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Agression. Tests ADN pour 120 jeunes

/ Philippe Delacotte /

 

Tout ce week-end, 120 jeunes hommes âgés de 15 à 25 ans sont convoqués pour des tests salivaires, à Trélivan, petite commune proche de Dinan. 80 autres le seront le week-end prochain. Les gendarmes recherchent l’auteur d’une agression sexuelle commise dans la commune voici un an.

« C’est le bordel ». Pas content, Michel, 81 ans, qui voit son petit village bouleversé par l’arrivée de gendarmes et le va-et-vient de jeunes. Pas content non plus parce que le foyer des aînés est fermé. C’est, en effet, le bâtiment qui a été réquisitionné par la gendarmerie pour procéder aux tests ADN afin de faire avancer l’enquête sur l’agression sexuelle d’une jeune joggeuse, il y aura tout juste un an demain.

« Et en plus, est-ce qu’il est de Trélivan ? Ce n’est pas sûr ! », bougonne l’octogénaire. Une mauvaise humeur qui tranche d’avec la bonhomie affichée par les deux gendarmes postés derrière la barrière d’entrée du foyer et de la Maison des sports. Une ligne que les journalistes, venus en nombre, n’ont pas le droit de franchir.

« Ça fait un peu bizarre »

Les jeunes hommes qui sortent du foyer ne sont pas bavards. Les mineurs accompagnés de leurs parents ne veulent pas s’attarder dès le test terminé. « C’est indélicat », lance même une mère de famille offusquée. « Les gendarmes sont cools », confie pour sa part Donavan. Cet étudiant en sciences appliquées à Rennes et qui aura bientôt 19 ans a été convoqué, comme son frère Anthony, 22 ans, à passer le test, hier matin.

« On donne notre identité. On est assis, on ouvre la bouche et on tire la langue. Un gendarme met un coton-tige sous la langue et à l’intérieur des joues, commente, pas traumatisé pour un sou, le jeune Trélivannais. D’ailleurs, ici, on connaît tout le monde. Bon, ça fait un peu bizarre ».

Son frère avoue son scepticisme quant aux résultats de l’opération. « Il n’est pas forcément de Trélivan. Il y a beaucoup de communes autour. Comme Vildé-Guingalan. Ça laisse peu de chances».

« Action civique »

« On procède par étapes en fermant les portes », répond, comme en écho, le capitaine Henri Mouly, rencontré à la gendarmerie de Dinan. C’est une action civique. Et s’il y a des récalcitrants, on en rendra compte au procureur ».

Avant d’être définitivement détruits, les tests salivaires seront analysés par le laboratoire de gendarmerie de Pontoise (Val-d’Oise) à l’IRCGN, l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale.

120 jeunes sont convoqués jusqu’à ce soir, et 80 autres le seront le week-end prochain.

Source : www.letelegramme.fr

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