Baie de Somme : 16 gendarmes supplémentaires pour lutter contre les tentatives de départ de migrants
La préfecture renforce son dispositif de lutte contre l’immigration avec l’arrivée de 16 réservistes dédié à ce phénomène qui s’est accéléré en Picardie maritime au 1er trimestre.
Par Alan Sénicourt
Publié le 16 Avr 24 à 18:35
Sur les dix tentatives de départs de migrants comptabilisées au cours du premier trimestre 2024, sept ont été avortées par les forces de l’ordre, selon les chiffres de Rollon Mouchel-Blaisot. Le préfet de la Somme était à Cayeux-sur-Mer mardi 16 avril 2024 afin de présenter le renforcement du dispositif samarien de lutte contre l’immigration clandestine.
« Le nombre de tentatives de départs de migrants a doublé, voire triplé, au cours du premier trimestre, par rapport aux dernières années. » Force est de constater que les réseaux de passeurs se développent dans la Somme pour contourner le Pas-de-Calais dont le littoral est très surveillé.
Si ces essais étaient plutôt remarqués en baie d’Authie, le phénomène se déploie encore un peu plus vers le sud et la baie de Somme ces derniers mois. Samedi 13 janvier 2024, par exemple, 153 personnes avaient été interceptées par les gendarmes à Ault, Cayeux-sur-Mer et Saint-Valery-sur-Somme. « Il n’y a plus de saison », commente le préfet. « Auparavant, les tentatives se limitaient au printemps et à l’été, mais désormais, les passeurs font partir des embarcations en plein hiver. » Le problème se déploie donc géographiquement, mais aussi temporellement.
48 réservistes
En ce sens, la préfecture de la Somme renforce son dispositif de lutte sur la côte picarde. Depuis quelques années, 32 réservistes sont mobilisés sur cette problématique avec un triple-objectif : « Éviter que la Manche ne devienne un cimetière, appréhender les réseaux criminels de passeurs qui font courir un risque énorme à des centaines de pauvres gens, et éviter les tentatives de campement permanent, afin que la Picardie ne devienne pas une terre de départ des migrants », énumère le préfet.
Depuis le 1er avril, un peloton de seize réservistes est venu renforcer l’équipe. Celui-ci aura pour secteur la Baie de Somme sud. « Un territoire complexe », selon le colonel Marc Jankowski, commandant de la gendarmerie de la Somme. « On a des dunes de sable, des plages de galets, des forêts… ».
C’est pour cette raison que différents moyens sont mobilisés. À commencer par la patrouille équestre, qui symbolise cette lutte contre l’immigration. « Au-delà de l’aspect sympathique des chevaux, cette équipe est un véritable atout stratégique. Elle nous permet d’aller partout », assure le colonel.
Ces 48 réservistes sont également aidés par « des drones, des caméras de surveillance, les forces de l’ordre présentes sur place, les mairies et les citoyens », ajoute-t-il.
Lorsqu’un groupe de migrants est intercepté, il est transféré à la compagnie d’Abbeville, où est implanté ce nouveau peloton. Les individus sont contrôlés administrativement et ensuite libérés. « La plupart repartent avec une obligation de quitter le territoire français, mais c’est bien le paradoxe de ce problème : ils veulent partir », conclut le préfet.
