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Les violences conjugales toujours en hausse

Elles sont favorisées par le confinement mais aussi le télétravail. Même s’il reste élevé, le nombre de féminicides a en revanche baissé en 2020, notamment en raison d’une forte mobilisation de l’ensemble de la société.

Un homme violent avec sa compagne.
Un homme violent avec sa compagne. | FOTOLIA/PHOTO D’ILLUSTRATION

Durant le second confinement, une augmentation de 60 % des signalements a été enregistrée sur la plateforme numérique arretonslesviolences.gouv.fr, par rapport à une période normale.  Cette hausse était de 40 % au printemps dernier , a expliqué au Parisien Marlène Schiappa. En cause :  le niveau de tension extrêmement fort  généré par la crise économique et sociale qui se profile. La plateforme est sans doute aussi mieux connue aujourd’hui du grand public.

Gendarmerie et police ont par ailleurs enregistré une hausse de 24 % des faits de violences intrafamiliales lors du second confinement, précise le ministère délégué à la Citoyenneté. 

Le 3919, le numéro d’écoute national dédié aux femmes victimes de violences, n’a pas enregistré une telle disparité entre le premier et le second confinement. «   Le nombre d’appels est plutôt moins important que lors du premier confinement, indique Françoise Brié, la présidente de la Fédération Solidarité femmes, qui a créé et gère ce numéro. Mais il reste à un niveau très élevé. 400 à 450 appels par jour au lieu de 150 en période ordinaire ». Même s’il était moins strict, le confinement et encore aujourd’hui le télétravail, le couvre-feu réduisent les opportunités, pour les femmes, d’avoir des contacts avec l’extérieur. « Le domicile reste un exutoire de toutes les tensions chez certains hommes ».

Départs du domicile après le confinement

 Les demandes d’hébergement, suite à des départs du domicile sont en augmentation, comme à la sortie du premier confinement, d it aussi Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, qui récolte des fonds pour les associations d’aides aux victimes de violences conjugales. Le dispositif d’hébergement d’État est saturé et nous avons dû financer, depuis début novembre, 2 400 nuitées grâce à nos mécènes, donateurs… Mais il n’est pas normal qu’un dispositif privé soit contraint de pallier les manques de l’État. Il manque des milliers de places d’hébergement spécialisé .

 Les réponses apportées au civil, notamment après la séparation en termes de droit de visite et d’hébergement sont parfois contradictoires avec les décisions prises au pénal , regrette aussi Françoise Brié, qui plaide pour la création de parquets spécialisés.

 Une chose pourrait être faite aujourd’hui même, ajoute Anne-Cécile Mailfert, après le triple homicide de gendarmes dans le Puy-de-Dôme : confisquer les armes des hommes visés par une plainte pour violences conjugales .

Outre la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr, les alertes en pharmacie, l’envoi de SMS au 114 restent activés, précise pour sa part le ministère. Par ailleurs, la grille d’évaluation du danger soumis aux victimes dans les commissariats et gendarmerie va être traduite en quinze langues.  67 intervenants sociaux pour accompagner les victimes dans les commissariats et gendarmeries ont été recrutés sur l’objectif de 80 en 2021 , indique aussi le ministère, qui se fixe l’objectif, à terme, d’au moins deux intervenants par départements, soit près de 200 au total. Les nouveaux policiers et gendarmes sont désormais systématiquement formés à ce qu’est  la sidération, l’emprise, la violence psychologique ​, avait précisé Marlène Schiappa.

Des féminicides en baisse en 2020

Maigre consolation : selon le collectif Féminicides par compagnon ou ex , 98 féminicides ont été comptabilisés en 2020 (le ministère n’a pas encore consolidé ses propres chiffres), contre 146 en 2019.  Lors du premier confinement, il y a eu une vraie mobilisation de la société. La police a été extrêmement réactive, le temps judiciaire s’est accéléré, les associations ont été au rendez-vous», salue Anne-Cécile Mailfert. «Il y a des résultats immédiats dès lors qu’il y a une vigilance et des moyens accrus , constate aussi Françoise Brié.Les violences conjugales toujours en hausse

Source : www.ouest-france.fr

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