Articles

Le - Au tribunal, le prévenu s’en prend aux gendarmes et aux victimes

Région > Marne > Reims                                                  Publié le Vendredi 23 Octobre 2015 à

Au tribunal, le prévenu s’en prend aux gendarmes et aux victimes

Mathieu Livoreil

Le prévenu avait reconnu les faits reprochés. Mais à l’audience, il a moqué les gendarmes de Fismes avant de pester contre ses victimes et la justice.

 Rarement la barre du tribunal a vu un prévenu se défendre aussi maladroitement.

             Rarement la barre du tribunal a vu un prévenu se défendre aussi maladroitement.

Ce mardi, à la barre du tribunal. Éric Liéveaux, 35 ans, est poursuivi pour une demi-douzaine d’escroqueries et, plus original, une « dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ayant entraîné des recherches inutiles ».

C’était à l’été 2014. Éric venait de sortir depuis peu de prison. Il aurait émis six des chèques – pour des montants allant de 95 euros à 389 euros – avant d’aller déclarer son chéquier volé, ainsi que sa carte d’identité.

Les gendarmes ont enquêté. Se sont aperçus que c’était bien la signature d’Éric qui paraphait les chèques suspects. Auditionné une première fois, le mis en cause reconnaissait une fausse déclaration de vol.

Puis reconnaissait être le responsable des chèques sur lesquels les militaires avaient enquêté. Avant de faire marche arrière et de se déclarer coupable de rien.

Et puis soudain, alors que la présidente venait de rappeler les faits reprochés, Éric s’est lancé :« Mais les victimes, celles qui ont porté plainte, elles sont où ?

– Monsieur, les victimes ont le droit de ne pas être là », répond, aussi neutre que possible, la présidente.

« Oui, mais ces gens, ils ont quoi comme preuves que c’est moi qui a fait les chèques ?

– Monsieur, je viens justement de rappeler les faits reprochés et les éléments qui…

– Je vais être clair ! À Fismes, les gendarmes, c’est des bons à rien ! Je suis sorti de prison mais on ne veut pas me laisser tranquille parce que je fais partie des gens du voyage ! » Surréaliste.

Éric repart pied au plancher lorsque la présidente, comme pour chaque prévenu, rappelle les antécédents judiciaires de celui qui lui fait face. Six mentions au casier. « Mais pourquoi vous parlez de ça ? C’est fini, ces histoires ! », s’insurge une nouvelle fois Éric, à la défense toujours aussi parfaitement catastrophique.

La substitut du procureur regrette « l’attitude fort désagréable » de ce prévenu « irrespectueux ». Sur le fond, « il savait pertinemment qu’il n’avait plus d’argent sur son compte lorsqu’il a fait ces chèques (…) Il se fiche du travail de la gendarmerie ! » 80 jours-amende à 10 euros requis, ainsi qu’une interdiction de chéquier pendant trois ans.

Le prévenu n’a pas d’avocat. Les juges s’en vont délibérer. À la lecture de leur décision, bien plus sévère que les réquisitions, on se dit qu’eux non plus n’ont pas apprécié le mode de défense d’Éric Liéveaux : deux mois de prison et interdiction d’émettre un chèque pendant trois ans. Un juge d’application des peines sera chargé d’un éventuel aménagement de cette condamnation.

Sourcewww.lunion.com

Be Sociable, Share!