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Le - Des heurts avec la gendarmerie lors d’une manifestation contre les « mégabassines »

PLANÈTE

Dans les Deux-Sèvres, des heurts avec la gendarmerie lors d’une manifestation contre les « mégabassines »

A La Rochénard, une mobilisation a rassemblé des milliers d’opposants à ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole.

Le Monde avec AFP Publié hier à 19h36 

Des heurts ont marqué la manifestation en opposition aux « mégabassines », samedi 26 mars 2022, à La Rochenard (Deux-Sèvres).
Des heurts ont marqué la manifestation en opposition aux « mégabassines », samedi 26 mars 2022, à La Rochenard (Deux-Sèvres). SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

Des heurts sporadiques entre gendarmes et manifestants ont marqué, samedi 26 mars après-midi, à La Rochénard (Deux-Sèvres), une mobilisation qui a rassemblé des milliers de personne enopposition aux « mégabassines », ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole.

Le « printemps maraîchin », manifestation prévue pour durer jusqu’à dimanche, a rassemblé samedi entre 4 200 (selon la préfecture) et 7 000 personnes (selon les organisateurs).

Des affrontements ont opposé dans l’après-midi certains manifestants avec les forces de l’ordre durant une heure, avec échanges de jets de pierre, de mortiers d’artifice, et de gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement.

Les premiers heurts se sont produits lorsque des groupes de manifestants se sont dirigés vers une zone interdite par les autorités. Peu avant, certains venaient de déterrer, à coups de pelles et de pioches, des éléments de canalisation « destinés à être raccordés au réseau de futures bassines », selon les Soulèvements de la terre, coorganisateur de la mobilisation.

Vers 18 heures, le cortège regagnait, dans le calme, le point de départ de la manifestation à La Rochénard.

« Une privatisation de l’eau »

Réunis à l’appel du collectif Bassines non merci, fer de lance de l’opposition aux projets de ces retenues d’eau, et de la Confédération paysanne, les manifestants réclament « l’arrêt de tous les projets de “mégabassines” », qu’ils considèrent comme « une privatisation de l’eau ».

Egalement soutenus par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ou encore La France Insoumise, ils dénoncent « l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie »« exigent l’arrêt des travaux » et « la mise en place d’un moratoire sur les projets de “mégabassines” ».

« L’eau est bien commun, partageons-la »« Rechargez les nappes phréatiques avant de stocker l’eau », pouvait-on lire sur les banderoles brandies dans une foule composée de jeunes adultes et de retraités, de familles, de militants associatifs et syndicaux, ainsi que de personnes venues en bleu de travail ou encagoulées.

Un très important dispositif de gendarmerie avait été mis en place, les autorités craignant que les débordements déjà survenus lors de précédentes manifestations ne se répètent.

Deux hélicoptères survolaient le rassemblement à basse altitude et de nombreux fourgons et escadrons de gendarmerie avaient été disposés dans les champs alentour.

Plusieurs armes blanches, dont de gros couteaux et des mortiers d’artifice, ont été saisies lors de fouilles préventives dans la matinée, selon la préfecture qui, comme celle de Charente-Maritime, avait interdit de manifestation un périmètre d’une dizaine de kilomètres dans les communes avoisinantes.

Pour répondre aux opposants aux « mégabassines », environ deux cents agriculteurs se sont également réunis à Cramchaban (Charente-Maritime), quelques kilomètres plus loin, à l’appel de la Coordination rurale, pour un « rassemblement de défense » près d’une retenue dégradée lors d’une manifestation en novembre.

Les « mégabassines », des excavations recouvertes d’une membrane plastifiée, doivent être alimentées par les cours d’eau et les nappes phréatiques en hiver pour servir l’été à des agriculteurs irrigants quand la ressource manque.

Ces dernières années, l’opposition à ces projets s’est cristallisée dans les Deux-Sèvres, notamment à Mauzé-sur-le-Mignon, où a été creusée la première des seize retenues prévues sur le bassin de la Sèvre niortaise, crucial pour l’alimentation du Marais poitevin.

Le Monde avec AFP

Source : www.lemonde.fr

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