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NOTRE-DAME-DES-LANDES

Des heurts ont opposé vers midi les forces de l’ordre et les opposants au projet d’aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, sur le site où ils construisent des cabanes depuis la manifestation de « réoccupation » de samedi.

Alors que deux pelleteuses et une benne se trouvaient sur ce site pour ramasser les matériaux de construction et les outils, plusieurs dizaines d’opposants ont surgi des bois jouxtant les constructions, en jetant bouteilles de verre et cailloux, tandis que les forces de l’ordre répliquaient avec des grenades et bombes lacrymogènes, a constaté l’AFP.

Quelque 500 gendarmes menaient depuis le matin une opération d’expulsion des squatteurs réinstallés sur le site du futur aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, moins d’une semaine après une manifestation géante de « réoccupation » de la zone. « Ca attaque de partout! », a indiqué un opposant joint au téléphone tôt dans la matinée. Un correspondant de l’AFP a constaté la présence d’importantes forces de l’ordre arrivées à l’aube.

« Une importante opération est actuellement menée en plusieurs points » du site réservé à l’aéroport, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, présent sur place. A 8h30, il n’y avait pas eu de heurts, selon lui, mais « on reste extrêmement prudents car chacun peut vérifier à quel point l’opposition radicale à l’aéroport a appelé à la violence ».

« Cette opération vise à évacuer trois sites occupés illégalement: Le Rosier, La Lande de Rohanne et la Châtaigneraie », a-t-il détaillé, ajoutant que « plus de 500 gendarmes sont mobilisés » pour permettre à l’aéroport du Grand Ouest de prendre ou reprendre possession des lieux et d’engager immédiatement des travaux de +déconstruction+ » des squats, « partout où cela sera légalement possible ».

« Les forces de l’ordre doivent franchir des tranchées, des barricades de plus de 2,5 mètres de haut dont certaines peut-être piégées d’engins artisanaux », a-t-il relevé.

La Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient construit de nouvelles habitations samedi lors d’une manifestation qui a réuni entre 13.500 et 40.000 personnes.

Pour le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, il s’agit d’empêcher la constitution d’un « camp retranché ». « La ferme du Rosier va être expulsée et déconstruite », a-t-il ajouté.

« On va continuer »

« Mais ils sont aussi au niveau des nouvelles constructions, où pourtant ils auraient dû faire une procédure juridique avant d’intervenir car elles n’étaient pas sur une parcelle expulsable », a-t-elle assuré.

« On a tous été pris par surprise », a témoigné Jérôme, un autre occupant de la ZAD, affirmant que les gendarmes étaient intervenus dès le début avec des lacrymogènes au pied des cabanes construites dans les arbres de la forêt de Rohanne.

L’opération d’expulsion a entraîné de vives réactions de responsables écologistes. « C’est désolant », a jugé le porte-parole national d’Europe Ecologie-Les Verts, Jean-Philippe Magnen. « C’est la réponse à la mobilisation citoyenne de samedi dernier. Monsieur Hollande a invoqué la force du droit mais c’est la force qui répond », a-t-il estimé.

L’eurodéputé écologiste José Bové a appelé à « la mobilisation » face à l’intervention des forces de l’ordre, réclamant à l’Etat la mise en place d’une médiation.

M. Brandet a insisté sur « la détermination du ministère de l’Intérieur de faire respecter la loi et les décisions de justice, de prévenir les troubles à l’ordre public, et d’empêcher l’installation d’un camp pouvant servir de base de soutien aux opposants les plus radicaux, pour mener des actes de sabotage et des actions violentes sur le chantier de l’aéroport ».

Une nouvelle manifestation est prévue samedi à Nantes, la ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, fervent partisan du projet qui a cristallisé l’opposition de nombreux opposants à ce qu’ils appellent volontiers « l’Ayraultport ».

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit remplacer celui de Nantes en 2017 et les premiers défrichements doivent débuter en janvier 2013.

Source :http://www.nicematin.com le 23/11/12.

 

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