La première comparution de Serge Sextius, le 4décembre dernier devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre, n’avait guère été favorable à cet automobiliste de 21 ans. Si le dossier avait alors rapidement été renvoyé sans être examiné sur le fond pour un problème d’avocats, les magistrats de Basse-Terre avaient néanmoins pris soin de placer le jeune en détention. Rien d’étonnant face à la kyrielle de délits retenus à l’encontre de ce jeune prévenu qui s’était illustré, le 2 décembre, lors d’une folle course poursuite menée à tombeau ouvert, entre Gourbeyre et Basse-Terre, à l’issue de laquelle un gendarme avait été renversé, traîné sur quelques mètres et se faisait délester de son arme qui tombait dans l’habitacle de la voiture du fuyard.

Mardi, lors de sa nouvelle apparition dans le box, Serge Sextius n’a guère fait mieux. D’ailleurs ce ne sont pas les explications qu’il a livrées lors de ce procès qui a joué en sa faveur.

À l’évidence, ni les juges, ni le représentant du ministère public n’ont jugé crédibles ses allégations consistant à certifier qu’il s’est enfui après avoir pris peur, face à un militaire qui le molestait avec la crosse de son pistolet automatique. En revanche, les magistrats se sont beaucoup plus intéressés à d’autres armes. C’est-à-dire celles que ce conducteur transportait en toute illégalité, aux côtés de munitions, et qui ont finalement été découvertes dans la voiture qu’il a fini par abandonner à l’issue de son rodéo sauvage, du côté du CHBT.

S’apprêtait-il à cambrioler ? Ou entendait-il vendre ce petit arsenal à d’autres délinquants ? Si l’enquête et l’audience de mardi ont laissé ces questions en suspens, faute d’éléments précis, il ne fait aucun doute que ces objets n’ayant pas leur place dans un véhicule ont incité Serge Sextius à écraser la pédale d’accélérateur à la vue de gendarmes s’apprêtant à réaliser un contrôle routier.

L’absence de permis de conduire a fait le reste dans la tête de ce chauffard qui n’en était décidément pas à une boulette près. Jugé à la fois pour « violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique avec ITT (incapacité totale de travail, NDLR) n’excédant pas huit jours, vol, refus d’obtempérer dans des circonstances exposant autrui à un risque de mort, transport sans motif légitime d’arme et de munitions, conduite d’un véhicule sans permis » , ainsi que « d’usage illicite de stupéfiants en récidive » , le jeune homme a, au final, été condamné à 3ans de prison dont 18 mois ferme. Un maintien en détention a en outre été prononcé par les magistrats.

Quant au gendarme qui avait été blessé après avoir été traîné sur quelques mètres et renversé, il n’a toujours pas repris son service. « Toujours marqué et choqué par ce qui lui est arrivé » , a tenu à rappeler le parquet.