« La numérisation des usages fait que le chien de recherche de supports de données numériques peut être utilisé pour tout type d’affaires », explique le Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie
Pour trouver la caméra espion, Snatch fait glisser son museau au ras du sol et renifle, minutieusement mais à toute allure, chaque cachette potentielle… Présenté jeudi par la gendarmerie, il est l’un des premiers chiens policiers de France capables de localiser du matériel électronique, crucial dans certaines enquêtes.
Formé au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), installé à Gramat (Lot), ce berger belge malinois de 4 ans a été jugé opérationnel à l’automne 2024, tout comme un second chien basé dans le Doubs, et tous deux comptent déjà une vingtaine d’opérations.
Tout ce qui comporte un circuit électronique
Ces « e-dogs », comme les désignent aussi les gendarmes, peuvent repérer tout ce qui comporte un circuit électronique : ordinateurs, téléphones, clés USB, disques durs, cartes Sim ou SD, voire microSD…
« La numérisation des usages fait que le chien de recherche de supports de données numériques (leur appellation officielle) peut être utilisé pour tout type d’affaires […] parce que l’électronique peut être le vecteur de la commission d’infractions ou détenir les preuves de la commission d’une infraction », explique le chef d’escadron Damien Courton, responsable du département formation du CNICG.
Pédopornographie, délinquance économique et financière
Les principaux besoins concernent « la pédopornographie, parce que ce sont des types d’infractions où il y a beaucoup de stockage de données qui peuvent s’échanger entre les utilisateurs, mais aussi la délinquance économique et financière […] ou le trafic de stupéfiants », ajoute-t-il.
Contrairement aux Américains, qui font flairer à leurs chiens l’oxyde de triphénylphosphine, un composé chimique utilisé lors de la production de matériel électronique, mais n’obtiennent que 30 % de réussite, la gendarmerie française a décidé de privilégier le tantale, identifié par des chercheurs néerlandais comme potentiellement plus efficace. « Ils ont obtenu des résultats autour de 70 %, et c’est à peu près ce qu’on obtient, nous aussi », explique l’adjudant-chef David Rodriguez, le maître de Snatch.
De fait, Snatch a déjà réussi à repérer une batterie au lithium qui ne comportait pas de tantale. « Les chiens repèrent un cocktail d’odeurs qu’on n’a pas forcément identifié », explique le commandant Courton, et Snatch aura repéré « une deuxième odeur qu’il doit marquer ». « C’est la magie des chiens », conclut-il.
Source : www.20minutes.fr