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Le - Célébration de la Saint-Michel au GIGN

Célébration de la Saint-Michel au GIGN

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 06 octobre 2025
© SIRPA-G – ADC F. Bourdeau

Ce jeudi 2 octobre 2025, comme chaque année, le GIGN a célébré la Saint-Michel, patron des parachutistes, en présence de très nombreux invités, composés des membres actuels et anciens de l’unité, ainsi que de ses amis et de ses partenaires. Une occasion privilégiée de se retrouver et d’échanger, mais aussi, pour l’unité, de mettre en avant un aperçu de ses savoir-faire à travers des démonstrations dynamiques et des ateliers de présentation de certaines technicités et matériels.

Comme chaque année, près d’un millier de personnes ont répondu présent à l’invitation du général de division Ghislain Réty, commandant le GIGN, et des militaires de l’unité, afin de célébrer la Saint-Michel à leurs côtés, sur le plateau de Satory. Une célébration à la saveur particulière cette année pour le général Réty, dont c’était la dernière à la tête du Groupe, ayant fait ses adieux aux armes le matin même.

Devant un parterre réunissant de nombreuses autorités militaires, civiles et judiciaires, ainsi que des partenaires opérationnels et des membres actuels et anciens de l’unité accompagnés de leurs familles, le commandant du GIGN a rappelé en préambule la figure de l’archange Saint-Michel terrassant le dragon comme métaphore de leur mission : lutter contre la criminalité organisée et assurer la sécurité du territoire. Il a ensuite souligné combien la Saint-Michel constitue un moment symbolique de se retrouver et d’échanger au sein de la grande famille du GIGN, remerciant à cette occasion l’ensemble des directions, services et unités de gendarmerie pour et avec lesquels le Groupe travaille, ainsi que les autres administrations partenaires (ministère des Finances – douanes, ministère de la Justice – administration pénitentiaire, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères – DCSD), mais aussi les forces du ministère de l’Intérieur comme le RAID et la BRI, sans oublier ses homologues étrangers.

Commémorations et bilan

Après une année 2024 marquée par les 50 ans du GIGN et les 30 ans de l’assaut de Marignane, 2025 a également permis de commémorer plusieurs anniversaires d’opérations qui ont fait l’histoire de l’unité : les 10 ans de la neutralisation des frères Kouachi, à Dammartin-en-Goële, auteurs des attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015 ; les 20 ans de la prise d’otages du Pascal Paoli, le 27 septembre 2005, conclue par un assaut unique dans l’histoire du contre-terrorisme maritime ; enfin, les 30 ans quasi jour pour jour de deux opérations concomitantes : la traque et la neutralisation, le 29 septembre 1995, dans l’ouest de Lyon, de Khaled Kelkal, principal responsable de la vague d’attentats de l’été 1995, et l’opération Azalée, ayant permis l’arrestation du mercenaire Bob Denard, le 6 octobre 1995, aux Comores, en coopération avec les armées.

La Saint-Michel est aussi l’occasion de dresser le bilan opérationnel des douze derniers mois, qui ont une fois encore été d’une forte intensité. Les multiples sollicitations du Groupe ont conduit à plus de 3 178 engagements, dont 737 missions d’intervention, ayant conduit à l’interpellation de 722 individus dangereux, et 476 missions d’observation-surveillance. Cela représente en moyenne dix nouvelles missions par jour, toutes répondant à des critères élevés de sensibilité, de technicité et de dangerosité. Parmi elles, le général Réty a évoqué une affaire qui a particulièrement marqué les esprits au début de l’année 2025, mobilisant plus de 70 militaires du Groupe pendant 48 heures, dans une véritable course contre la montre pour libérer un chef d’entreprise enlevé par un groupe criminel. Un « acte odieux » qui, loin d’être isolé, s’inscrit dans un phénomène « de résurgence des enlèvements avec extorsion, avec des ravisseurs agissant sans limites », et alliant désormais violence physique et expertise numérique. Grâce à la coordination exemplaire entre la Force intervention (F.I.), la Force observation recherche (FOR), la Division technique (D.T.), les antennes du GIGN et l’ensemble des unités de gendarmerie mobilisées, la victime a pu être libérée et les auteurs interpellés. « Au-delà de ce succès opérationnel, cette affaire nous rappelle que, face à des organisations criminelles toujours plus agiles, l’excellence tactique doit s’allier à la compréhension fine des comportements criminels et à la maîtrise des environnements numériques. C’est cette capacité à innover et à nous adapter sans cesse qui nous arme face aux défis de demain. La menace évolue et notre réponse doit évoluer encore plus vite. »

Récemment, une enquête internationale conduite par la Section de recherches de Marseille a également mis en lumière un travail minutieux d’observation et de recherche, mené pendant plusieurs mois par la FOR, en coordination avec les services d’enquête de la gendarmerie, les autorités judiciaires et les partenaires européens. Elle a ainsi permis de démanteler un vaste système de blanchiment d’argent lié au trafic de stupéfiants.

Sur le plan extérieur, de nouveaux théâtres ont été ouverts cette année, impliquant le déploiement de la Force sécurité protection (FSP) à Jérusalem, en République de Côte d’Ivoire, ainsi qu’en Haïti, afin de renforcer la sécurité des emprises diplomatiques françaises.

Le commandant du GIGN a également tenu à saluer les hommes et les femmes qui, dans l’ombre, apportent un soutien essentiel aux forces : les personnels de l’état-major, le commandement de l’état-major opérationnel, les services médicaux, les finances, les ressources humaines, la formation et la division technique. « Leur engagement silencieux, mais indispensable, constitue le socle invisible de nos succès. »

Avant de laisser place aux démonstrations dynamiques, le général Réty a adressé une pensée émue aux blessés « toujours trop nombreux », ainsi qu’aux disparus, et à leurs familles présentes cette après-midi là.

© SIRPA-G – ADC F. Bourdeau

Des démonstrations inspirées de la réalité

Le top départ a été donné depuis le ciel, avec l’arrivée de cinq chuteurs opérationnels qui se sont posés directement devant les spectateurs. Deux tableaux opérationnels, inspirés de faits réels, ont ensuite été présentés. Leur déroulement, nécessairement adapté pour des raisons d’espace, de temps et de sécurité, a permis de mettre en lumière les savoir-faire du GIGN dans ses trois grands métiers : l’intervention, la protection et l’acquisition du renseignement, complétés par de nombreuses expertises associées, dont toutes n’ont pas été jouées ce jour-là (négociation, moyens techniques de renseignement, contre-mesures électroniques, équipes médicales…).

© SIRPA-G – ADC F. Bourdeau

Le premier tableau, conduit par la F.I. et la FOR, illustrait l’enlèvement en pleine rue, puis la séquestration d’une jeune femme. Acquisition du renseignement technique et humain, filature, interpellation de l’auteur et libération de l’otage, le tout ponctué d’explosions et de fumigènes, les moyens et modes d’action mis en œuvre ont permis de démontrer la complémentarité des deux forces. Le second tableau, situé dans un pays en proie à des troubles, a mis en scène la FSP dans sa mission de protection rapprochée d’une autorité diplomatique, jusqu’à son extraction d’une zone hostile.

© SIRPA-G – ADC F. Bourdeau

Enfin, à l’issue des démonstrations, les invités ont été conviés à découvrir une partie des technicités et des matériels du Groupe et à échanger avec les experts qui les mettent en œuvre au quotidien.

Source : www.gendarmerie.interieur.gouv.fr